Grilles inversées : "La F1 n'est pas une télé-réalité", critique Wolff
Toto Wolff et Romain Grosjean critiquent le projet de grilles inversées en Formule 1 pour différentes raisons.

L'idée de remplacer les qualifications par une course sprint à grille inversée avait été émise pour la saison 2020 de Formule 1, afin de pimenter la deuxième course sur les circuits en accueillant deux, mais la tardiveté du projet requérait l'unanimité pour sa mise en œuvre, et Mercedes y avait mis son veto.
Cependant, le sujet a été remis sur la table par Ross Brawn, manager sportif de la F1, à l'issue d'un Grand Prix d'Italie animé où l'AlphaTauri de Pierre Gasly, la Racing Point de Lance Stroll et les Alfa Romeo se sont artificiellement retrouvées à l'avant du peloton.
Or, l'idée n'est clairement pas du goût de tout le monde. "Je pense que nous ne devrions pas toucher au format", estime Toto Wolff, directeur de Mercedes AMG F1, dont une voix esseulée ne suffirait plus à contrer ce projet. "Nous voyons des championnats qui ont essayé de changer des formats qui avaient historiquement été bien compris par les fans – la NASCAR et la Chase me viennent à l'esprit – et je pense que nous ne devrions pas faire n'importe quoi."
"Ce n'est pas parce que je suis chez Mercedes et je suis biaisé. Au contraire, j'aime la variabilité et l'imprévisibilité, et nous aurons des courses qui seront très différentes telles que celle de Monza. Mais personne ne veut un vainqueur qui s'est élancé d'une grille inversée. Je pense que nous ne devrions pas engendrer des résultats insolites avec des dépassements quasi impossibles juste parce que nous pensons que la hiérarchie devrait être différente."
"Ce sport est une méritocratie, où le meilleur homme et la meilleure voiture gagnent ; ce n'est pas la WWE, où le résultat est complètement aléatoire. Si l'on veut que ce soit aléatoire, faisons-en un show. Mais je pense que l'ADN au cœur de la F1 est celui d'un sport, et ensuite celui d'une plateforme de divertissement. Ce n'est pas une télé-réalité, ce n'est pas Big Brother, et je pense qu'il ne faut pas se diriger vers ça."

Romain Grosjean est également plus que sceptique, convaincu que les monoplaces les plus rapides se retrouveront dans tous les cas aux avant-postes sous le drapeau à damier. Lorsque le Français est interrogé sur les grilles inversées, sa réponse est sans équivoque : "C'est nul ! C'est nul. La seule chose à faire aujourd'hui, c'est faire que les voitures soient proches les unes des autres en termes de performance."
"À Monza, c'était un peu chaotique, Mercedes avait des problèmes de refroidissement. Avec les faibles appuis aérodynamiques, le DRS a moins d'effet, donc ils n'ont pas pu remonter comme il fallait. Et encore, Lewis [Hamilton] a pris un stop-and-go de dix secondes, et il est remonté dans le top 10 ! La grille inversée, ça ne changera absolument rien. On l'a vu quand les Red Bull avaient pas mal de pénalités à droite et à gauche, en cinq tours ils étaient remontés dans le top 5 ou dans le top 6, en 2018 et en 2019."
"Pour moi, ça n'a pas forcément de sens. Parce que si vous mettez une Haas en pole partout ailleurs – et encore, à Monza, je ne sais pas –, sur une course normale, ça ne changera rien. Regardez [Kimi] Räikkönen, il était deuxième après le drapeau rouge, il a fini 13e."
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