La Commission Hamilton publie son rapport, la F1 va agir

La commission fondée par Lewis Hamilton a publié son rapport sur la diversité en sport automobile, et certains acteurs du paddock sont déjà disposés à agir.

Lewis Hamilton, Mercedes W12

En juin 2020, Lewis Hamilton annonçait la fondation de la Commission Hamilton, projet de recherche visant à analyser et à remédier à la sous-représentation des minorités ethniques en sport automobile, en particulier de la communauté noire. Le septuple Champion du monde a pris ce problème à bras-le-corps, tout d'abord au sein de Mercedes AMG F1, dont seuls 3% des employés appartenaient à une minorité ethnique l'an passé – près de cinq fois moins que dans la population anglaise et galloise. Cette année, l'écurie s'est engagée à ce qu'au moins 25% de ses recrues jusqu'en 2025 proviennent de groupes sous-représentés.

Ce changement, Hamilton compte le propager dans tout le monde du sport automobile, et c'est précisément l'objectif qu'ont les dix recommandations préconisées par le rapport que vient de publier la Commission Hamilton. Parmi celles-ci :

  • Que la Formule 1 et d'autres écuries de sport auto mettent en œuvre une charte de diversité et d'inclusivité dans ce sport, afin d'engager l'industrie à améliorer ces aspects dans toutes les organisations.
  • Que les écuries de Formule 1 et les autres entreprises de sport auto facilitent l'accès à ce sport en développant les dispositifs d'apprentissages afin d'inclure des apprentissages à des postes plus élevées et des apprentissages en alternance dans le but d'obtenir un diplôme, créant ainsi des voies alternatives pour rejoindre cette industrie, ainsi que la disponibilité de stages, en particulier rémunérés.
  • Que soit établi un nouveau fonds d'innovation pour combattre l'exclusion en développant des programmes qui s'attaquent aux facteurs contribuant à la forte proportion d'élèves d'origine noire qui sont exclus du système scolaire.
  • Que soient soutenues de nouvelles approches visant à accroître le nombre d'enseignants noirs en sciences, technologie, ingénierie et mathématiques, matières menant à des carrières dans ces domaines.
  • Que soit soutenue la création de bourses permettant aux diplômés noirs en ingénierie et dans des matières qui y sont associées d'obtenir des rôles liés à leur spécialité en sport auto.
  • Que des groupes représentant des communautés noires dans tout le Royaume-Uni apportent un soutien supplémentaire aux activités de sciences, technologie, ingénierie et mathématiques dans diverses écoles.
Lewis Hamilton, Mercedes, avec un ingénieur

Des craintes existent également quant à l'impact du plafond budgétaire sur le recrutement de jeunes ingénieurs, par exemple. "Nous pensons que le plafond budgétaire est un obstacle au recrutement d'apprentis par les écuries, car les salaires des apprentis seront inclus dans les coûts liés à l'amélioration des performances de la voiture", analyse Rhys Morgan, directeur de l'Académie royale britannique d'ingénierie. Cette dernière a joué un rôle majeur dans le projet de recherche de la Commission Hamilton.

"Pourquoi une écurie recruterait-elle un jeune de 16 ans sans expérience quand elle pourrait recruter un technicien ou mécanicien expérimenté qui va pouvoir commencer à travailler sur la voiture ? Nous pensons qu'il existe une opportunité d'explorer comment faire des exceptions au plafond budgétaire afin d'encourager la formation en apprentissage."

La F1 prête à agir

La Formule 1, pour sa part, a déjà promis d'évaluer les conclusions de la Commission Hamilton et de jouer un rôle pour plus de diversité. "La Commission Hamilton a livré un rapport complet et impressionnant qui montre la passion qu'a Lewis pour ce problème très important", déclare Stefano Domenicali, président et PDG de la Formule 1. "Nous allons prendre le temps de lire et de réfléchir à toutes ces conclusions, mais nous sommes complètement d'accord sur le besoin d'accroître la diversité dans notre sport ; nous agissons pour résoudre ce problème et annoncerons de nouvelles actions dans les jours à venir."

"Nous voulons un sport qui soit représentatif de notre immensément diverse communauté de fans. C'est pourquoi la Formule 1, la FIA et toutes les écuries travaillent dur pour concrétiser notre projet détaillé visant à créer du changement positif dans notre sport. Il y a toujours davantage à faire, et ce rapport va stimuler la réflexion sur les prochaines actions requises."

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Quant à Hamilton, il est bien conscient que le plus dur reste à venir. "J'espère vraiment que nous pouvons emmener cette industrie dans une aventure avec nous, à l'unisson, afin de pouvoir accomplir des progrès durables et significatifs ensemble. Nous avons déjà reçu beaucoup de feedback positif de la part des acteurs clés, ce qui est génial."

"En plus de publier ce rapport, nous identifions également les meilleures parties et organisations avec lesquelles travailler, ainsi que celles qui peuvent mener à bien nos recommandations à l'avenir, afin que nos conclusions ne soient pas ignorées. C'est le cœur de cette action, pour moi. Il ne faut pas se contenter d'excellentes conclusions : l'important, c'est que nous agissions réellement", conclut le Britannique.

Avec Jonathan Noble

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