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Jonathan Rea : "Une saison très dure mentalement"

Jonathan Rea doutait de pouvoir conquérir un titre mondial en WorldSBK en 2020, à cause d'un début de saison difficile et d'un calendrier remodelé qui pouvait être défavorable à la Kawasaki. Le Britannique estime cependant que sa constance au premier plan a joué en sa faveur.

Jonathan Rea, Kawasaki Racing Team

Jonathan Rea, Kawasaki Racing Team

Gold and Goose / Motorsport Images

La saison 2020 a vu Jonathan Rea continuer à étoffer son impressionnant palmarès, grâce à une sixième couronne mondiale consécutive en WorldSBK, le double du deuxième pilote le plus titré dans la catégorie, Troy Bayliss. Le pilote Kawasaki a pourtant longtemps douté cette année, après un début de saison décevant suivi de plusieurs mois d'attente, pendant le confinement imposé au printemps.

Rea a chuté lors de la première course de la saison, sur le circuit de  de Phillip Island, et il a dû se contenter de la deuxième place dans la deuxième course, après un dépassement autoritaire de son équipier, Alex Lowes"L'année 2020 a été très dure mentalement, parce que j'ai chuté dans le premier meeting de la saison, j'ai laissé filer beaucoup de points, et dans la deuxième course, je sentais que j'avais tout ce qu'il fallait pour gagner, j'avais tout fait à la perfection", se souvient-il sur le site officiel du WorldSBK. "Alex m'a doublé à quelques tours de l'arrivée. Il m'a fait un peu sortir large au premier virage. Je peux l'accepter, il a fait une meilleure course."

Le monde s'est confiné quelques jours plus tard et Rea, alors quatrième du championnat et à 19 points de Lowes, a vécu plusieurs semaines d'incertitude. "Le pire après l'Australie, c'est que nous étions 19 points derrière, c'était la seule chose. Puis le monde s'est confiné. Tous les jours étaient identiques, sans objectif. Je me levais chaque jour sans savoir quand je roulerais à nouveau, sans savoir si nous aurions des courses cette saison."

"C'était vraiment dur de ne pas avoir de but, donc je me suis plongé dans l'entraînement, j'ai fait du vélo en ligne, avec des pilotes du Superbike et du MotoGP, Leon Haslam, mon coach Fabien Foret, Marcel Schrötter, Jake Dixon. Même si on était coupé du monde extérieur, il y avait toujours une communauté, les gens de la compétition sont restés ensemble. Le monde de la course est une grande famille et c'était bien."

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Durant l'été, un nouveau calendrier a été établi mais Jonathan Rea n'était guère plus confiant au moment de reprendre la compétition puisque plusieurs pistes qui lui étaient chères n'étaient plus au programme et que plusieurs circuits sélectionnés étaient réputés pour être moins favorables à sa Kawasaki.

"C'était très dur quand j'ai vu le calendrier remodelé", reconnaît-il. "Pendant le confinement, je me disais 'Si je peux choisir sept courses pour finir l'année, il en faut au moins trois ou quatre que j'aime. Peut-on à aller à Donington ? Peut-on aller à Assen ? Imola ? Le Qatar ? L'Argentine ?' C'était plutôt un championnat d'été. J'ai lu beaucoup d'articles disant que ce championnat nous ferait du mal, avec des courses moins favorables à Kawasaki et moi, que les températures joueraient entre notre défaveur, mais au final, le travail effectué pendant l'été a été très utile."

La saison a repris à Jerez, où Jonathan Rea a remporté la course qualificative mais aucune des deux épreuves principales. Le Britannique a surtout frappé fort lors du rendez-vous suivant, à Portimão, en remportant les trois courses du week-end. Le plateau du WorldSBK s'est ensuite posé sur le MotorLand Aragón, pour deux meetings, où il a gagné à chaque fois la course du dimanche. Il a alors pris la tête du championnat et senti que son sixième titre prenait forme.

"J'ai vraiment pris confiance en Aragón. Je ne me disais pas 'Je vais gagner le championnat', mais je me suis dit 'Si je peux les battre ici...'. Ce n'était pas que Scott [Redding, deuxième du championnat cette année], tous les pilotes Ducati étaient rapides, et je les ai tous battus. C'est là que j'ai senti que je prenais le contrôle du championnat. Je me suis dit 'OK, si j'ai fait ça, pourquoi pas le refaire à Barcelone ?'. J'ai gagné la toute première course [du WorldSBK] sur le circuit de Barcelone. J'ai eu une course difficile le dimanche, mais celle de Scott l'a été encore plus. Quand on a un rival qui paraît incroyable, qui ne fait pas d'erreur, quand on a une journée difficile et que la sienne est pire... J'ai senti que c'était lié. Après Barcelone, je me suis dit que si je survivais à Magny-Cours, sans perdre des points, on pourrait faire le travail."

Rea s'est offert un nouveau succès lors de l'étape française du WorldSBK, avant d'être sacré à Estoril, où se terminait la saison. Au-delà des victoires obtenues cette année, il se félicite de sa régularité au premier plan : dans les 24 courses au programme, dont les manches qualificatives, Rea a vu l'arrivée 20 fois parmi les quatre premiers et 22 fois dans le top 6. "La constance reste la clé", souligne-t-il. "Quand on a une mauvaise journée en Superbike maintenant, il faut bien la gérer, et je pense qu'on l'a mieux fait que les autres cette année."

Objectif 100 victoires en 2021

Jonathan Rea veut continuer à assoir sa domination sur le WorldSBK la saison prochaine. En plus de la quête d'un possible septième titre mondial, il devrait franchir sans grande difficulté la barre des 100 victoires dans la catégorie puisque son compteur est arrêté à 99 succès à l'issue de la saison 2020. À 33 ans, il n'est toujours pas rassasié.

"J'ai vraiment encore faim de victoire quand je me lève le matin", prévient le sextuple Champion du monde. "Peut-être qu'après ma retraite, je pourrai repenser à ma carrière et réellement en prendre conscience, mais maintenant, j'ai vraiment une mentalité de compétiteur, je pense toujours au défi suivant."

"Je ne cours pas pour les stats, mais 100 victoires, ce serait énorme", a-t-il ajouté. "J'ai commencé à y penser au début de la saison. C'est la première fois que je pensais aux stats, je me disais que décrocher 100 victoires en SBK serait incroyable."

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Quelques semaines avant de décrocher le titre 2020, Jonathan Rea affichait son désir de disposer d'une nouvelle moto en 2021. Il a visiblement été entendu puisqu'il a pu tester d'importantes nouveautés sur sa ZX-10RR lors des tests organisés après la saison, Kawasaki ayant modifié le carénage à l'avant, ainsi que la fourche. Ces évolutions étaient nécessaires selon Rea, qui était déjà tourné vers 2021 quand il a été sacré à Estoril.

"Immédiatement, dans le parc fermé, en célébrant [le titre], mon chef mécanicien, Pere Riba, disait 'C'est clair qu'il faut améliorer la moto', donc on a beaucoup parlé de choses techniques. On en a encore beaucoup parlé de ce qu'il fallait faire sur la moto dans le débriefing."

La relation entre Kawasaki et Jonathan Rea est très forte et les deux parties ont signé un nouveau contrat pluriannuel au printemps. Titré dans chacune de ses saisons avec le constructeur, le Nord-Irlandais n'a jamais envisagé de partir à la concurrence : "Pour moi, on ne peut pas recréer la stabilité que j'ai chez KRT, parce que c'est une équipe très humaine, le groupe reste très uni, de notre patron jusqu'au partenaire pour les suspensions. Tout le monde. On travaille tous ensemble. Je leur confie tout le temps ma vie. Je travaille avec tout le monde, ils sont devenus des amis pour la vie. Tout s'est aligné pour que ce groupe de personnes se rencontre et réalise quelque chose de particulier, et c'est une chance d'en faire partie."

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