Diaporama

Hongrie 2007 - Le tournant du duel Alonso/Hamilton

Il y a 10 ans, le duel entre Fernando Alonso et Lewis Hamilton chez McLaren prenait un tournant décisif en Hongrie, après des manœuvres discutables des deux hommes en qualifications.

Lewis Hamilton, McLaren MP4-22, devant Fernando Alonso, McLaren MP4-22, à la sortie des stands

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

L'affaire d'espionnage Ferrari/McLaren
Le Grand Prix de Hongrie 2007 se tient dans un contexte particulier. L'affaire du Spygate a éclaté à la fin du mois de juin et la FIA s'est saisie du dossier à la mi-juillet. Une réunion du Conseil mondial est organisée le 26, soit une semaine avant le début du GP de Hongrie. Au terme de ce Conseil, la FIA ne prononce aucune sanction contre McLaren en l'absence de preuves formelles de l'utilisation par l'écurie britannique des documents fournis par Nigel Stepney, manager technique de Ferrari. L'appel de cette décision, demandé par la Fédération italienne, est renvoyé au 13 septembre.
Championnat
Avant d'aborder le Hungaroring, la situation au championnat est très serrée : Lewis Hamilton mène avec 70 pts, devant son équipier Fernando Alonso qui compte 68 unités. Felipe Massa et Kimi Räikkönen suivent avec 59 et 52 pts. Bien que dans sa première année en F1, le Britannique impressionne et tient tête au double Champion en titre. Des tensions ont d'ailleurs commencé à apparaître à la fin du printemps, peu de temps avant que Hamilton ne remporte ses premiers GP, au Canada et aux États-Unis.
Le retour de Vettel
La Hongrie marque le retour en Formule 1 de Sebastian Vettel. Le jeune Allemand avait remplacé Robert Kubica à Indianapolis suite à son accident de Montréal. Il y avait alors inscrit le point de la huitième place pour BMW Sauber avant que le Polonais ne retrouve son baquet. Trois Grand Prix plus tard, c'est donc avec Toro Rosso, son ancien employeur ayant accepté de le libérer, qu'il retrouve un volant de titulaire, en lieu et place de Scott Speed.
Le Hungaroring
Du fait de ses caractéristiques faisant la part belle à l'aéro, le Hungaroring est une piste qui favorise plus les McLaren MP4-22 face aux véloces Ferrari F2007. Même si la saison est serrée, c'est bien du côté de l'écurie de Woking que l'on cherche le vainqueur du GP.
Essais Libres 1
Kubica termine la toute première séance d'essais du week-end hongrois en tête, avec un temps de 1'22"390, 129 millièmes devant Felipe Massa et 150 devant Kimi Räikkönen.
Essais Libres 2
Lors des EL2, c'est Alonso qui termine en haut de la feuille des temps, avec 1'20"919, 0"364 devant Heikki Kovalainen (Renault) et 0"419 devant Hamilton.
Essais Libres 3
Massa domine la dernière séance d'essais libres, le samedi matin, en signant 1'20"183, devant Alonso en 1'20"414 et Hamilton en 1'20"461.
Qualifications
Sans surprise lors des qualifications, la lutte fait rage entre les deux pilotes McLaren. En Q3, Hamilton mène les débats avec 1'19"781. C'est alors que se produit un événement incroyable : alors qu'Alonso est aux stands pour changer de pneus, son équipe le libère après une vingtaine de secondes et l'homme à la sucette l'invite à partir. Sauf que l'Espagnol n'obtempère pas immédiatement et patiente une dizaine de secondes de plus, avec Hamilton coincé derrière lui.
Qualifications
Le timing étant très serré, une fois ressorti des stands, le Britannique ne peut pas rallier la ligne d'arrivée suffisamment vite pour pouvoir faire un autre tour. Alonso, lui, le peut, pour quelques secondes, et parvient à signer la pole position, en 1'19"674.
Qualifications
Dès la fin de la séance, Ron Dennis quitte le muret des stands mécontent et demande au préparateur d'Alonso de le suivre.
Qualifications
Même s'il a signé la pole position et battu Hamilton, l'ambiance autour de cette performance est très étrange.
Conférence de presse
Devant les médias, Hamilton ne cache pas son agacement et notamment au moment de la conférence de presse d'après-qualifications où il laisse paraître de l'énervement, quand Alonso joue lui l'étonnement.
Conférence de presse
En réalité, cependant, la situation est plus complexe qu'il n'y paraît, comme l'explique alors Ron Dennis. "Selon les circuits et l'essence embarquée, l'un ou l'autre de nos pilotes, alternativement, est légèrement avantagé car il brûle un peu plus de carburant que son coéquipier, et part donc un peu plus léger. C'était au tour de Fernando de disposer de ce petit avantage et le temps qu'il a passé à brûler son carburant était correct. C'est Lewis qui n'a pas inversé les positions comme il était convenu et qui a malheureusement dû attendre derrière Fernando."
Direction de course
En effet, quand il a été demandé à Hamilton de rendre sa position à Alonso, le Britannique a refusé, prétextant la trop grande proximité de Räikkönen. Cependant, alors que le temps dans les stands d'Alonso devait durer 20 secondes, l'Espagnol a volontairement choisi de rester dix secondes de plus et, devant cet acte antisportif, est convoqué par la direction de course, tout comme l'écurie elle-même pour sa gestion des choses.
Direction de course
Dans la soirée, le verdict tombe : Alonso est rétrogradé de cinq places sur la grille de départ, pour avoir volontairement gêné Hamilton dans les stands en patientant dix secondes de plus que ce qui était prévu par son équipe. Il ne s'élancera donc que sixième, laissant la pole à son équipier.
Direction de course
Mais ce n'est pas tout. Estimant que McLaren n'avait pas non plus à faire attendre Alonso 20 secondes après avoir changé ses pneus et que les événements de la fin de séance "ont été préjudiciables aux intérêts de la compétition et aux intérêts du sport automobile en général", la décision est prise de ne pas permettre à l'écurie d'inscrire le moindre point au championnat constructeurs sur cette manche.
Course
Le lendemain, au départ, Lewis Hamilton conserve l'avantage et mènera l'ensemble des 70 tours d'une course qu'il terminera devant Kimi Räikkönen.
Course
Auteur d'un départ moyen, Alonso sera huitième à la fin du premier tour, avant de reprendre deux positions. Il sera cependant longtemps coincé derrière la Toyota de Ralf Schumacher, qui s'écartera finalement peu avant le 50e tour. L'Espagnol terminera quatrième.
Course
Lewis Hamilton remporte alors sa troisième victoire et signe son dixième podium en 11 GP.
Podium
Avec ce succès, le Britannique réalise un bon coup en repoussant Alonso à sept points et en reléguant désormais Räikkönen à 20 points, soit l'équivalent de deux victoires.
Après la Hongrie
Mais, chez McLaren, la hache de guerre est déterrée. La situation au sein de l'équipe sera aussi alourdie par l'affaire d'espionnage qui, finalement, débouchera sur son exclusion du championnat constructeurs, et à laquelle les pilotes auront, à des degrés divers, pris part en collaborant avec les instances chargées de l'enquête. Les pilotes justement, pourront poursuivre leur lutte pour le titre mondial, qu'aucun des deux ne remportera finalement, tous deux coincés à une unité de Kimi Räikkönen, improbable Champion du monde cette saison-là. Devant l'ambiance au sein de l'écurie, Alonso décidera de partir pour retrouver Renault dès 2008.
21

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article
Article précédent Le groupe Fiat envisage la Formule E mais rejette l'idée Ferrari
Article suivant Halo : La FIA a détaillé tous les accidents étudiés

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France