Il y a 40 ans triomphait Alan Jones, l'autre champion australien

Parmi les Champions du monde les moins connus de la discipline, Alan Jones a pourtant été une figure de la Formule 1 de la fin des années 1970 et du début des années 1980, offrant notamment à Williams ses premiers titres. Son sacre mondial, l'Australien l'a obtenu il y a 40 ans jour pour jour.

Alan Jones figure peut-être parmi les Champions du monde les moins connus de l’Histoire de la Formule 1, alors que son palmarès est notable avec un total de 12 victoires en 116 Grands Prix. Surtout, il a succédé à une légende du sport automobile australien en la personne de Jack Brabham, triple Champion du monde en 1959, 1960 et 1966.

La carrière d’Alan Jones en F1 débute en avril 1975 au sein de la petite équipe Stiller et au volant d’une Hesketh 308 noire. Rapidement, la structure renonce à la F1 et il rejoint l’écurie de Graham Hill, Embassy Hill. Il y disputera quatre courses de la seconde partie de saison 1975 – inscrivant ses deux premiers points au Nürburgring – avant de quitter l’équipe, en raison de différends avec son fondateur.

Alan Jones, Hill GH1

Pour la saison 1976, l’Australien trouve refuge dans une autre écurie tenue par un ancien Champion du monde, le Team Surtees, où il pilote la TS 19. Il y démontre des qualités intéressantes et manque même le podium de peu lors du célèbre Grand Prix du Japon 1976.

Étonnamment, il se retrouve sans volant pour 1977. Mais, lors du Grand Prix d’Afrique du Sud, le Gallois Tom Pryce se tue dans un horrible accident et Jones est appelé pour le remplacer dès la manche suivante. Il signera son premier succès en F1 lors du pluvieux Grand Prix d’Autriche. Il terminera septième du championnat, après en avoir pourtant manqué les trois premières épreuves.

Alan Jones, Shadow

En 1978, à 31 ans, Alan Jones est embauché par Frank Williams, dont l’écurie obtient son premier gros financement par le biais d’un accord avec une compagnie aérienne d’Arabie saoudite. L’Australien sympathise immédiatement avec son patron et le jeune ingénieur Patrick Head.

Cependant, la saison 1978 n’est pas très bonne pour Williams. Jones, unique pilote de l’équipe, parvient tout de même à signer un podium lors du Grand Prix des États-Unis Est à Watkins Glen.

Frank Williams avec Alan Jones, Williams <

En 1979, il doit faire équipe avec le vétéran Clay Regazzoni, alors âgé de 39 ans. Et le Suisse fait mieux que se défendre : il remporte d’ailleurs le tout premier succès de l’écurie Williams à l’occasion du Grand Prix de Grande-Bretagne, à Silverstone, où Jones avait pourtant signé la première pole de l’écurie.

Alan Jones va alors répliquer en enchaînant trois succès consécutifs en Allemagne, en Autriche et aux Pays-Bas. Il revient à dix points du leader du championnat Jody Scheckter. Le Sud-Africain réussira malgré tout à assurer son titre et celui de la Scuderia Ferrari dès la manche suivante, en l’emportant à Monza. Alan Jones remportera une quatrième course en cette saison, lors du Grand Prix du Canada, après une lutte de tous les instants avec l’enfant du pays, Gilles Villeneuve.

Gilles Villeneuve, Ferrari 312T4 mène la course devant Alan Jones, Williams FW07 Ford

Après une saison 1979 prometteuse, Williams semble en mesure de jouer le titre. Et dès la première course, Jones l’emporte en Argentine. Rapidement, la saison tournera au mano a mano entre Nelson Piquet (Brabham) et lui. Malgré deux nouveaux succès estivaux, en France et en Grande-Bretagne, c'est le Brésilien qui, plus régulier, prend pour la première fois la tête du championnat à deux courses de la fin de saison, au soir du Grand Prix d’Italie.

Mais Jones ne se manquera pas dans le "money time" de la saison et l’Australien remportera les deux derniers Grands Prix, au Canada et aux États-Unis Est, pour s’adjuger le titre. Williams remportera aussi son premier titre constructeurs.

Le vainqueur Alan Jones, Williams, Jochen Mass, Arrows, 2ème position, et Elio de Angelis, Lotus, 3ème position, sur le podium

L'année suivante, la défense du titre commence bien pour Alan Jones, qui s’impose dès la première épreuve de la saison 1981, à Long Beach, y signant au passage son 11e succès en F1, devant son équipier. Malheureusement, l’orage gronde chez Williams : après avoir assuré un rôle de lieutenant en 1980, Carlos Reutemann n’entend pas jouer les seconds couteaux une nouvelle fois. Dès la seconde manche de la saison, alors que Frank Williams lui demande expressément de laisser passer Jones en fin de course, il ne s’écarte pas et l’emporte.

L’Argentin prend seul les commandes du championnat dès la troisième course, à domicile, puis gagne à nouveau en Belgique. Au soir du Grand Prix de Grande-Bretagne, il compte 17 points d’avance sur la concurrence (quand la victoire en valait neuf). Il reste six épreuves. Surtout, le fossé entre les deux pilotes Williams se creuse plus encore et Frank Williams agit comme si Reutemann était toujours un porteur d’eau.

La seconde partie de saison sera très difficile pour Reutemann. Piquet revient comme un boulet de canon et, à la veille de la dernière course, l’Argentin n’a qu’une unité d’avance sur le pilote Brabham. À Las Vegas, Jones l’emporte alors que son équipier coule, offrant le titre à Piquet pour un point. Chez Williams, malgré la perte du titre pilotes, c’est la joie et Jones prend sa retraite sur ce dernier succès.

Départ : Alan Jones, Williams FW07C-Ford Cosworth mène

Sa retraite ? Pas tout à fait. En 1983, l’Australien fera un passage éclair chez Arrows. Bedonnant et boitillant, Jones est au centre d'un coup médiatique de la part de l'équipe pour attirer des sponsors. Il ne disputera qu'une seule course officielle, à Long Beach, avant de monter sur le podium lors de la Course des Champions – hors championnat – disputée à Brands Hatch. Mais, comme aucun sponsor ne se manifeste, il rompt l'engagement avec Arrows et retourne dans sa paisible ferme australienne.

Alan Jones, Arrows-Cosworth A6

Alan Jones n’en finit plus de faire son retour ! En 1985, il accepte de rejoindre l’aventure Lola-Haas. Cependant, là encore, malgré toute l’expérience de Teddy Mayer, ancien directeur de McLaren, et le talent d’un tout jeune ingénieur, Adrian Newey, le projet s’essouffle en raison de moyens financiers déclinant.

Finalement, le Champion du monde 1980 prendra sa vraie retraite sportive en fin de saison 1986, non sans avoir apporté au Team Haas son meilleur résultat avec une quatrième place en Autriche.

Après Alan Jones, seuls deux pilotes venus d’Australie ont remporté des courses en F1, à commencer par Mark Webber et ses neuf succès. Toujours en activité, Daniel Ricciardo compte actuellement sept victoires à son actif.

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