Red Bull admet un risque mais "sera compétitif et fiable" avec Ford

Tourner le dos à Honda comporte une part de risque pour Red Bull, mais ce choix s'est fait avec la conviction de ne pas perdre au change en 2026.

Sergio Perez, Red Bull Racing RB19

Sergio Perez, Red Bull Racing RB19

Red Bull Content Pool

Bien que disposant d'un partenariat qui a fait ses preuves avec Honda, couronné par deux titres mondiaux, Red Bull a choisi de se tourner vers Ford pour le futur cycle de la réglementation moteur prévu pour 2026 en Formule 1. Un choix qui ne change en réalité pas le socle du projet, s'articulant autour d'une conception et d'une fabrication des moteurs directement sur le site de Milton Keynes, mais qui permet de créer les synergies supplémentaires dont Red Bull Powertrains aura besoin afin d'être au niveau des grands constructeurs. Le motoriste Red Bull Ford, appellation déposée auprès de la FIA pour 2026, sera alors pleinement intégré à l'écurie.

"Nous sommes conscients que cet engagement comporte aussi un certain risque, mais c'est pourquoi nous avons délibérément fait appel à des gens expérimentés, beaucoup de personnes expérimentées", insiste Helmut Marko, consultant spécial de Red Bull, dans un entretien accordé à la rédaction allemande de Formel1.de. "Et les chiffres actuels du moteur à combustion nous laissent également une impression positive. Je pense donc que nous ne serons pas désavantagés, et que nous serons fiables également."

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Ce que détaille Helmut Marko, ce sont les volets sur lesquels un géant de l'automobile comme Ford va permettre à Red Bull de franchir un cap dans la mise en place de son projet moteur "maison".

"Avec Ford, nous avons maintenant un partenaire dans le domaine des batteries", précise l'Autrichien. "À l'heure actuelle, tous les constructeurs sont très, très actifs dans le développement des batteries. S'ils ne le font pas eux-mêmes, ils collaborent avec des jeunes entreprises, des startups ou autres, afin de bénéficier d'une aide et d'un savoir-faire dans ce secteur. Là où il existe encore des possibilités de coopération, c'est sur la partie logicielle, car combiner un moteur à combustion et un moteur électrique devient très difficile. Il faut également de l'expertise dans le domaine du turbo. C'est un renfort très important pour nous. Et grâce à cet apport de savoir-faire, nous pensons que nous serons compétitifs."

Le puzzle bientôt terminé à Milton Keynes

Place au moteur Red Bull Ford à partir de 2026.

Place au moteur Red Bull Ford à partir de 2026.

Sur le plan des infrastructures et du personnel, le département Red Bull Powertains continue de s'organiser et de se mettre en place en tenant les délais fixés sur le campus de Milton Keynes.

"Six bancs d'essai fonctionnent dans le bâtiment principal depuis le milieu d'année dernière", rappelle Helmut Marko. "Plus d'un moteur a déjà été achevé. Les améliorations sont clairement visibles et il s'agit tout simplement de développer un moteur. Une extension pour les activités liées à l'ERS est en cours de construction, elle devrait être achevée d'ici un à deux mois. Nous sommes donc dans les temps. Le recrutement du personnel se passe bien aussi. Nous n'avons pas encore atteint le niveau optimal mais nous n'en sommes pas loin. Il y a évidemment un nouveau concurrent qui est apparu [Audi, ndlr], ce qui a accru l'activité sur le marché du recrutement."

On le sait, Red Bull a ces dix-huit derniers mois débauché de nombreux ingénieurs et techniciens chez d'autres motoristes, plus particulièrement chez Mercedes. Artisan de la réussite de la firme à l'étoile au cours des premières années de l'ère turbo hybride, Andy Cowell aurait lui aussi constitué une prise de choix mais cette perspective n'est plus d'actualité.

"Andy Cowell est anglais et il est basé non loin de Milton Keynes. Bien sûr qu'on a parlé avec lui", confirme Helmut Marko. "Mais il a orienté ses intérêts dans d'autres directions. Peut-être un peu comme Vettel, qui s'est davantage tourné vers les technologies vertes. D'après ce que je sais, il existe des financements pour les nouvelles technologies en Angleterre, et je crois qu'il est actuellement impliqué dans un projet de ce type."

Propos recueillis par Christian Nimmervoll

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