Consignes : Gresini aimerait n'en parler qu'à "une ou deux courses de la fin"

Jamais Nadia Padovani n'aurait imaginé vivre pareille aventure lorsqu'elle a repris l'équipe de son mari Fausto Gresini à sa mort. Mais voici la team principal face à la grande question de cette fin de championnat dans le groupe Ducati : faut-il freiner Enea Bastianini pour aider Pecco Bagnaia à remporter le titre ?

Nadia Padovani, team principal Gresini Racing

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Un coup de moins bien pendant l'été avait presque fait oublier les chances d'Enea Bastianini dans la course au titre, mais la lutte que le pilote Gresini a livrée lors des deux derniers Grands Prix l'a une nouvelle fois placé au centre de l'attention. Seul pilote en mesure de se frotter à Pecco Bagnaia, il a menacé sa victoire à domicile à Misano avant de mettre fin à sa série deux semaines plus tard à Alcañiz, les deux hommes se départageant à chaque fois pour moins d'un demi-dixième.

Lui qui était descendu à 82 points de Fabio Quartararo, le voici revenu à 48 unités du Français, toujours leader du championnat mais désormais sérieusement menacé. Néanmoins, sitôt terminée la cérémonie du podium dimanche, le pilote de Rimini s'est empressé de tempérer l'excitation au sujet de ses chances de titre, les jugeant irréalistes.

Sa patronne d'équipe n'est pas tout à fait de cet avis. "Quartararo est toujours en tête et il pilote d'une manière extraordinaire, mais Pecco a ses chances désormais, Ducati domine. Et Aleix [Espargaró] est toujours là, il se bat et ne baisse jamais les bras. Mais maintenant Enea est là à nouveau et moi je suis clairement pour mon pilote. En cinq courses, tout peut arriver. Ça ne sera pas facile mais je veux y croire", déclare Nadia Padovani dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport.

Après les quinze manches disputées jusqu'à présent, ce qui prédomine chez la team principal c'est une grande fierté pour les résultats réalisés, quelque peu inespérés pour une équipe ayant subi de profonds chamboulements ces derniers mois. "Nous battre pour le titre, c'est une chose à laquelle nous ne pensions absolument pas au début du championnat", admet-elle. "En revanche, nous avions vu durant la seconde partie de l'année dernière qu'Enea était fort, quand il avait commencé à exprimer son potentiel avec la moto de 2019."

Cependant, maintenant que le team Gresini s'est installé aux avant-postes, avec quatre victoires à son actif, les enjeux ont changé. S'il est légitime de se prendre à rêver que les cinq prochains Grands Prix permettent à Bastianini de poursuivre son ascension jusqu'à l'emporter, se pose aussi inévitablement la question de la stratégie à adopter au sein du groupe Ducati. Les responsables de Borgo Panigale cherchent semaine après semaine à tenir à l'écart la pression concernant d'éventuelles consignes d'équipe, mais l'éventualité que les cinq points dont Bagnaia a été privé par un de ses acolytes dimanche puissent se révéler décisifs a tout de même de quoi les faire trembler.

Nadia Padovani, elle, ne ferme pas la porte à d'éventuelles consignes, néanmoins elle préfère attendre de voir la tournure que va prendre le championnat avec la tournée en Asie-Pacifique qui débute cette semaine.

"Il restait encore six courses", observe-t-elle au sujet de cette victoire arrachée par son pilote à Bagnaia à quelques virages de l'arrivée du GP d'Aragón. "Le championnat est ouvert. Avec Quartararo tout de suite hors course, Bagnaia faisait la course [pour revenir] sur lui [au classement], tandis que nous nous battons pour la troisième place du championnat. Pour le moment."

"C'est notre objectif", poursuit-elle en évoquant le top 3 à la fin de l'année, "mais les courses sont imprévisibles. S'il n'existe plus de possibilité de faire mieux que la troisième ou la deuxième place lorsque nous arriverons à deux courses de la fin, alors nous apporterons notre aide. C'est mon point de vue, mais je ne sais pas si c'est aussi celui de Ducati."

"Pour le moment, ils continuent à dire qu'ils ne veulent pas appliquer de consignes d'équipe, mais je peux aussi comprendre que cela fait de nombreuses années que Ducati ne gagne pas le titre pilotes. En tant que cheffe d'entreprise, j'essaye aussi de me mettre à leur place, mais en fin de compte moi je suis à la tête du team Gresini et nous sommes ici pour bien faire. Mais je le répète, nous verrons à une ou deux courses de la fin."

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