Martini, le pilote Minardi tombé sous le charme de la Tyrrell P34
L'ancien pilote Pierluigi Martini est connu pour avoir disputé sa carrière presque uniquement sous les couleurs de Minardi, mais il est depuis tombé amoureux de la Tyrrell P34 à six roues.
Photo de: LAT Photographic
Le nom de PierLuigi Martini fait souvent penser à Minardi, puisque l'Italien est associé aux débuts en compétition de la petite Scuderia, en 1985, à ses premiers points en 1988 et à son unique départ en première ligne, en 1990. Sur ses 118 Grands Prix en carrière, il en a disputé 102 avec l'équipe italienne, mais il est pourtant tombé amoureux d'une voiture britannique et surtout atypique, la Tyrrell P34.
Aujourd'hui âgé de 58 ans, Martini a acheté la fameuse F1 à six roues, qu'il fait rouler lors d'événements d'exhibition, à l'image du Minardi Day l'an dernier à Imola. Celle qu'il considère comme "un bijou mécanique" a été entièrement rénovée par ses soins, et il est même allé en Australie pour compléter la remise en forme de la monoplace de 1977, afin d'en faire une réplique parfaite de ce qu'elle était il y a 43 ans, lorsqu'elle était pilotée par Ronnie Peterson.
"La voiture est originale dans toutes ses pièces", a confirmé Martini, fier de son travail. "Le volant est un de ceux que Ronnie utilisait. Il y a une encoche sur la roue du volant que l'on peut voir sur les photos datant de cette époque. J'ai pu retrouver le siège de Patrick Depailler, l'équipier de Peterson. Je n'aurais pas pu piloter la 'six-roues' avec le siège de Ronnie, à cause de notre différence de taille."
Inconditionnel de cette F1 unique dans l'Histoire, Martini l'a rénovée telle qu'elle était lors du Grand Prix du Japon 1977, la dernière course disputée par celle qui fut dessinée par Derek Gardner et modifiée par Maurice Philippe. Au fil de sa carrière, la P34 a gagné le Grand Prix de Suède 1976 avec Jody Scheckter, et sur ses 30 courses, a signé une pole position, trois meilleurs tours en course, 14 podiums et inscrit 100 points.
Gardner avait convaincu Ken Tyrrell de l'autoriser à créer une voiture avec quatre petites roues à l'avant, car l'ingénieur était sûr que la voiture aurait moins de traînée aérodynamique grâce à cette solution, l'imposant aileron avant servant à couvrir intégralement la résistance à l'air normalement apportée par les pneumatiques avant.
La voiture embarquait le moteur Ford-Cosworth DFV et présentait une agilité impressionnante dans les virages mais était difficile à contrôler au freinage et souffrait de problèmes de refroidissement du moteur. Pour résoudre ce point, les techniciens de Tyrrell ont fait évoluer la monoplace et ont déplacé les deux radiateurs à l'avant du châssis.
"C'est une voiture incroyable", explique Martini. "En 1977, Philippe a décidé d'élargir les voies de plus en plus, car Goodyear ne développait pas des pneus de 10 pouces. Il y avait donc des problèmes de stabilité à l'avant. Avon, qui crée aujourd'hui des pneus pour les F1 historiques, a produit des pneus avant incroyable, donc je suis revenu aux voies moins larges de Gardner et j'ai trouvé un équilibre surprenant qui rend cette F1 très bonne à piloter."
"Je suis sûr que si Tyrrell avait eu la possibilité d'utiliser les pneus corrects, ils auraient gagné le titre mondial. La rénovation de cette voiture a été difficile, car ils l'ont modifiée en 1977 et je n'avais que les dessins [de la spécification précédente], donc il m'était difficile de trouver les bonnes pièces. J'ai heureusement pu parler avec le concepteur de la Tyrrell, qui a clarifié certains de mes doutes."
Minardi M189
Photo by: PhotoCiabatti
Selon Martini, les voitures des années 70 étaient plus simples à piloter que celles qu'il a pilotée dans les années 80 et 90 : "J'ai fait quelques tours [avec la Tyrrell] à Imola sans aucune fatigue physique. Je comprends maintenant pourquoi certains pilotes fumaient 40 cigarettes par jour et étaient compétitifs ! La six-roues est docile, vous mettez les roues exactement où vous le voulez et il n'y a aucune réaction étrange. Plus vous donnez de puissance, plus elle en demande."
L'ancien pilote juge que la voiture n'est pas seulement unique par sa conception et ses six roues, mais aussi parce qu'elle représente une époque de la F1 qui s'est éteinte rapidement par la suite, avec l'arrivée de l'effet de sol et des moteurs turbo : "Bien sûr, il n'y a pas que le turbo, même s'il a représenté la décennie suivante, mais tout a changé avec l'effet de sol et la prédominance de l'aérodynamique. Les voitures sont devenues plus exigeantes. Pour moi, la P34 est un vrai bijou car elle représente une époque unique."
Steering wheel Tyrrell P34
Photo by: Franco Nugnes
Martini voulait engager sa Tyrrell dans des compétitions historiques, comme le Grand Prix Historique de Monaco, mais l'Italien est terrifié à l'idée d'envoyer sa monoplace fétiche dans les rails et de provoquer des dégâts : "J'ai même demandé si je pouvais faire une copie, mais le règlement de la course à Monaco n'accepte que des voitures originales, donc j'ai abandonné. Je ne veux pas ruiné tout le dur labeur que j'ai effectué pour rénover la P34 dans le but de faire une seule course !"
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