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Le système de 2021 empêchera l'exploitation des failles réglementaires

Le manager sportif de la Formule 1, Ross Brawn, a déclaré qu'une nouvelle structure de gouvernance était envisagée pour 2021 afin de mieux empêcher les écuries d’exploiter les failles réglementaires pour dominer la concurrence.

La réglementation F1 2021

Photo de: Formula 1

La saison 2021 marquera en Formule 1 une révolution réglementaire et technique. La discipline reine, avec l'ambition d'améliorer les courses et le spectacle, a revu la copie sur le plan du Règlement Technique pour créer une monoplace plus simple, plus standardisée, moins sensible aux turbulences aérodynamique et donc moins impactée par le sillage de la voiture précédente. Une ambition louable qui a été matérialisée par les premières images du concept retenu mais qui risque de rapidement se frotter à la créativité et à l'ingéniosité des équipes, toujours à la recherche de la meilleure façon de contourner l'esprit d'une règle sans entrer dans l'illégalité pour autant.

Mais pour Ross Brawn, dont l'écurie éponyme avait été particulièrement avantagée par la découverte et l'exploitation d'une faille autour de la question du double diffuseur en 2009, la structure de la F1 qui va être mise en place au niveau de la gouvernance permettra d'éviter un tel scénario. Cette nouvelle structure, qui doit encore être validée, donnerait aux écuries, à la FIA et à la FOM dix voix chacune. Toute modification de la réglementation pour la saison suivante devrait obtenir une majorité de 25 voix alors que, pour la saison en cours, il faudrait une "super majorité" de 28 voix, contre l'unanimité aujourd'hui.

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En conséquence, si une faille réglementaire profitait à une ou deux écuries seulement, il serait possible de vite la circonscrire en évitant un blocage total de la part de cette/ces écurie(s). S'exprimant sur ce changement proposé, Brawn de déclarer : "La gouvernance, par le passé, faisait que toutes les équipes devaient se mettre d'accord pour faire un changement. Nous poussons sur la gouvernance là où nous pouvons apporter des changements, avec un délai beaucoup plus court qu'à l'heure actuelle. Ainsi, si vous exploitez une faille à l'avenir, vous pouvez être stoppé dès la course suivante, ce qui ne serait pas possible actuellement."

"Si une équipe dispose d'une solution qui n'a jamais été prise en compte et n'a jamais été imaginée, et détruit le principe tout entier de ce qui est en train d'être fait, la gouvernance permettrait, avec suffisamment de soutien de la part des autres équipes, d'y mettre fin. Et c'est une philosophie totalement différente. Et ce qui va arriver, c'est que si quelqu'un réfléchit à exploiter une faille, il va se dire : 'Est-ce que je veux le faire et risquer d'être arrêté ? Ou est-ce que je vais le dire à la FIA parce que ça n'était pas prévu ?'"

Et pour l'ancien technicien, cela ne va pas brider l'innovation car il s'agira seulement d'empêcher l'exploitation de zones grises. "Nous voulons que les gens qui disposent d'un ensemble de règles bien comprises soient les meilleurs dans ce qu'ils font. Et je pense qu'ils doivent compter sur nous, et la FIA, pour ne pas pénaliser quelqu'un qui a une excellente idée. Et c'est subjectif. Mais le fait que quelqu'un place mal une virgule dans le règlement, ce qui veut dire qu'un avocat peut l'interpréter de façon différente, est-ce une excellente idée ? Je ne pense pas. Je pense qu'une excellente idée c'est : voici ce qui était voulu, nous avons réalisé que nous pouvions faire ça. La limite est fine, mais la gouvernance de la F1 est juste tout aussi cruciale dans le cadre du processus que les autres changements que nous avons fait."

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"Je peux accepter que peut-être, un peu comme en 2009, quelqu'un ait raison, quelqu'un ait tort. Mais je pense qu'il faut fondamentalement prendre en compte le fait que seules trois équipes ont gagné [récemment], et qu'elles ne gagneront jamais, parce que personne d'autre ne s'est approché de la victoire. Et vous prenez le risque, avec les budgets que ces équipes dépensent, d'un léger ralentissement de l'économie, et alors soudainement cela devient un problème [pour la F1]. Il y a donc un risque. Il y a une chance qu'en 2021, quelqu'un prenne de l'avance sur la concurrence. Mais je pense que c'est une remise à zéro nécessaire. Sinon, je ne sais pas si nous allons corriger la situation dans laquelle nous sommes."

Selon Brawn, la théorie selon laquelle la stabilité entraîne un resserrement ne se vérifie pas et les écuries de pointe se servent de cet argument pour maintenir leur avantage. "Ouais. Et c'était leur défense, si je peux m'exprimer ainsi, de dire qu'à mesure que nous avançons, la concurrence progresse parce qu'avec la stabilité [il y a un resserrement]. Mais cette stabilité est limitée à trois équipes et ce sont les équipes qui dépensent probablement près d'un demi-milliard de livres. Nous voulons que les écuries réussissent de manière beaucoup plus durable qu'actuellement. Elles pensent que ça va [actuellement], mais quand on arrive à la limite, il y a un petit tremblement de terre et soudain ça s'arrête. C'est ce que nous ne voulons pas."

"Nous voulons que Mercedes ressente que c'est un bon rapport qualité-prix, qu'il n'y a aucune chance pour eux d'arrêter un jour car pour quelle raison le faire ? Leur investissement leur rapporte bien plus que ce qu'ils dépensent. Et s'il y avait un petit tremblement de terre dans leur environnement économique, ça va car ils peuvent faire avec et ça n'a pas d'importance. C'est pour cela que nous pensons qu'il faut un changement."

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