Binotto : La stratégie n'est pas l'un de nos points faibles

Même s'il reconnaît que Ferrari doit s'améliorer là-dessus, Mattia Binotto ne croit pas que les stratégies de course soient l'un des "points faibles" de la Scuderia en 2022.

Carlos Sainz, Ferrari F1-75

Carlos Sainz, Ferrari F1-75

Andy Hone / Motorsport Images

Sur les réseaux sociaux, les plaisanteries autour de la manière dont Ferrari gère sa stratégie de course fusent. Il faut dire que les internautes ont pu constater depuis le début de l'année une certaine imprécision sur le muret des stands rouge. À plusieurs reprises, des courses et des podiums ont été perdus en raison de décisions qui pourraient paraître discutables.

Au Grand Prix de Monaco, alors que la Scuderia avait verrouillé la première ligne, les stratèges n'ont pas réagi à temps lorsque la piste s'est mise à sécher et que Sergio Pérez a chaussé les pneus intermédiaires, ce qui a fait reculer le leader Charles Leclerc à la troisième position. Quelques instants plus tard, c'est une hésitation lors du passage aux gommes slicks qui a sorti le Monégasque du podium et fait perdre une position à Carlos Sainz, toujours au profit de Pérez.

Au Grand Prix de Grande-Bretagne, le refus d'immobiliser Leclerc lors de l'intervention de la voiture de sécurité en fin de course l'a fait passer de la première à la quatrième place. Au Grand Prix de France, les spectateurs ont pu entendre Sainz s'énerver à la radio lorsque son équipe l'a rappelé au stand pour un arrêt supplémentaire alors qu'il était en lutte avec Pérez pour la troisième place. L'Espagnol a fini cinquième. Et à cela s'ajoute le Grand Prix de Hongrie, lors duquel le choix de passer les pneus durs a fait dégringoler Leclerc au classement.

Ferrari a été le seul top team à utiliser des pneus durs au GP de Hongrie

Ferrari a été le seul top team à utiliser des pneus durs au GP de Hongrie

Mattia Binotto est conscient que Ferrari peut faire mieux avec la stratégie. Dans un entretien exclusif accordé à l'édition italienne de Motorsport.com, le directeur de la Scuderia a admis qu'il y avait un besoin d'amélioration, néanmoins cet aveu ne signifie pas que le Cheval cabré a un problème fondamental à résoudre, ou que toutes les décisions prises par les stratèges ont été mauvaises. 

"Avant toute chose, je pense qu'il y a toujours la possibilité de s'améliorer, on ne peut pas être parfait et on ne le sera jamais. Je ne doute pas de la nécessité de toujours progresser, nous devons nous améliorer sur l'aérodynamique, le châssis, l'unité de puissance, la stratégie et tous les aspects qui peuvent l'être. Ceci étant dit, je pense avoir une très bonne équipe qui s'occupe de la stratégie et je ne pense pas que ce soit l'un de nos points faibles", a-t-il indiqué.

"Des courses comme Monaco, Silverstone ou le Paul Ricard ont été jugées problématiques dans ce domaine, mais je ne vois pas le groupe comme un problème, car je pense que nous avons également pris de bonnes décisions. Je ne suis pas convaincu que ce que nous avons fait était une erreur. Je crois que nous avons pris ce qui étaient les bonnes décisions au moment où elles ont été prises, et parfois elles se sont révélées malheureuses, pas mauvaises."

"Si nous regardons le travail de notre équipe stratégique, ils ont aussi parfois fait de grandes choses, meilleures que nos adversaires. Par exemple, en Autriche, nous avions la bonne stratégie, au contraire de nos adversaires. De même, nous avions probablement la meilleure stratégie en France avant l'erreur de Charles. Au Paul Ricard, nous avons eu le courage de prendre deux trains de pneus mediums en course, et pour faire un choix comme celui-là, il faut non seulement être bon, mais aussi courageux. Donc, dans l'ensemble, nous avons une bonne équipe et je ne pense pas que ce soit un point faible."

La décision de laisser Charles Leclerc en piste avec des pneus durs usés au Grand Prix de Grande-Bretagne est assez similaire à celle prise par Mercedes lors du très controversé Grand Prix d'Abu Dhabi 2021. Dans les deux scénarios, la voiture de tête n'a pas été rappelée au stand lors de la neutralisation, tandis que ses poursuivants ont chaussé des pneus neufs, et celle-ci a fini par perdre la course.

Lewis Hamilton, en pneus usés, pris en chasse par Max Verstappen, en pneus neufs, à la fin du GP d'Abu Dhabi 2021

Lewis Hamilton, en pneus usés, pris en chasse par Max Verstappen, en pneus neufs, à la fin du GP d'Abu Dhabi 2021

Mais Binotto insiste sur le fait qu'une décision stratégique ne doit pas être jugée en prenant du recul mais en tenant compte des informations dont disposait l'équipe sur le moment. Partant de ce postulat, le directeur d'équipe n'a pas trouvé à redire quant aux décisions de Mercedes à Yas Marina et celles de la Scuderia à Silverstone.

"Je crois aussi que c'était la bonne décision pour Lewis [Hamilton]", a-t-il assuré au sujet du GP d'Abu Dhabi 2021. "Max [Verstappen] a eu raison [de s'arrêter], il a gagné le championnat. Mais si l'inverse s'était produit [si Hamilton s'était arrêté au stand et que Verstappen était resté en piste], comment le championnat se serait-il fini ? Nous ne le saurons jamais."

"Donc, si Charles était entré au stand à Silverstone, alors que Lewis serait probablement resté en piste avec des pneus qui étaient frais, comment la course se serait-elle terminée ? Je ne sais pas. Tout le monde pense pouvoir d'une certaine manière débattre de ce que nous avons décidé à Silverstone, mais la réalité c'est que nous n'aurons jamais la réponse."

Avec Jonathan Noble et Léna Buffa

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