Michael Masi perd son poste de directeur de course en F1

La FIA a annoncé que Michael Masi ne serait plus directeur de course de la Formule 1 à partir de 2022, à la suite de l'enquête menée sur le Grand Prix d'Abu Dhabi 2021.

Michael Masi, FIA

Sous le feux nourri des critiques depuis le Grand Prix d'Abu Dhabi 2021 de Formule 1, Michael Masi a officiellement perdu son poste de directeur de course de la discipline, comme l'a annoncé ce jeudi Mohammed Ben Sulayem, président de la FIA. Cela fait suite au travail d'enquête mené par l'instance depuis les événements et la décision précipitée de faire reprendre la course pour un dernier tour sous drapeau vert.

À partir des essais de pré-saison de Barcelone, ce poste sera occupé en alternance par Eduardo Freitas, directeur de course du WEC, et Niels Wittich, ancien directeur de course du DTM. L'on note également le retour aux affaires de Herbie Blash, ancien directeur de course adjoint du côté de la FIA du temps de Charlie Whiting.

"Une nouvelle équipe de direction de course sera mise en place dès Barcelone, pour les séances d'essais [hivernaux]", a déclaré Ben Sulayem. "Niels Wittich et Eduardo Freitas seront alternativement directeurs de course avec l'aide de Herbie Blash, conseiller principal permanent. Michael Masi, qui a accompli un travail très difficile pendant trois ans en tant que directeur de course F1 à la suite du décès de Charlie Whiting, se verra offrir un nouveau poste au sein de la FIA."

Ce nouvel organigramme s'accompagnera d'une refonte du fonctionnement de la direction de course, privilégiant notamment le travail à distance et séparé de toute pression.

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Rappel des faits au GP d'Abu Dhabi

Après l'accident de Nicholas Latifi au 53e tour du GP d'Abu Dhabi, la voiture de sécurité a été envoyée en piste pour neutraliser l'épreuve, alors menée par Lewis Hamilton, en pneus durs montés au 15e tour, d'une douzaine de secondes devant Max Verstappen, ce dernier passant au stand en profitant de son avantage sur ses poursuivants pour chausser des gommes tendres. L'intervention des commissaires pour dégager la piste a pris un certain temps.

Au 56e tour, un premier message de la direction de course indiquait que les retardataires ne seraient "pas autorisés" à revenir dans le tour (cela étant une procédure prévue à l'Article 48.12 du Règlement Sportif), suggérant que la course pourrait éventuellement être relancée mais en maintenant les retardataires parmi les leaders, et notamment les cinq qui séparaient les deux rivaux pour le titre. Toutefois, dans le tour suivant, la direction de course a finalement donné l'ordre aux pilotes placés devant Verstappen, et à eux seuls, de revenir dans le tour, avant d'indiquer, toujours dans ce 57e tour, que la voiture de sécurité allait rentrer à la fin de cette boucle.

Une fois l'épreuve relancée, et en dépit de sa résistance, Hamilton a dû s'incliner face à une Red Bull chaussée des pneus les plus performants possibles et quasiment neufs, perdant à la fois l'épreuve et le titre mondial au profit de Verstappen.

La polémique a dès lors rapidement enflé : l'Article 48.12 du Règlement Sportif dispose qu'en pareille situation, c'est "chaque voiture" retardataire qui doit être remise dans le tour du leader, mais également que, quand cet ordre survient, il faut attendre le tour suivant pour que le Safety Car puisse s'effacer. L'application exacte de cet article à la fin de la course d'Abu Dhabi aurait donc signifié que le dernier tour aurait été soit neutralisé, soit couru sous drapeau vert mais avec les retardataires parmi les leaders.

Mercedes a porté réclamation après la course, en attaquant les résultats au titre de la procédure non suivie de l'Article 48.12. Cette réclamation a été rejetée, les commissaires reconnaissant que la procédure n'avait été que "partiellement" suivie (sans que le règlement indique cela possible) tout en établissant, là encore sans que cela ne soit indiqué dans le règlement, une préséance de l'Article 48.13 (qui veut que la voiture de sécurité rentre dans les stands une fois que le message selon lequel elle s'apprête à rentrer en fin de tour est envoyé à l'ensemble des équipes).

Mercedes avait notifié son intention de faire appel mais n'avait finalement pas poursuivi la procédure, Toto Wolff déclarant alors : "Nous estimons que nous avions un dossier très solide, et si l'on regarde les choses du côté légal, si cela avait été arbitré dans un tribunal classique, notre victoire aurait été quasiment garantie. Mais le problème avec la Cour d'Appel Internationale est sa structure : la FIA ne peut pas vraiment noter ses propres devoirs, et il y a une différence entre avoir raison et maintenir la justice."

La veille de cette annonce par Mercedes, la FIA avait annoncé, sur proposition de Jean Todt – pour qui il s'est agi du dernier acte fort de son mandat de président – la mise en place d'une enquête sur le sujet, via un communiqué qui expliquait que les circonstances de cette fin de GP avaient "généré une incompréhension et des réactions significatives de la part des écuries, pilotes et fans de Formule 1" et "un débat qui ternit actuellement l'image du championnat et la célébration" des différents titres.

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