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Pour Petrucci, passer chez KTM "ce sera un peu quitte ou double"

Seulement 12e du championnat cette année, Danilo Petrucci sait qu'il sera la proie des critiques s'il ne parvient pas à se montrer sous son meilleur jour dès ses premiers pas avec KTM et le team Tech3.

Danilo Petrucci, Ducati Team

Danilo Petrucci, Ducati Team

Motogp.com

Danilo Petrucci le sait, son transfert chez KTM la saison prochaine le mettra face à une obligation de résultats rapides. Parfois jugé décevant au guidon d'une Ducati qu'il connaissait parfaitement, le pilote italien, âgé de 30 ans, est conscient qu'il est attendu au tournant alors qu'il rejoint l'une des marques les plus en vue du moment après six ans d'une histoire quelque peu tourmentée avec Borgo Panigale.

"Changer de constructeur après tant d'années, c'est vraiment quelque chose de rare, mais ce sera une année essentielle pour moi", pressent-il. "En 2012 j'étais le plus jeune de la grille et l'année prochaine je serai le troisième plus âgé. Ce sera un peu quitte ou double l'année prochaine : si je ne suis pas compétitif, je ne pense pas avoir beaucoup d'autres chances. Il faudra forcément que je sois compétitif, ce sera très important."

"Mais à mon avis ça me fera vraiment du bien de changer d'air, de changer de méthode de travail, de tout changer, je suis vraiment très curieux", souligne Petrucci, que KTM a recruté pour palier le départ de l'expérimenté Pol Espargaró, et placé chez Tech3 pour cette première année commune. Associé à un nouveau chef mécanicien (Sergio Verbena, qui travaillait cette année avec Brad Binder), il va devoir découvrir lors des tests de pré-saison de février et mars une RC16 qui doit être similaire à celle de l'équipe factory, et il va lui falloir rapidement trouver ses marques pour s'inscrire dans la continuité des résultats probants obtenus cette saison par Mattighofen.

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En écho à l'analyse dressée par Hervé Poncharal lui-même, le pilote de Terni est toutefois bien conscient que sa dernière saison en rouge n'a pas pleinement convaincu, lui-même estimant avoir trop longtemps cherché de bonnes sensations alors que la Desmosedici subissait de plein fouet l'arrivée du nouveau pneu.

"Ça a clairement été une saison très étrange", constate-t-il, soulignant avoir senti "le poids de ces courses qu'on a enchaînées" alors que le championnat s'est étendu sur quatre mois à peine. Mais, plus que l'usure physique, c'est ne pas retrouver le feeling attendu avec la GP20 qui a le plus plombé sa courbe de performances. "Le seul regret que j'ai pour cette année, c'est que je n'ai eu de bonnes sensations sur la moto qu'à partir de Barcelone", déplore-t-il. "Je n'ai jamais eu de très, très bonnes sensations. Je me suis vraiment senti bien sur la moto à Barcelone et au Mans, où j'étais performant du début à la fin, sous la pluie et sur le sec. À Barcelone, on avait beaucoup de mal de mal dans la ligne droite, mais pendant toute la saison le principal problème c'était le freinage."

Victorieux pour la première fois à peine trois mois après avoir intégré l'équipe officielle Ducati l'an dernier, Danilo Petrucci s'était vite laissé submerger par la pression durant le reste de la saison 2019, faisant peser sur son mental les attentes que lui-même nourrissait à son encontre au point de cannibaliser sa seconde moitié de championnat. Désireux de repartir en quête de performances à la fois plus convaincantes et plus stables en 2020, il a subi pêle-mêle la décision de Ducati de se séparer de lui, prise avant même le premier Grand Prix, et les lourdes difficultés engendrées par le nouveau pneu arrière sur les GP20.

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"C'est sûr que la moto a un peu changé depuis l'an dernier, mais ce n'est pas par rapport à la moto, plutôt au niveau du pneu arrière. C'est la principale chose dont je ne suis pas content parce que je n'ai jamais eu de très, très bonnes sensations, à part dans deux courses. J'ai toujours fait de mon mieux en tout cas. Parfois ça a marché, parfois non, mais je suis satisfait de cela. Évidemment, avec le recul, j'aurais pu faire beaucoup mieux, mais j'ai fait ce que je pouvais."

Danilo Petrucci, Ducati Team

Avant d'accéder à la victoire au Mans, il n'avait obtenu que quatre entrées dans le top 10 et n'était jamais monté plus haut que septième, un faux-rythme qui ne s'est pas vraiment arrangé en fin de saison malgré l'amélioration de ses sensations lors des manches de Barcelone et du Mans.

"Je pense que personne ne s'y attendait", admet-il en évoquant le chamboulement qu'a représenté l'introduction de cette nouvelle carcasse de pneu arrière. "Dans un championnat où il y a souvent 17 ou 18 pilotes dans la même seconde et où le top 10 est contenu en trois dixièmes, être à 99% ne permettait même pas d'être dans les points, alors il nous a probablement manqué un peu d'adaptation à ce pneu."

"En regardant en arrière, c'est facile de dire où on a fait erreur et où on a été bons, mais ce qui a compté c'est que j'ai quoi qu'il en soit toujours donné le meilleur de moi-même. J'ai fait des erreurs, surtout en qualifs, mais justement parce que le changement de pneu a eu une grande influence. Mais je suis satisfait de ce qu'ont été mes six ans avec Ducati."

"J'ai essayé de travailler dans d'autres domaines, comme l'électronique, en plus du travail sur les réglages ou sur moi-même. Je ne suis pas satisfait, parce que je voulais mieux m'adapter à ce nouveau pneu, mais il est certain que j'ai beaucoup appris dans ces moments difficiles, et j'espère que cette expérience m'aidera à l'avenir."

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Neuf ans après avoir une première fois quitté Ducati lors d'une manche de Superstock 1000 qui se tenait à Portimão − il l'avait alors remportée et manqué le titre pour deux points − c'est à nouveau au Portugal que les adieux se sont passés, sans grandes effusions. Entre-temps, Petrucci a écrit son histoire en MotoGP, d'abord en courant au guidon de machines CRT et Open, puis en intégrant le clan de Borgo Panigale via son équipe satellite avant de gravir les échelons vers le team factory.

Au passage, deux victoires sont venues agrémenter son palmarès, dont une au cours de cette intense saison 2020 qui a vu pas moins de neuf pilotes se hisser sur la plus haute marche en 14 courses à peine. Une fierté qu'il ne boude pas. "J'avais déjà gagné l'année dernière, et j'en suis donc encore capable. Le faire tous les dimanches n'a en revanche pas été possible, mais c'était pareil pour beaucoup."

"En tout cas, je suis content. J'aurais aimé faire d'autres belles courses, il y en a eu qui ne se sont peut-être pas vues car je partais très loin. J'aurais clairement aimé faire mieux au championnat, mais désormais c'est fait. [...] On verra pour l'année prochaine. Je suis en tout cas content d'avoir gagné une course cette année."

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