Quartararo : "Je n'ai pas pensé une seconde au championnat"

Fabio Quartararo a disputé le Grand Prix de Saint-Marin avec la mentalité d'un champion, en ne pensant toutefois qu'à une chose, la victoire qu'il voulait décrocher à l'arrivée, et non à son avance au classement général.

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing

Gold and Goose / Motorsport Images

Serait-il temps pour Fabio Quartararo de gérer son avance au championnat ? L'idée ne semble pas traverser l'esprit du Français, qui a encore livré dimanche une course de toute beauté pour tenter d'arracher la victoire à Pecco Bagnaia lors du Grand Prix de Saint-Marin.

Un temps quatrième dans les premiers instants de la course, le pilote Yamaha est rapidement remonté d'un cran et a été libéré de l'un de ses coriaces adversaires lorsque Jorge Martín est parti à la faute. Il a ensuite pris pour cible Jack Miller, dernier rempart avant le leader, parti sur un gros rythme avec un pneu arrière tendre. Après avoir affiché 1"5 de retard sur l'Australien, Quartararo a basculé sur un rythme plus rapide que le sien à partir du septième tour, et il s'est alors peu à peu rapproché, jusqu'à réussir à prendre l'avantage dans le 14e tour.

Il lui restait alors la moitié de la course à parcourir, et cette fois c'est son retard sur Bagnaia qu'il s'est efforcé de grignoter peu à peu. Lorsque le pneu de l'Italien n'a plus été un avantage, le pilote Yamaha était au meilleur de sa performance. Il a alors fondu sur lui, jusqu'à recoller et lancer l'ultime phase de leur duel, désormais roue dans roue. Il lui a finalement manqué ce petit quelque chose pour s'attaquer à un Bagnaia irréprochable, mais Quartararo a véritablement tout donné durant 27 tours en n'ayant qu'une chose à l'esprit, la victoire du jour.

"Je n'ai pas pensé une seconde au championnat", admet-il. "Quand j'ai terminé la course, je me suis dit 'wow je pense qu'aujourd'hui j'ai pris un peu trop de risques !' Quand j'ai passé le drapeau à damier, vous vous doutez que j'étais déçu de ne pas avoir au moins essayé, mais vous ne pouvez pas imaginer à quel point j'étais heureux parce que j'étais à la limite aujourd'hui et je pense avoir fait une belle course."

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"Je pense que c'est ma meilleure [course], franchement. Bien sûr, une victoire c'est totalement différent mais c'est la première fois que je suis si content d'être deuxième. Pas pour le championnat, mais parce que j'ai tout donné, y compris au début avec Jack et Martin : je me suis battu contre eux comme si c'était le dernier tour et j'ai dépassé Jack à un endroit où je n'aurais jamais pensé le faire."

"Dans le dernier tour, j'étais un tout petit peu trop loin de Pecco", constate Quartararo. "Je voulais le passer au virage 6 mais j'étais trop loin et j'avais pas mal de patinage. Et puis dans le secteur 3, il était comme dans un time attack alors qu'on était dans le dernier tour de la course. Quand j'ai vu l'angle qu'il a pris dans le virage 12, je me suis dit qu'il était temps de me calmer. Ça a vraiment été une belle course et c'est celle que j'ai le plus appréciée."

"La course d'un champion"

"Aujourd'hui, il y a eu trois ou quatre moments où j'ai failli me retrouver par terre", admet-il. "Quand Jack a élargi, j'ai élargi moi aussi et j'ai perdu complètement l'avant, ce qui a permis à Pecco de prendre une grosse avance. Et puis, souvent, quand j'essayais de suivre Pecco, dans les virages 2, 3, 13… J'étais totalement à la limite. Mais, franchement, c'est comme ça que j'aime piloter. Quand je rattrapais Pecco, le team m'indiquait à chaque fois '2"7… 2"6… 2"3' et ça m'a motivé. Mais rattraper Pecco c'était une chose, par contre le dépasser c'était autre chose. Il était très précis dans ses trajectoires et je n'ai rien pu faire."

Cette deuxième place constitue le neuvième podium de Quartararo en 14 manches cette saison. Seulement huitième le week-end dernier, il a une nouvelle fois réussi à se rattraper en remontant immédiatement sur la boîte, comme il l'a fait tout au long de l'année.

Si Bagnaia a fait honneur à son statut de favori à Misano, le leader du championnat n'a donc laissé filer que cinq petits points, qui ne mettent pas en péril son avance confortable. "On a 48 points d'avance pour les quatre dernières courses, donc je prends les choses comme elles viennent. J'avais pour objectif de ne pas penser au championnat avant ici, mais je vais continuer [comme ça]. C'est assez agréable pour moi d'avoir ce sentiment de tout donner."

"Mes parents étaient là, ma mère a presque fait une crise cardiaque et je pense que mon père a beaucoup apprécié. Il m'a dit quelques mots qui m'ont rendu vraiment heureux après la course", raconte le pilote. "Il m'a dit que j'avais vraiment fait la course d'un champion aujourd'hui. Je n'ai pas pensé au championnat. Je prends beaucoup exemple sur Marc pour ça, car j'ai en tête depuis le début de l'année [la course qu'on a faite] en Thaïlande en 2019 : il était resté avec moi toute la course, j'avais tenté dans le dernier virage et il avait essayé à nouveau. Donc peu importe que l'on joue le championnat ou pas, je veux gagner. Aujourd'hui, j'ai eu cette mentalité."

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