Hamilton sur la piste glissante d'Istanbul : "C'est terrifiant"
Les pilotes de Formule 1 ont connu un manque d'adhérence sans précédent à Istanbul ce vendredi. Lewis Hamilton n'a pas apprécié l'expérience.

Pour le retour de la Formule 1 sur l'Istanbul Park après neuf ans d'absence, les organisateurs du Grand Prix de Turquie ont mis les petits plats dans les grands en refaisant intégralement la surface de la piste. Cela partait certainement d'une bonne intention, mais aucune compétition n'a eu lieu sur la nouvelle surface avant les Essais Libres 1 ce matin, et les pilotes donnaient l'impression d'être en pneus slicks sur une piste humide. Certains peinaient même à rester à fond en ligne droite.
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Les chronos ont donc été très lents, avec un meilleur temps de 1'35"077 pour Max Verstappen ce matin et 1'28"330 par le Néerlandais cet après-midi, bien loin du record du circuit établi par Juan Pablo Montoya en 1'24"770 en 2005. Lewis Hamilton, lui, n'a fait que 12 tours en EL1 avec un temps de 1'40"225, avant d'améliorer en 1'29"180 par la suite. Et il ne mâche pas ses mots sur l'expérience de pilotage qu'il a connue.
"C'était un peu un désastre aujourd'hui, à vrai dire", déplore le pilote Mercedes. "Ce circuit est absolument fantastique, et je ne comprends vraiment pas pourquoi ils dépensent des millions pour refaire la surface de la piste. Je sais qu'elle est là depuis longtemps, mais ils auraient sûrement pu se contenter de la nettoyer au lieu de gaspiller tout cet argent. Maintenant, la piste est pire que Portimão quand nous y avions la toute nouvelle surface."

"Pour nous, les pneus ne fonctionnent pas, et ça se voit. C'est comme une patinoire. On ne prend pas le plaisir que l'on prendrait normalement à Istanbul, et je ne vois pas comment ça pourrait changer." D'autant qu'il n'y a pas de courses annexes pour déposer de la gomme ce week-end ; la F1 est seule en piste.
"C'est terrifiant tout du long. On dirait qu'il y a des portions humides partout, et comme on est en slicks, quand on accélère, on perd le contrôle si vite. C'est parce qu'on est bien en dessous de la fenêtre de température de ces pneus. Et sans que je sache pourquoi, cette surface est si lisse. Les circuits plus anciens ont une surface bien plus ouverte entre tous les cailloux (sic), cela fait fonctionner les pneus davantage. Là, c'est super fermé, plat et brillant, et j'imagine que l'huile suinte de l'asphalte. C'est de la merde, avec un grand M."
Hamilton regrette le choix de pneus conservateur réalisé par Pirelli, qui a emporté les trois composés les plus durs de sa gamme. Le manufacturier italien savait la piste turque particulièrement exigeante pour les gommes, mais n'avait manifestement pas été informé que la surface allait en être refaite… "Je n'ai absolument rien changé sur la voiture aujourd'hui, car si les pneus ne fonctionnent pas, on ne connaît pas le problème lié à l'équilibre. Il n'y a littéralement que les pneus. On passe d'un tour à l'autre, et tout d'un coup, on gagne une seconde parce que les pneus ont fonctionné dans deux virages", analyse l'Anglais.
Valtteri Bottas, qui s'est classé troisième juste devant son équipier en EL2, a pour sa part passé une meilleure journée. Lorsqu'il lui est demandé si son expérience du rallye l'a bien entraîné pour cette piste glissante, le Finlandais répond : "C'est clair que ça a aidé ! Au début, c'était très loin des standards de pilotage auxquels nous avons l'habitude en F1. Je me suis bien amusé, c'était vraiment fun."
Propos recueillis par Luke Smith et Adam Cooper
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À propos de cet article
Séries | Formule 1 |
Événement | GP de Turquie |
Lieu | Istanbul Park |
Pilotes | Lewis Hamilton , Valtteri Bottas |
Équipes | Mercedes |
Auteur | Benjamin Vinel |
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