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Le jour de gloire de Prost : Le retour gagnant du Professeur

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ToileF1.com vous propose de découvrir ou redécouvrir de long en large la carrière du quadruple champion du monde Alain Prost, de ses premiers pas dans le monde sportif jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, ToileF1.com vous propose le sixième volet de ce dossier spécial sur le meilleur pilote français intitulé : Le retour gagnant du Professeur.

Faute de volant intéressant et surtout forcé par Ferrari, Alain Prost décide de prendre une année sabbatique en 1992. Lors du Grand Prix du Japon 1991, avant-dernière manche du championnat, le Français avait connu une course très éprouvante en raison d’un problème de direction qui avait rendu sa Ferrari quasiment inconduisible. A la fin de l’épreuve, épuisé, il avait indiqué : "Un camionneur avec de gros bras aurait pris plus de plaisir que moi." Ses propos ont suscité une vive indignation auprès des dirigeants de la Scuderia, à tel point qu’Alain Prost avait aussitôt été mis à pied pour la dernière course de la saison en Australie. A la suite d’un procès engagé pour licenciement abusif, pour autant qu’on le sache, Ferrari a payé le Français à ne rien faire en 1992, c’est-à-dire à ne courir ni pour Ferrari ni contre Ferrari. Alain Prost en profite donc pour devenir pendant un an commentateur de Grand Prix à la télévision. Cette année-là, il s’entraîne également durement pour maintenir une forme nécessaire à tout pilote de Formule 1. C’est notamment à cette époque qu’il découvre le cyclisme. Un sport qu’il va pratiquer pour soigner ses problèmes de genoux sur les conseils de son kiné-ostéopathe.

Après une année passée loin des circuits, Alain Prost revient à la compétition dans l’écurie Williams Renault avec pour objectif de remporter un nouveau titre mondial. Lors de sa signature avec Williams, qui a dominé le championnat 1992 avec Nigel Mansell, Alain Prost spécifie dans son contrat qu’il ne veut pas d’Ayrton Senna comme équipier, ce qui prouve que, malgré une année loin du monde de la Formule 1, ’le Professeur’ a toujours de la rancœur pour le Brésilien. Durant l’intersaison, il travaille sans relâche sur sa monoplace, la FW15C, afin de pouvoir s’imposer le plus régulièrement possible. Pour son retour dans la discipline, Alain Prost s’impose dès la manche inaugurale du championnat, en Afrique du Sud, avec plus d’une minute d’avance sur le second, son grand rival de toujours Ayrton Senna. Lors de la deuxième manche au Brésil, Alain Prost est victime d’un accident alors qu’il mène la course depuis le premier tour, en étant parti de la pole position. Cet accident le pousse à abandonner après 29 tours.

La course suivante, sur le circuit de Donington Park, voit le Français monter sur la troisième marche du podium. Sur le circuit Enzo e Dino Ferrari à Saint-Marin, il s’impose devant le débutant mais prometteur Michael Schumacher. Il récidive en Espagne en remportant sa troisième victoire de la saison, mais cette fois, Alain Prost devance son grand rival Ayrton Senna. Dans les rues de la Principauté de Monaco, il ne prend que la quatrième place alors qu’il était parti de la pole position. Au Canada, sur le tracé Gilles Villeneuve, il réalise sa septième pole position consécutive le samedi et, le lendemain, il s’empare de la victoire devant Michael Schumacher. Alain Prost enchaîne ensuite avec trois nouveaux succès en France, Grande-Bretagne et Allemagne. Lors de la course en Grande-Bretagne, à Silverstone, Alain Prost devient le premier pilote de l’histoire de la Formule 1 à franchir le cap des 50 victoires en Grand Prix.

En Hongrie, la série de victoires d’Alain Prost est stoppée nette quand le Français finit à sept tours de son équipier Damon Hill. Regain de forme sur le toboggan des Ardennes, qui le voit franchir la ligne d’arrivée à la troisième place. En Italie, le « Professeur » doit renoncer suite à un problème survenu son moteur à cinq tours de l’arrivée alors que, jusque là, il menait l’épreuve. La course sur le tracé d’Estoril, au Portugal, voit Alain Prost remporter son quatrième et dernier sacre en Formule 1. Lors de ce Grand Prix, il s’empare de la seconde place derrière Michael Schumacher. Pour les deux dernières courses de la saison, au Japon et en Australie, Alain Prost termine sa carrière par deux secondes places. Pour son retour en Formule 1, le Français a donc dominé sa dernière saison dans la catégorie reine du sport automobile, avec pas moins de 13 pole positions, sept victoires et en ayant glané son quatrième sacre de champion du monde avec pas moins de 23 points d’avance sur son équipier.

Fatigué par sa saison et blessé par certaines critiques de la presse et de son équipe, Alain Prost décide de mettre définitivement un terme à sa carrière en Formule 1. Pour son départ de la discipline, Alain Prost et Ayrton Senna se félicitent mutuellement sur le podium en Australie. Après avoir été les pires ennemis en piste, le Français et le Brésilien oublient leurs différends et se réconcilient au moment où ’le Professeur’ quitte la Formule 1.

Bien qu’il ait mis un terme à sa carrière en Formule 1, Alain Prost reste fortement lié à la discipline dans laquelle il a gagné quatre titres de champion du monde. Dès 1994, il reprend son rôle de commentateur sur la chaîne française TF1. Lors du Grand Prix de Saint-Marin en 1994, Alain Prost est définitivement réconcilié avec Ayrton Senna. Dans une image en caméra embarquée, le Brésilien déclare avant son tour lancé : "Avant de commencer [le tour], un bonjour spécial à mon... à notre ami, Alain. Tu nous manques à tous, Alain !" C’est malheureusement en direct qu’Alain Prost vit, comme des millions de personnes à travers le monde, la mort de son ami Ayrton Senna. Selon les différents témoins de l’époque, le Français compris dès l’instant où la Williams du Brésilien tapa le mur que quelque chose de grave était arrivé à son ami.

La réaction d’Alain Prost ne se fait pas attendre et on ressent l’émotion dans les quelques mots du Français qui vient de perdre son plus grand rival de toujours et son ami : "Ce [la mort d’Ayrton Senna] fut comme un deuxième coup d’arrêt à ma carrière. Je n’ai plus vu la F1 de la même façon ensuite. C’était trop fort. J’y pense souvent, très souvent. Dix ans après, je constate toujours la popularité qu’il a et celle que j’ai toujours. Ayrton et moi avons écrit les plus belles années de la F1. Et d’une manière totalement naturelle. Les gens se rendent compte de cela et peut-être plus encore aujourd’hui. C’est idiot, mais je me pose souvent la question de savoir ce qu’il serait devenu. Je pense qu’il serait rentré au Brésil. Tranquillement."

"La perte est irréparable, nous le savons tous. Mais nous savons aussi que le temps passe et fait oublier les douleurs les plus vives. C’est vrai que ça fait encore mal. Mais, dans le monde de la course, on ne peut pas toujours penser à des événements comme celui-là : ils s’estompent...En revanche, personne n’oublie vraiment. On n’en parle pas, mais on y pense. Notre guerre fratricide était presque logique, normale et elle nous a servi un petit peu à tous les deux. Elle était dans le cadre du sport, elle le dépassait un peu de temps en temps, mais elle était tellement belle et incroyable. Je pense qu’on n’est pas près d’en trouver une comme ça..."

"Année après année, ma façon de voir la F1 a évolué. Je ne me levais plus le matin et je ne me couchais plus le soir en pensant à elle. Je n’en rêvais plus la nuit, je ne me sacrifiais plus pour elle. Je préférais un parcours de golf à une heure de plus dans le paddock. A l’inverse d’Ayrton. Lui, semblait venir d’un autre monde. Il fallait apprendre à le connaître et accepter son étrange personnalité. Ayrton m’avait souvent appelé depuis ma retraite, pour me dire des choses fort sympathiques. J’en avais été étonné ! Il me posait aussi des questions sur le comportement difficile de la Williams et je lui avais confirmé que, moi-même, j’avais rencontré des soucis pour trouver ma position avec ce volant très bas. Il avait aussi été surpris par l’ambiance au sein de l’équipe. Vingt minutes avant le départ d’Imola, j’étais allé le saluer dans le garage Williams. Je l’ai retrouvé en train de s’étirer, l’air soucieux. On sentait qu’il n’était pas bien. Parfois, chez McLaren, il s’enfermait dans les toilettes pendant plus d’un quart d’heure avant le départ. Mais là, il y avait autre chose."

En 1995, Alain Prost effectue un retour dans l’écurie pour laquelle il a le plus couru, McLaren. Mais cette fois, il n’est plus pilote, mais il officie en qualité de conseiller technique de luxe et de pilote d’essai. L’année suivante, il est même le premier pilote, avant les pilotes titulaires, à tester la nouvelle McLaren. Le Français aurait pu redevenir pilote de course pour la saison 1996 avec McLaren, mais son second retour ne se produit pas. Plusieurs années après, dans une émission, Alain Prost et Jean Todt révélèrent que si Michael Schumacher ne s’était pas engagé avec la Scuderia Ferrari, ’le Professeur’ aurait fait son retour en compétition.

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