Son expérience de pilote, avantage de Puig à la tête du HRC
Le pedigree de l'Espagnol tranche avec celui de son prédécesseur, Livio Suppo, qu'il a remplacé voilà plus d'un an. Mais son oreille attentive et ses conseils avisés ont d'ores et déjà fait leurs preuves dès 2018 chez Honda.
Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images
Le remplacement de Livio Suppo à la tête du HRC en novembre 2017 aurait pu laisser craindre une période de flottement chez Repsol Honda. D'autant plus que son prédécesseur avait placé la barre très haute, en permettant à l'équipe de décrocher cinq des sept derniers titres en jeu. L'arrivée d'Alberto Puig pouvait en effet laisser suggérer une période d'adaptation de ce dernier à ses nouvelles fonctions, au cours d'une période hivernale déterminante pour la préparation du prochain exercice.
Coup d'essai et coup de maître
Mais une petite quinzaine de mois plus tard, force est de constater que c'est au contraire une marque à l'aile dorée renforcée qui a brillé tout au long de l'année 2018, et qui a remporté un sixième sacre en huit saisons. Le nombre de victoires est ainsi passé de sept à neuf entre 2017 et 2018, et le championnat a été empoché dès le Grand Prix de Thaïlande par Marc Márquez, alors que celui-ci avait dû ferrailler jusqu'à l'ultime manche face à Andrea Dovizioso un an plus tôt.
Patron du HRC, Puig ne propose pas moins un profil très différent comparé à celui de Suppo. L'Espagnol a en effet passé dix ans dans le paddock comme pilote, de 1987 à 1997, signant une victoire dans la catégorie reine en 1995, à l'occasion du Grand Prix d'Espagne (ce sera d'ailleurs sa meilleure saison en 500cc, avec la troisième place finale au championnat).
Une solide expérience qui lui confère un profil distinct de Suppo, comme le confirme Márquez : "Alberto présente un profil très différent de celui de Livio Suppo, qui dans son cas était plus une espèce de 'patron d'équipe', un lien avec les sponsors", explique ainsi le tenant du titre en MotoGP. "Alberto a apporté de la stabilité. Il a été pilote, et je suis tranquillisé dans le sens où je sais que je peux tout lui demander. Nous parlons le même langage."
Transmission de connaissances
Mais Puig n'a pas attendu d'être à la tête du HRC pour mettre à profit son expérience et d'en faire bénéficier les jeunes pilotes une fois quitté la compétition. Celui-ci a ainsi chapeauté la Red Bull MotoGP Academy, travaillant alors auprès de jeunes pilotes très prometteurs qui allaient faire parler d'eux les années suivantes. Une aptitude à transmettre ses connaissances qui s'est par la suite vérifiée lorsque l'Espagnol a dirigé l'Asia ainsi que la British Talent Cup.
Puig a ainsi participé activement au lancement de Toni Elías, mais aussi de Casey Stoner jusqu'à l'arrivée de l'Australien en Grand Prix en 2001 avec le Movistar Júnior Team. L'Ibère a bien entendu également œuvré aux côtés de Dani Pedrosa, étant son manager durant ses trois sacres (un en 125cc en 2003, et deux en 250cc en 2004 et 2005), et ce jusqu'en 2013.
Cette dernière relation restera peut-être comme la seule fausse note du parcours de Puig, Pedrosa accusant sa première saison sans victoire de toute sa carrière en MotoGP, avant de quitter Repsol Honda pour rejoindre l'équipe de développement de KTM.
Sur le plan du palmarès, les résultats n'auront cette fois-ci pas suivi, tranchant avec la domination régnant de l'autre côté du garage et le cinquième titre de Marc Márquez, chose qui n'a donc pas été sans susciter de l'acrimonie entre les deux hommes, Puig remettant en cause en décembre les capacités du numéro 26 à être Champion dans la catégorie reine.
Un franc-parler qui peut rebuter certains, mais qui selon Márquez est bénéfique, incitant chacun à chacun à se remettre en question : "Ce qui est le mieux et le plus important avec Alberto, c'est qu'il est direct", reprend ainsi le numéro 93. "S'il a quelque chose à te dire, il te le dit."
En 2019, Puig pourra cette fois-ci faire confiance à un duo de pilotes exceptionnel, celui associant l'homme fort de ces dernières années, Márquez, à Jorge Lorenzo. Une "dream team" qui pourrait bien mettre ses capacités managériales à rude épreuve devant deux caractères bien affirmés. La bonne gestion des deux hommes sera en effet essentielle alors que la concurrence sera renforcée avec sans doute Ducati encore de la partie pour le titre, ainsi que le retour attendu de Yamaha au premier plan.
Avec Oriol Puigdemont
Rejoignez la communauté Motorsport
Commentez cet articlePartager ou sauvegarder cet article
Abonnez-vous pour accéder aux articles de Motorsport.com avec votre bloqueur de publicité.
De la Formule 1 au MotoGP, nous couvrons les plus grands championnats depuis les circuits parce que nous aimons notre sport, tout comme vous. Afin de continuer à vous faire vivre les sports mécaniques de l'intérieur avec des experts du milieu, notre site Internet affiche de la publicité. Nous souhaitons néanmoins vous donner la possibilité de profiter du site sans publicité et sans tracking, avec votre logiciel adblocker.
Meilleurs commentaires