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Le business-model de Lotus concerne toute la F1

Bernie Ecclestone aura pu être agacé par la mauvaise image véhiculée par Lotus dans le passé récent, avec l’afflux de couverture médiatique orienté sur les difficultés financières de l’équipe, menant de nombreux collaborateurs à quitter le navire

Bernie Ecclestone aura pu être agacé par la mauvaise image véhiculée par Lotus dans le passé récent, avec l’afflux de couverture médiatique orienté sur les difficultés financières de l’équipe, menant de nombreux collaborateurs à quitter le navire. Avec un Kimi Räikkönen impayé comme symbole le plus fort, l’image de la micro-économie F1 n’a pas été mise en valeur de la meilleure des façons, la saga du team se poursuivant avec un roman Quantum mal maitrisé.

La micro-économie F1 pour les teams privés se repose essentiellement sur un argument commercial de base, consistant à expliquer aux partenaires potentiels que les ressources allouées permettront de faire un pas en avant sportif et hiérarchique, et ainsi d’engranger plus de revenus d’exposition télévisuelle, merchandising, et de primes au championnat. Mais avec une marque forte, une fanbase importante et une grande popularité sur les réseaux sociaux dans le monde entier ; -ainsi qu’en montant régulièrement sur le podium (et gagnant deux GP) avec un champion du monde (Kimi Räikkönen)]-, Lotus a en réalité vu l’argent sortir par tous les côtés ces deux dernières saisons. Une situation difficile par effet domino pour d’autres équipes, comme Williams, Sauber, Force India ou encore Marussia et Caterham, qui doivent vendre leur potentiel d’une autre façon.



Le Grand Prix d’Abu Dhabi 2012 voit Iceman annoncer devant des micros qu’il « n’a pas été payé le moindre euro de toute l’année », sur une somme évaluée à près de 17 millions d’euro. Une situation qui effraie Nico Hülkenberg, fortement courtisé pour devenir le coéquipier de Romain Grosjean en 2014. Le choix de Force India plutôt que Lotus par l’Allemand est au final difficile à comprendre pour de nombreux fans, qui voient en Lotus un top team potentiel, mais prennent également conscience des difficultés dans laquelle se trouve l’économie F1, qui cherche les pilotes payants, idéalement également talentueux.

« Ce n’est pas bon pour la F1 d’avoir une équipe qui ne paie pas ses pilotes », regrette Bernie Ecclestone dans une interview accordée au journal City AM. Le Grand Argentier de la F1 comprend tout de même l’ordre des priorités de Lotus à l’époque, tournées vers les ressources fournisseurs, le développement de l’auto et le paiement des salaires du staff d’Enstone.

« Est-il mieux de ne pas payer le pilote, qui ne meurt pas de faim ? Il a un contrat et devrait être payé. C’est juste. Ou est-il mieux de payer les employés qui ont des emprunts et des maisons? C’est mieux de les payer eux ; et c’est ce que Lotus a essayé de faire. Ils ont essayé de payer le personnel », défend le Londonien. Cette année, le team fait des efforts dans tous les domaines pour garder les dépenses sous contrôle. Certains, visibles aux yeux de tous, passent jusqu'au site internet officiel de l'équipe ou la rédaction unique de communiqués et contenus media en anglais.

Lotus a enregistré ce qui représente l’une des pertes plus importante de l’histoire de la F1 sur un exercice unique : sur les derniers comptes disponibles (ceux de la saison 2012), le team a ainsi enregistré une perte nette de près de 70 millions d’euro.

« Lotus avait anticipé beaucoup de rentrées d’argent », explique Ecclestone, qui n’est jamais le dernier au courant de la santé financière des teams. « On leur avait promis des deals chez des compagnies qui leur avaient dit ‘oui, on le fera’ ». Dans le courant de l’été dernier, une annonce avait été faite par Lotus concernant la vente de 35% de la part majoritaire de Genii Capital Group à au fond d’investissement Infinity. Mais la charrue avait été mise avant les bœufs et Gérard Lopez fut contraint de reconnaitre que la vente n’avait pas été bouclée.

Les efforts de Lopez pour faire entrer d’autres parties au capital de l’équipe ne se sont pas arrêtés là : 10% des actifs du team ont récemment été vendus au groupe telecom russe Yota, suggérant une autre possible montée au capital progressive du groupe dans un futur proche (et une nouvelle identité pour le team ?). 2% sont également entre les mains de l’investisseur privé Andrew Ruhan.

« Lotus me garde au fait de ce qui se passe », détaille Ecclestone. « Je n’ai pas de problème avec Gerard. C’est un bon entrepreneur. Je pense que Lotus a les finances avec un autre partenaire [Yota, ndlr] et ils ont l’air content. Je pensais que l’on aurait perdu des équipes à l’heure actuelle mais ça n’a pas été le cas, donc j’imagine que tout va bien ».

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