Contenu spécial

Vos moments marquants - La mort de Jules Bianchi, 21 ans après Ayrton Senna

Vingt-et-un ans, deux mois et 16 jours : c’est le temps qui s’est écoulé entre le 1er mai 1994 et le 17 juillet 2015, jour de la mort de Jules Bianchi. Vous l'avez choisi comme votre moment marquant depuis 2000 en Formule 1.

Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03

Photo de: XPB Images

Jules Bianchi, Marussia F1 Team
Des bannières en hommage à Jules Bianchi
Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03 devant Adrian Sutil, Sauber C33
Hommage à Jules Bianchi dans la voie des stands
Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03
Des bannières en hommage à Jules Bianchi
Hommage à Jules Bianchi dans la voie des stands
Des fans dans les tribunes avec une bannière pour Jules Bianchi
Un drapeau en hommage à Jules Bianchi
Les pilotes durant la minute de silence en hommage à Jules Bianchi, Sebastian Vettel, Scuderia Ferrari
Les pilotes durant la minute de silence en hommage à Jules Bianchi
Les pilotes rendent hommage à Jules Bianchi sur la grille
Les pilotes rendent hommage à Jules Bianchi sur la grille
Philippe Bianchi, le père de Jules Bianchi, avec Will Stevens, Manor F1 Team sur la grille
La Lotus F1 E23 avec un hommage à Jules Bianchi
Les fans rendent hommage à Jules Bianchi
Jules Bianchi, Marussia F1 Team MR03 devant Adrian Sutil, Sauber C33

L'écart entre ces deux dates, qui séparent les décès d’Ayrton Senna et de Jules Bianchi, avait laissé en F1 le sentiment réel d’une grande sûreté. Prenant acte du début de saison dramatique en 1994, la FIA avait pris les mesures nécessaires, sous l’impulsion de Max Mosley, son président, et Sid Watkins, le délégué médical et à la sécurité , pour rendre la discipline plus sûre, bien plus sûre.

Les accidents graves n’ont pas manqué entre 1994 et 2014. Tous avaient montré l’incroyable efficacité de l’avancée sécuritaire, tout en laissant apparaître deux axes à risque : l’intrusion d’éléments extérieurs dans le cockpit, comme pour l’accident de Felipe Massa en Hongrie en 2009, et la présence régulière de véhicules de chantier sur le circuit lors du dégagement de monoplaces sorties de piste.

Mais ces menaces demeuraient lointaines. Ce n’était pas que la Formule 1 avait oublié sa dangerosité, seulement elle n’était plus omniprésente. Et la chance était du côté des acteurs. Mais un jour, la chance ne suffit plus.

La course

Le 5 octobre 2014, sous une pluie battante, le départ du Grand Prix du Japon est donné. Le typhon Phanfone s’approche des côtes nippones et doit frapper durement le lendemain. Les instances dirigeantes de la Formule 1 ont maintenu, coûte que coûte, la course à sa date et son horaire initiaux, même face au risque de pluie diluvienne, même face au risque de luminosité déclinante.

À 15h, le déluge s’abat et la course lancée sous régime de voiture de sécurité doit être stoppée. Les organisateurs attendent une fenêtre, dit-on. Finalement, cette fenêtre arrive bel et bien, la pluie se calme, cesse presque et la course est relancée derrière le Safety Car. Comme souvent, les avis des pilotes divergent sur la praticabilité de la piste. Elle est détrempée mais pas inondée, la course peut avoir lieu. Au bout de longs tours à allure réduite, les fauves sont libérés.

Sans surprise, Mercedes éclabousse de sa classe l’épreuve. Lewis Hamilton et Nico Rosberg se livrent un duel serré jusqu’à ce que le Britannique passe puis s’envole. Derrière, c’est la foire d’empoigne mais malgré les conditions, les pilotes restent en piste et peu d’erreurs sont à signaler.

Le drame

À mesure que la course avance, les conditions se dégradent de nouveau. En pneus intermédiaires usés, les pilotes doivent faire face à une nouvelle averse et à une lumière du jour qui décline. Au 43ème tour, Adrian Sutil, à la poursuite de Jules Bianchi part à la faute et sa Sauber termine dans les pneus du virage 7. L'Allemand est indemne. La voiture de sécurité n’entre pas en piste, la zone est placée sous double drapeau jaune. Le tour suivant, le Français sort au même endroit, pas avec la même chance...

Rapidement, la situation gravissime submerge le paddock. La course est neutralisée, puis interrompue, définitivement. Le pire est arrivé : une F1 a percuté un véhicule de levage, celui qui dégageait la Sauber de Sutil. Pendant que les secours s’affairent autour de la Marussia, prennent en charge Bianchi, inconscient, le podium a lieu dans une ambiance lourde. Pas de fête, l'habituelle et joyeuse Ouverture de l'opéra Carmen est envoyée dans la sono de Suzuka alors que les mines de Hamilton, Rosberg et Vettel sont sombres. Surréaliste. Les premières nouvelles du pilote blessé tombent.

Le choc est grand. La situation du Niçois est révélée : il souffre de lésions axonales diffuses. De graves traumatismes au cerveau qui ne laissent que peu d’espoir. D’abord hospitalisé au Japon, il sera rapatrié à Nice. Neuf mois après l’accident, le 17 juillet 2015, Jules Bianchi s’éteindra, à quelques jours d’un Grand Prix mémorable et forcément chargé en émotions, remporté par un pilote Ferrari, un baquet qu’aurait certainement occupé le n°17 un jour.

Un pilote est donc mort des suites d'un accident en course, pour la première fois depuis 1994. L’onde de choc est immense, la Formule 1 n’est heureusement plus habituée à cela.

L'héritage

De ce terrible accident, restent plusieurs choses : des rapports qui ont peiné à mettre en cause la FIA et l'organisation de course alors qu'ils proposaient des modifications règlementaires, signe que tout n'était pas parfait. Parmi celles-ci : la prise en compte de la luminosité déclinante dans le choix de l'horaire des GP ou encore la mise en place de la procédure de Virtual Safety Car qui permet de neutraliser rapidement la course en obligeant les concurrents à adopter un faible rythme sans pour autant envoyer la voiture de sécurité en piste. Les protections et les crash-tests ont aussi été renforcés autour de la tête des pilotes.

Ensuite une véritable réflexion sur l'avenir de la Formule 1, comme en 1994. Le cockpit fermé ou halo, encore inimaginable il y a quelques années, semble véritablement sur la bonne voie, conséquence de la mort de Bianchi et de celle, quelques semaines plus tard, de Justin Wilson en IndyCar. A l'heure où la discipline reine est parvenue à régler la plupart des problèmes de sécurité, il est de plus en plus insupportable pour le paddock de laisser à la chance le soin de décider de la vie ou de la mort, quand bien même cela pourrait à terme obliger à fermer les monoplaces.

Et enfin, un terrible vide et des questions. Jules Bianchi était loin du sommet de sa discipline, au contraire d'Ayrton Senna. Mais il semblait avoir toutes les armes pour y parvenir. Peut-être ne l'aurait-il jamais atteint, peut-être n'aurait-il été qu'un pilote de plus à se casser les dents en tentant d'y parvenir. Mais ça, personne ne le saura jamais. 

Le résultat du vote

Le décès de Jules Bianchi 26,1%
Le Grand Prix du Brésil 2008 22,0%
Le dépassement de Mika Häkkinen sur Michael Schumacher à Spa en 2000 16,5%
Le 7e titre de Michael Schumacher 10,8%
L'incroyable saison 2009 de Brawn GP 7,8%
La saison 2003 7,7%
Le Grand Prix du Canada 2011 4,2%
Le Grand Prix des États-Unis 2005 2,7%
Le Grand Prix d'Autriche 2002 1,4%
Le "Crashgate" 0,9%

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Le travail "fantastique" des pilotes essayeurs dans les années 2000
Article suivant Comment Mercedes mise sur Wehrlein et Ocon pour l'avenir

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France