Domenicali et les écuries ne veulent pas de dérogation pour Herta

Stefano Domenicali, PDG de la Formule 1, ainsi que plusieurs directeurs d'équipe ont estimé que le système de Super Licence en vigueur en catégorie reine devait être respecté, refusant ainsi d'accorder une dérogation à Colton Herta.

Colton Herta, Andretti Autosport, sur le podium

Photo de: Phillip Abbott / Motorsport Images

Le jeu des chaises musicales pour la saison 2023 ne semble pas tout à fait terminé. Le second baquet Alpine, initialement attribué à Oscar Piastri mais refusé par l'intéressé, qui a pris la direction de McLaren, est au centre de toutes les rumeurs. Les candidats sont nombreux, Pierre Gasly étant l'un d'entre eux.

Le Français est contractuellement lié à Red Bull via l'équipe jumelle AlphaTauri, néanmoins la marque autrichienne est en négociation avec l'équipe française, les conditions posées par Red Bull n'étant "pas encore remplies" toutefois.

Et si Gasly venait à quitter Faenza, son remplaçant est déjà tout trouvé. Colton Herta, pilote d'IndyCar âgé de 22 ans, est en pole position pour se glisser dans la future AT04. AlphaTauri doit cependant trouver une solution quant à la situation de l'Américain, qui ne dispose pas des 40 points nécessaires dans l'attribution de la Super Licence, sésame obligatoire pour participer à des Grands Prix de Formule 1.

"Je pense que nous pouvons prouver que [Herta] est éligible [à la Super Licence]", a pourtant assuré Helmut Marko, conseiller spécial de Red Bull, à Motorsport.com. "Nous verrons. L'accord n'est pas encore fait. Mais nous allons nous lancer. Nous sommes Red Bull, nous sommes courageux et nous espérons avoir du succès avec lui."

Dans son règlement, la FIA prévoit des "cas de force majeure", dans lesquels l'attribution de la Super Licence à un pilote n'ayant pas rempli tous les critères peut se faire. Le cas de Colton Herta, qui n'aura que 32 points à l'issue de la saison 2022, est actuellement à l'étude, cependant plusieurs directeurs d'équipe F1 voient d'un mauvais œil une éventuelle dérogation.

"De mon point de vue, ça n'a rien à voir avec un cas de force majeure parce qu'il y a eu des championnats partout dans le monde pour pouvoir marquer des points", a commenté Frédéric Vasseur, directeur d'Alfa Romeo. "Maintenant, si la FIA veut arrêter le processus des points et de la Super Licence, c'est une autre histoire."

"Ils peuvent le faire, c'est à eux de décider s'ils veulent arrêter le système. Nous pouvons survivre sans le système. Mais, pour moi, ça n'a rien à voir avec la force majeure. Si nous voulons changer [le système] ou si quelqu'un a une proposition pour changer l'attribution des points, nous pouvons en discuter."

"Il faut garder à l'esprit que lorsque nous avons pris la décision [d'introduire le système] Super Licence, c'était pour protéger la F1 et les pilotes, pour éviter que dix pilotes arrivent en F1 avec de gros budgets et aucun résultat, et occupent 50% de la grille. C'était la raison derrière la décision et je pense que c'était une bonne décision. Si nous devons attribuer de manière différente les points en IndyCar, en F3 ou en F2, c'est une autre histoire et je ne veux pas faire de comparaison, parce que d'année en année, c'est complètement différent."

Colton Herta

Colton Herta

Günther Steiner, directeur de Haas, a rappelé que les exigences de la Super Licence devaient être respectées comme n'importe quelle autre règle : "Nous avons des règles que nous devons respecter. Si nous ne respectons pas nos propres règles et essayons de trouver des moyens de les contourner, je ne pense pas que ce soit correct. Nous pourrions alors appliquer cela à d'autres choses également, je ne parle pas de Colton mais des règles en général."

"Nous les avons faites nous-mêmes, nous avons signé, il y a une gouvernance, et nous devons respecter cela. Force majeure ou non, ça se discute. Mais comme Fred l'a dit, le COVID était partout, cela n'a empêché aucun championnat de se faire. Je suis de ceux qui disent que s'il y a des règles, que vous ne les respectez pas et que vous essayez seulement de trouver des moyens de les contourner, pourquoi avoir des règles ?"

"Si vous voulez changer les règles, parlons-en. Encore une fois, il y a une gouvernance en place, on ne peut pas changer les règles la veille pour le lendemain, ça prend du temps. Nous avons eu un problème très similaire il y a quelques années [avec Nikita Mazepin], nous n'avons pas trouvé [un moyen de contourner] les règles. Nous avons simplement fait avec et nous avons atteint les points [requis], donc je pense que c'est ce qu'il faut faire dans des cas comme celui-ci."

Vasseur et Steiner ont reçu un soutien de taille. Bien que Liberty Media n'ait pas son mot à dire concernant l'attribution de la Super Licence, Stefano Domenicali, PDG du championnat, a indiqué que la F1 devait "respecter les règles".

"Bien sûr, les pilotes américains ou d'autres pilotes sont très importants. Si [Herta] est éligible pour rejoindre la F1 parce qu'il a les points, c'est fantastique, mais il y a une échelle à suivre, il y a un protocole à respecter. Je crois vraiment que cela est juste", a-t-il expliqué à Motorsport.com.

Concernant un changement dans l'attribution des points en IndyCar, qui offre actuellement 40 points au champion, 30 au second, 20 au troisième et 10 au quatrième, Domenicali a répondu : "Je ne pense pas que ce soit juste de changer quelque chose rétrospectivement, je pense qu'appliquer les règles est la bonne chose à faire. Et s'il faut discuter d'un point, s'il y a un besoin de mettre à jour les règles, le forum sur lequel tout le monde peut apporter des idées ou des points à discuter est bon. Mais aujourd'hui, la règle doit être respectée. C'est mon avis."

Mais dans le paddock, on trouve aussi des défenseurs de la cause de Herta. Ainsi, Andreas Seidl, dont l'équipe McLaren a récemment offert au pilote américain ses premiers tours de F1, a estimé que la FIA pouvait se montrer plus flexible.

"En règle générale, nous avons foi dans le système, nous pensons que le système en place est bon", a déclaré l'Allemand. "Mais, en même temps, nous sommes absolument prêts à faire preuve de flexibilité également. Il faut aussi prendre en compte la situation de ces deux dernières années, avec le COVID et tout le reste, cela a eu un impact sur les résultats que les pilotes pouvaient obtenir. Nous sommes absolument ouverts à une certaine flexibilité pour donner à un gars comme Colton la Super Licence parce qu'au final, avec ce qu'il a montré dans sa carrière jusqu'à présent, je n'ai aucun doute qu'il est absolument capable de piloter en F1."

Avec Adam Cooper

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