Plafond budgétaire : la F1 ne doit pas céder, selon Steiner

Selon Günther Steiner, directeur de l'équipe Haas, la lutte serrée mêlant les équipes du milieu de grille doit convaincre la F1 de ne pas augmenter le plafond budgétaire pour soulager les grosses écuries.

Mick Schumacher, Haas VF-22, et Kevin Magnussen, Haas VF-22, dans la voie des stands

Photo de: Andy Hone / Motorsport Images

La hausse de l'inflation et du prix de l'énergie à la suite de l'invasion russe en Ukraine ont durement impacté la Formule 1. Étant donné que les dépenses liées au transport et à l'électricité ont presque triplé par rapport à l'année dernière, toutes les équipes de la grille ont dû mettre davantage la main au portefeuille... alors que le plafond budgétaire mis en place pour la première fois 2021 a diminué de cinq millions de dollars cet hiver, pour passer à 140 M$.

Et puisque les budgets ont été gelés bien avant la récession, les équipes de pointe ne sont pas assurées de respecter le plafond cette saison. Christian Horner, à la tête de Red Bull, a même laissé entendre que l'écurie autrichienne serait dans l'obligation de manquer des courses ou de risquer une sanction en dépassant le plafond si celui-ci n'était pas rapidement rehaussé.

À l'inverse, les équipes autrefois en difficulté pour tenir le rythme effréné des gros portefeuilles ne sont pas particulièrement inquiétées par l'inflation et poursuivent leurs efforts pour s'approcher encore plus du plafond, plutôt que de tout faire pour réduire leurs dépenses. C'est notamment le cas de Haas, le directeur Günther Steiner vantant les mérites du plafond budgétaire.

"[Les nouvelles règles] apportent du mélange", a-t-il indiqué au cours du week-end du GP de Monaco. "Comme je l'ai toujours dit, rien ne changera à court terme mais à moyen et long terme, je pense que [le peloton] va encore plus se resserrer. Donc on ne devrait pas modifier le plafond budgétaire et l'augmenter parce qu'il est bénéfique pour la lutte en milieu de grille. Aujourd'hui, on ne sait pas qui est le 'meilleur des autres'. Je pense que si l'on continue avec ce plafond budgétaire et avec les règles, on se rapprochera encore plus des grosses équipes."

Günther Steiner, Haas F1 Team

Günther Steiner, Haas F1 Team

Concernant les inquiétudes de Red Bull sur une éventuelle absence, Steiner a répondu : "Il faut commencer dès maintenant à économiser. Au final, si [Red Bull] ne participe pas aux quatre dernières courses, je pense que neuf équipes seront très heureuses, parce qu'ils ne recevront pas d'argent pour l'année prochaine et on pourra se le répartir. C'est sûr que Ferrari sera heureux si [Red Bull] ne vient pas aux quatre dernières courses !"

"[Christian Horner] dit que [Red Bull] ne peut pas s'en sortir. En tant qu'homme d'affaires, il faut réussir à atteindre la fin de la saison. Si le patron nous donne un budget, il faut s'en sortir avec ça. On doit tous s'en sortir. Si je dis à mon patron que je ne peut pas atteindre la fin de la saison, je n'ai plus de travail. Ma solution est de faire en sorte que ça marche d'une manière ou d'une autre et je pense que la plupart des directeurs d'équipe ont les mêmes instructions."

Toto Wolff et Andreas Seidl, respectivement directeurs des équipes Mercedes et McLaren, militent quant à eux pour une allocation temporaire afin de compenser l'augmentation des coûts liés au transport tout en maintenant l'intégrité du plafond actuel sur le long terme, ce qui est une solution que Steiner valide puisque le fret est géré par la FOM.

"Je pense que [le plafond] fonctionne déjà en milieu de grille parce que nous sommes tous très proches les uns des autres. Je pense qu'à moyen terme, nous serons encore plus proches, c'est pourquoi nous ne pouvons pas céder, nous devons rester forts. Si le coût du transport est beaucoup plus élevé, occupons-nous-en de manière exceptionnelle et voyons où ça nous mène l'année prochaine. Mais n'augmentons pas [le plafond] de 10% pour toujours", a-t-il ajouté.

"Je dirais que [le coût du transport] représente cette année trois millions [de dollars] de plus que l'année dernière, alors augmentons le plafond de trois millions sur les dépenses liées au transport parce que c'est facile à contrôler : tout est géré par la FOM. Donc on ne peut pas dire : 'Oh, j'ai dépensé plus' parce que la FOM envoie la facture. Tout est très transparent. Il faut penser à des choses comme ça. Si le coût du transport baisse à nouveau l'an prochain, c'est comme un prix au kilo, c'est très facile à surveiller et à contrôler."

Propos recueillis par Jonathan Noble

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Seidl craint une F1 où les équipes B deviennent "nécessaires"
Article suivant Alpine cherche une solution au casse-tête Alonso-Ocon-Piastri

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France