Limité par un arm-pump, Zarco songe à l'opération

Johann Zarco est limité physiquement par un arm-pump depuis la fin de la pause estivale. Le Français envisage une opération, peut-être même avant la fin de la saison.

Johann Zarco, Pramac Racing

De nombreux pilotes ont été touchés par un arm-pump depuis le début de la saison et Johann Zarco s'est ajouté à la liste. Les fortes sollicitations sur les avant-bras peuvent finir par provoquer des douleurs qui nécessitent une intervention chirurgicale, consistant à sectionner la membrane dans laquelle est logé le muscle, afin de le libérer de la pression qu'il subit. Zarco a senti ce problème en Autriche puis en Grande-Bretagne et il envisage maintenant l'opération.

"Il y a un stade où le corps arrive à une limite", a expliqué le Provençal ce vendredi sur le MotorLand Aragón. "À Silverstone, je souffrais plus qu'ici et le problème était encore plus présent. [...] C'est une chose que j'accepte plus et je me dis qu'il faudra peut-être en passer par [l'opération] si je veux être au même niveau l'an prochain, et même cette année."

"Je ne voulais pas en passer par là et je réfléchis encore mais si je veux être performant avec mon style, il faudra peut-être accepter de le faire. C'est pour ça que j'étais un peu fatigué à Silverstone. Je suis content de ne pas l'avoir encore senti aujourd'hui. C'est positif pour le week-end."

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Comme c'est le plus souvent le cas, c'est l'avant-droit droit de Johann Zarco qui est touché : "C'est celui qui contrôle l'accélérateur, donc c'est le plus stressant. On se demande si on pourrait [opérer] les deux, mais s'il n'y a pas de douleur sur le bras gauche, il n'y a pas de raison de le faire."

Une intervention chirurgicale peut remédier au problème très rapidement, sans avoir à manquer la moindre course, mais les pilotes sont alors contraints de rouler avant la fin de la cicatrisation. Au-delà de la gêne ressentie en piste, cela peut entraîner des complications comme pour Cal Crutchlow, qui a perdu des fluides durant plusieurs semaines en 2020, ou Aleix Espargaró cette année, l'équivalent de "près d'une canette de Coca" étant sorti de son bras après une séance d'essais il y a quelques mois.

Zarco hésite donc entre attendre l'hiver pour avoir le temps de se rétablir totalement après une opération, au risque de devoir s'adapter à de nouvelles sensations début 2022, ou à profiter des trois semaines de pause qui sépareront le GP des Amériques de la deuxième manche de Misano. "J'ai deux possibilités [pour une opération] : ça peut être en fin de saison ou dans la pause entre Austin et Misano, si je souffre vraiment à Austin", a-t-il confirmé. "On verra."

"Je pense vraiment que c'est encore contrôlable, c'est pour ça que je suis encore ici 'normalement'. Je veux bien faire les choses et avoir suffisamment de temps de convalescence. Les deux semaines après Austin pourraient suffire parce que certains pilotes l'ont fait en une seule semaine. Mais ce n'est pas comme le poignet [qu'il s'est fracturé en 2020]. Si on ne le traite pas bien, il peut y avoir des fluides qui sortent. Je préfère être prudent et je suis vraiment en phase avec mon corps, c'est pour ça que je veux le faire intelligemment."

"Peut-être qu'après Austin, si la douleur augmente et que le diagnostic est positif pour un arm-pump, ça pourrait être bien pour revenir pour trois courses et avoir des sensations après l'opération. Je sens que si je le fais pendant l'hiver, la pause sera trop longue avant les tests de Sepang. [...] Pour le moment, j'accepte que ça peut arriver et il semble que l'accepter améliore la situation pour ce week-end."

Un mal inévitable en MotoGP ?

Les cas de pilotes touchés par un arm-pump, également appelé syndrome des loges, se sont multipliés ces dernières années. Rien que depuis le début de la saison, Iker Lucona, Jack Miller, Fabio Quartararo et Aleix Espargaró ont dû passer entre les mains des chirurgiens. La course à la performance rend les machines plus exigeantes physiquement et Zarco estime qu'il est très difficile d'éviter un arm-pump : "Je dis souvent que si je me sens bien sur la moto, je n'en aurai pas, mais on a atteint un niveau où il semble que pour être rapide, on n'ait pas d'autre solution qu'avoir un arm-pump."

"Quand on est stressé et que ça ne se passe pas bien, on essaie de compenser, mais si on ne le fait pas, on est nulle part", a-t-il ajoute. "Il semble que ce soit avec toutes les motos maintenant, parce qu'on a une meilleure accélération, qu'on peut freiner très fort et ralentir énormément. Si on le fait calmement, on n'est nulle part. Pecco [Bagnaia] est le seul à pouvoir le faire. Et je pense que Marc Márquez n'a eu aucune opération pour un arm-pump, mais ils ne sont presque que deux sur 20 pilotes."

Zarco considère donc qu'une opération pourrait le libérer d'un mal devenu inévitable, et l'aider à devenir un meilleur pilote, libéré de toute gêne physique : "Il semble que ça fasse partie de notre sport maintenant. On a atteint un niveau où pour se battre, c'est dur physiquement. Mais l'opération sera peut-être comme du dopage : ça ouvrira mon potentiel à un autre niveau et je me sentirai encore mieux. Fabio est un bon exemple : il a vite fait ce genre d'opération. Je trouvais que c'était trop rapide, il n'a peut-être pas pris le temps de bien s'adapter à sa moto, mais au final c'est lui qui gagne des courses, donc il est peut-être qu'il y pense moins. Il s'est fait s'opérer alors qu'il a la moto qu'on dit la plus facile."

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