Crash Aitken/Ghiotto : pourquoi les commissaires sont arrivés si tard
Le week-end de Formule 2 à Sotchi a été marqué par le spectaculaire accident de Jack Aitken et Luca Ghiotto, qui a interrompu la Course Sprint. Le pilote Campos et Michael Masi, directeur de course FIA, reviennent sur cet incident.
Nous étions au septième tour de la Course Sprint quand Jack Aitken et Luca Ghiotto ont abordé l'interminable courbe du virage 3 côte à côte, à la lutte pour la quatrième place. C'est alors qu'une légère touchette entre les deux monoplaces a provoqué une crevaison sur la Campos.
"Il y a eu un premier contact, qui ne m'a pas inquiété", relate Aitken pour Motorsport.com. "Puis j'ai senti la voiture commencer à talonner, et j'ai perdu la direction. À ce stade, j'ai commencé à ralentir, on voit sur les données que j'ai nettement ralenti, juste assez pour que Luca me double, mais nous nous sommes touchés et ça a arraché le pneu avant droit de la jante, donc je ne ralentissais pas du tout en me dirigeant vers le mur, et Luca était en l'air."
"Juste avant de percuter et passer sous les barrières, je me suis rendu compte que ça allait être grave. Nous avons tous deux subi un très gros choc, nous avons eu beaucoup de chance de nous en tirer en étant simplement un peu secoués. Bref, c'était assez effrayant. Au moment où j'ai eu la crevaison et perdu l'arrière, nous étions à 250 km/h ou 230 km/h, et au moment où j'ai percuté le mur, j'étais à 195 km/h. Je suis donc très reconnaissant que nous nous en soyons tirés tous les deux."
Le choc a paru encore plus violent pour Ghiotto, dont la monoplace a pris feu presque instantanément. Or, les commissaires de piste ont mis plus d'une minute à se rendre sur les lieux de l'accident.
"Ils sont en fait arrivés relativement vite", tempère Michael Masi, directeur de course FIA. "La difficulté est que l'incident a eu lieu à une certaine distance de deux postes de commissaires. Je n'aurais pas envie de courir avec un extincteur sur une distance telle que 150 mètres. Et dès que la course a été interrompue et que toutes les voitures concurrentes sont passées, nous avons vu des commissaires traverser depuis l'autre côté de la piste. Certes, voir un incendie n'est jamais bon. Le point positif, c'est que les deux pilotes s'en sont tirés indemnes, c'est le plus important."
Qu'Aitken et Ghiotto n'aient pas été blessés peut paraître inouï compte tenu de la violence de l'accident et témoigne à nouveau des normes de sécurité en vigueur dans le sport automobile contemporain. "En regardant la voiture après, on voit toutes les marques sur le Halo et le rétroviseur, et le ponton est juste complètement détruit", décrit Aitken. "Je ne sais pas ce qui se serait passé sans [le Halo], je suis content qu'il soit là."
La FIA va désormais s'atteler à analyser l'impact des jantes 18" (qui feront leur apparition en Formule 1 à partir de 2022) sur cette crevaison à haute vitesse pour Aitken, ainsi que le rôle joué par les Tecpro au moment de l'impact. Les deux monoplaces sont passées sous la première rangée de ces barrières, qui ont été grandement endommagées, à tel point que les réparations ont duré une heure et demie et la course de Formule 2 n'a pu reprendre.
Propos recueillis par Oleg Karpov et Adam Cooper
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