Boullier finalement favorable à un double programme pour Alonso

Fernando Alonso a testé le mois dernier la Toyota TS050 Hybrid à Bahreïn, mais une décision doit encore être prise quant à une éventuelle participation aux 24 Heures du Mans 2018. Si elle a lieu, celle-ci pourrait s'accompagner d'autres courses en Championnat du monde d'Endurance.

Si le directeur de la compétition de McLaren évoquait auparavant sa crainte de voir l'Espagnol être distrait en cas de double programme, la priorité allant indubitablement à la F1 avec, en toile de fond, l'arrivée de Renault comme motoriste pour remplacer Honda, le discours a changé.

En début de semaine, le directeur exécutif de l'écurie de Woking, Zak Brown, indiquait que Renault ne s'opposerait pas à une participation d'Alonso aux 24 Heures du Mans avec Toyota. Éric Boullier lève à son tour les rares réticences qu'il pouvait avoir sur le sujet, estimant même qu'il s'agirait finalement d'un très bon compromis pour son pilote vedette.

"Avant toute chose, il y a au moins un clash de date l'année prochaine de toute façon. Au final, ce sont juste trois courses en plus du Mans, donc ce n'est pas tant que ça", constate le Français dans les colonnes de Racer. "Il court déjà en karting partout, tout le temps. C'est un de ces pilotes qui a besoin de courir, qui a besoin d'être constamment impliqué."

"Beaucoup de pilotes sont comme ça, ce sont de vrais pilotes, si je peux le dire comme ça. Ils pourraient courir 50 week-ends par an. Ça les maintient en forme, alertes, bien réfléchis. ­Si on ne court pas assez, on perd de l'acuité. Au final, je pense que ça pourrait en fait être quelque chose de bien pour lui, car ça le maintient dans un environnement très compétitif, ça le maintient affûté pour la Formule 1."

Vandoorne n'a pas à être envieux

En mai dernier, Fernando Alonso avait reçu l'autorisation de manquer le Grand Prix de Monaco pour disputer une première fois les 500 Miles d'Indianapolis. La reconduction de son contrat avec McLaren pour l'année prochaine comprenait quant à elle une porte ouverte à d'autres événements hors F1, bien que la catégorie reine doive rester la priorité.

Toutefois, cette position "privilégiée" ne pourrait-elle pas être vécue comme une injustice par son coéquipier Stoffel Vandoorne ? Éric Boullier n'y croit pas, rappelant que les deux hommes sont à des stades très différents de leurs carrières respectives.

"Je pense que c'est plutôt que Fernando est un pilote brillant, et pour moi c'est toujours le meilleur aujourd'hui", explique-t-il. "C'est sans aucun doute le pilote le plus complet, et il peut extraire le meilleur de tout. C'est la référence, et je pense que c'est bien pour Stoffel de l'avoir comme référence, car ça lui montre comment travailler, comment courir et quelle approche avoir. Fernando a suffisamment d'expérience désormais pour se permettre de faire autre chose et ne pas être distrait, tandis qu'aujourd'hui, Stoffel a besoin de travailler dur et d'apprendre en Formule 1."