De Vries a "très mal dormi" avant son "entretien d'embauche" de Monza

Nyck de Vries a impressionné lors du Grand Prix d'Italie, où il a marqué des points pour sa première apparition en Grand Prix en remplaçant au pied levé Alexander Albon. Très observé, le Néerlandais a fait le nécessaire dans l'espoir de convaincre une écurie pour 2023.

Nyck de Vries, Williams FW44, Zhou Guanyu, Alfa Romeo C42

Photo de: Mark Sutton / Motorsport Images

Propulsé dans le baquet de la Williams juste avant la troisième séance d'essais libres du Grand Prix d'Italie, Nyck de Vries a saisi sa chance. Les pépins de santé d'Alexander Albon ont profité au Néerlandais qui, en plus, a eu des circonstances idéales avec de nombreuses pénalités sur la grille de départ, où il s'était déjà bien qualifié en accédant à la Q2 samedi.

En course, le débutant en Grand Prix a livré une partition particulièrement propre. Et si une enquête des commissaires pour "pilotage erratique" a jeté un doute quelques minutes, la réprimande infligée n'a finalement rien changé. C'est à la neuvième place que Nyck de Vries a bouclé sa course, bénéficiant de l'abandon de Daniel Ricciardo après avoir longuement et farouchement résisté à Zhou Guanyu lorsque la dixième place était en jeu. Et voici le Néerlandais à la tête de deux points au championnat, où il double Nicholas Latifi, son coéquipier le temps du week-end. On a connu pire sur le CV d'un pilote cherchant un volant pour 2023 !

"Les dernières 24 heures se sont déroulées comme dans un rêve", admet Nyck de Vries, qui a pourtant passé une nuit très compliquée. "Je n'ai pas vraiment eu le temps de réfléchir à tout ça car c'était précipité. J'ai très mal dormi, je suis passé de l'excitation à la nervosité et je n'ai même pas osé regarder combien de temps j'avais dormi car en gros, je suis resté éveillé toute la nuit. Mais ça m'a peut-être aidé. Je ne pouvais plus réfléchir et je devais juste faire mon boulot."

"Mon départ n'était pas génial mais suffisant pour maintenir ma position, et je pense que c'était la clé pour me mettre dans le rythme au début et ne pas perdre de places. Je suis vraiment content de notre stratégie et de la manière dont on a géré ça. Le rythme était très bon, la voiture était excellente et on a fait de petits ajustements entre le premier et le deuxième relais. J'ai demandé beaucoup d'aide à l'équipe pour utiliser les bons outils dans la voiture afin d'influencer l'équilibre. Et je sais qu'on a été un peu aidés par les pénalités et tout ça. Mais bon, personne ne peut nous enlever ces points."

Nyck de Vries à l'arrivée du GP d'Italie.

Nyck de Vries à l'arrivée du GP d'Italie.

Physiquement, le pilote de 27 ans se dit "fatigué" après sa grosse performance. "Je n'ai pas beaucoup transpiré, et mon rythme cardiaque était bas, mais je n'ai plus de bras ni d'épaules", ajoute-t-il. Parmi les défis qu'il a dû relever figurait également celui de s'adapter à tout un tas de nouvelles procédures au volant d'une monoplace qu'il n'avait pilotée qu'une fois cette année, lors d'essais à Barcelone au printemps.

"J'ai vu beaucoup de volants récemment", s'amuse celui qui était vendredi encore dans le baquet de l'Aston Martin en EL1 à Monza. "C'était dur, mais je crois que l'équipe a très bien fait les choses pour me préparer et aussi pour hiérarchiser. On n'a pas passé en revue les trucs en cas de problèmes ou les procédures de sécurité. On s'est juste concentré sur ce qu'il me fallait pour la course, et en roulant je demandais encore comment je pouvais ajuster l'équilibre, et ils m'ont dit quoi faire. Il y avait un très bon dialogue et une bonne communication. Je n'avais pas à réfléchir, juste ressentir les choses, et ils m'ont en quelque sorte coaché pendant la course."

Cet univers est très versatile, il n'y a pas que le mérite qui compte. 

Nyck de Vries

La Formule 1 entre désormais dans une pause de trois semaines, suffisante pour qu'Alex Albon retrouve la forme après son opération de l'appendicite et regagne un baquet où il se montre largement au niveau cette année. Cette même période donnera-t-elle quelques cheveux blancs à ceux qui cherchent encore un pilote pour l'an prochain, plus particulièrement chez Alpine ? "Je vais peut-être devoir préparer un PowerPoint", s'amuse Nyck de Vries avant de très vite rappeler qu'il a bien les pieds sur terre.

"Cet univers est très versatile, et il n'y a pas que le mérite qui compte", souligne-t-il. "Je ne contrôle rien. Mais ça, personne ne peut me l'enlever, donc indépendamment de mon avenir, que je sois ici ou non, je peux être fier de mes débuts en Formule 1. À chaque fois que l'on est dans la voiture, on attend de nous que l'on fasse du bon boulot. Et à chaque fois que l'on a la chance de piloter une Formule 1, c'est un peu comme un entretien d'embauche. Il faut saisir ces opportunités, mais il faut aussi être raisonnable, car il y a toujours un compromis entre en faire trop et pas assez."

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