Grosjean : 4°C, c'est une "meurtrière d'utilisation des pneus !"
Les pneus Pirelli version 2017 posent bien des problèmes aux écuries de Formule 1, y compris à l'écurie triple Championne du monde en titre, Mercedes, en raison d'une fenêtre d'exploitation très étroite.
Photo de: Sam Bloxham / Motorsport Images
En effet, pour utiliser le plein potentiel de ces gommes plus larges que les années précédentes, il est nécessaire de les faire monter en température pour atteindre une fourchette dont l'envergure est estimée à quatre degrés par Romain Grosjean. Au-dessus, les pneus surchauffent ; en dessous, ils patinent.
"C'est une meurtrière d'utilisation des pneus !" s'exclame le pilote Haas, faisant référence aux très étroites ouvertures dans la muraille des châteaux-forts.
Grosjean en a particulièrement fait l'expérience en Principauté : "C'est vraiment fun de piloter ces voitures quand tout fonctionne. Mais quand ce n'est pas le cas, ce n'est pas fun."
"À Monaco, je m'interrogeais vraiment à ce sujet, à un moment. En essais libres, je n'avais pas la moindre adhérence et je ne suis jamais parvenu à mettre les pneus avant dans la fenêtre. Je me disais : 'Ce n'est pas fun. J'aborde un virage et je me demande, est-ce que je vais le passer ou percuter le mur ?'."
"Puis, en qualifications, j'ai trouvé la fenêtre, et j'ai trouvé ça fun. Ça changeait énormément. Sur les données, ça ne changeait que de deux ou trois degrés, mais les sensations sont largement différentes."
L'instabilité des pneus en qualifications
Les qualifications de Monaco se sont d'ailleurs avérées emblématiques de ces problèmes de mise en température des pneus, puisque Romain Grosjean a failli se faire éliminer en Q1, mais est finalement parvenu à hisser sa VF-17 à la huitième place en Q3.
"Je ne les ai jamais eus en Q1, je ne savais pas où j'étais", relate le Français. "Je voyais dans la montée du Casino que je n'étais pas dans le top 10, mais je ne savais pas que c'était si mauvais. Puis au dernier tour, ça s'est légèrement amélioré, peut-être que l'arrière et l'équilibre se sont améliorés."
"En Q2, sur mon deuxième train de pneus, j'ai fait un très bon tour de mise en température, les pneus sont entrés dans la fenêtre et nous avons été rapides d'emblée. Ensuite, en Q3, j'ai un peu trop attaqué avec les pneus arrière et je les ai perdus. La fenêtre était littéralement de quatre degrés, c'est ridicule !"
Et lorsque les pneus sont hors de la fenêtre, les conséquences sont immédiates : "En général, on détruit l'arrière, parce que comme on n'arrive pas à tourner la voiture, on réaccélère pour essayer de faire tourner, on patine les pneus arrière donc la surface part, et il n'y a plus rien."
Cela n'a pas empêché Romain Grosjean d'attaquer sur le sinueux tracé urbain de la Principauté, où celui qui s'y est imposé en GP2 n'a pas manqué de tutoyer les rails.
"À Monaco, mon ingénieur m'a dit : 'Ce serait bien que tu fasses attention, à la chicane, tu touches le mur à tous les tours'. Ah bon ? Il m'a montré les pneus, il ne restait plus un pneu avec un logo Pirelli !"
Propos recueillis par René Fagnan
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