Formule 1 GP d'Arabie saoudite

Après le crash de Schumacher, la sécurité de Djeddah en question

L'accident dont a été victime Mick Schumacher lors des qualifications du Grand Prix d'Arabie saoudite a remis sur le devant de la scène la question de la sécurité du circuit.

L'équipe médicale sur les lieux du crash de Mick Schumacher, Haas VF-22

Visité seulement pour la deuxième fois de l'Histoire ce week-end, le circuit de Djeddah fait de nouveau parler sur le front de la sécurité. La violente sortie de piste de Mick Schumacher, survenue lors de la séance de qualifications samedi soir, a rappelé à quel point cette piste ultrarapide et cernée par les murs pouvait être dangereuse. Malgré un choc spectaculaire, le pilote allemand s'en est sorti indemne, ce qu'ont confirmé des examens de contrôle passés à l'hôpital, mais il ne sera pas au départ ce dimanche alors que sa monoplace a été détruite.

Avant cette deuxième édition du Grand Prix d'Arabie saoudite, des ajustements ont certes été réalisés puisque les murs ont été légèrement reculés dans quatre des 27 virages, et la piste élargie dans le dernier secteur. Des modifications qui faisaient suite aux préoccupations exprimées par les pilotes en décembre dernier, mais qui ont rapidement été jugées insuffisantes.

Samedi, l'accident de Mick Schumacher a été perçu de deux manières : il a démontré que les améliorations pour renforcer la sécurité des monoplaces avaient joué un rôle décisif pour préserver l'intégrité du pilote Haas, mais il a également remis en lumière la dangerosité de la piste saoudienne.

"En tant que pilotes, nous sommes très confiants ici parce que nous savons que la sécurité du cockpit est de nos jours très élevée", explique Carlos Sainz. "Ça nous apporte un peu de tranquillité pour que, même à ces vitesses, la voiture nous protège, car la FIA a fait un excellent travail pour que nous ayons des cockpits sûrs. Mais en même temps, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? On voit cet énorme accident alors que l'on peut sans doute repousser les murs un peu plus loin afin d'avoir un peu plus d'espace pour ralentir la voiture si jamais on la perd. C'est une discussion que nous devons avoir, car c'est probablement un peu à la limite."

Les voix sont nombreuses à s'élever pour pointer du doigt la sécurité imparfaite du circuit de Djeddah. Max Verstappen a fustigé sa conception avec ces lignes droites qui n'en sont pas vraiment, tandis que le poleman Sergio Pérez l'a désigné comme étant "clairement l'endroit le plus dangereux du calendrier". Deuxième sur la grille de départ au volant d'une Ferrari redevenue compétitive, Charles Leclerc admet prendre beaucoup de plaisir au volant mais estime lui aussi qu'il y a "peut-être des choses qui peuvent changer pour le futur".

Très concerné par la question en tant que directeur du GPDA, l'association des pilotes de Grand Prix, George Russell se montre un peu plus fataliste en rappelant l'ADN incontournable des circuits urbains.

"Le danger était le manque de visibilité l'an dernier", souligne le pilote Mercedes. "Ils ont fait de leur mieux pour améliorer ça. Ça a légèrement fonctionné. Ça n'a pas réglé tous les problèmes. Mais je pense que c'est simplement la nature d'un circuit urbain qui, en étant si rapide, est à haut risque. Le problème est que parfois, on perd l'ADN d'un circuit urbain si on va trop loin. Il y a des petites choses qui peuvent être faites pour l'améliorer. Mais au bout du compte, quand on va à ces vitesses et qu'on perd la voiture, il n'y a pas de dégagement et on termine dans le mur."

La sécurité du paddock interroge aussi

Le contexte est décidément particulier autour de ce Grand Prix d'Arabie saoudite, qui n'a donc pas fini de soulever des interrogations chez les pilotes. Car vendredi, c'est la sécurité au sens beaucoup plus large, à savoir celle du paddock, qui a été remise en question après l'attaque au missile d'un site pétrolier d'Aramco, situé à une quinzaine de kilomètres. Les garanties des autorités ont finalement convaincu les écuries de continuer le week-end, mais la réunion de quatre heures entre les 20 pilotes a marqué les esprits. Elle pourrait avoir des répercussions pour la suite.

"Je pense qu'il faudra des discussions après ce Grand Prix", prévient Carlos Sainz, "car clairement, ce qui s'est passé ces dernières 24 heures est… c'est vraiment un point de discussion et de considération que nous devons prendre en compte à l'avenir." Un sentiment partagé par son coéquipier Charles Leclerc : "Oui, je suis d'accord. Je ne veux pas trop entrer dans les détails sur ce sujet maintenant, mais c'est vraiment une discussion que nous devrions avoir après ce Grand Prix, une fois que tout se sera calmé."

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