Mick Schumacher et la pression : "Les résultats parlent d'eux-mêmes"
Quelques heures après l'officialisation de sa titularisation par Haas pour la saison 2021 de Formule 1, Mick Schumacher s'est longuement confié à la presse sur ses ambitions et son parcours.

Mick, c'est fait, vous serez pilote titulaire en Formule 1 pour la saison 2021, avec Haas. À quel moment avez-vous pensé que c'était réalisable ? Quand vous êtes-vous dit : "J'ai le niveau, ça va se faire" ?
C'est une bonne question. Je n'ai jamais renoncé à ce rêve. J'ai toujours été très positif, certain que j'allais y arriver un jour. Bien sûr, c'est difficile si les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les résultats sont arrivés cette année, et ma très bonne saison en Formule 3 en 2018 [où il a été titré, ndlr] montre également que je ne suis pas un trop mauvais pilote, j'espère ! J'ai toujours été très optimiste.
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Vous êtes plus exposé que les pilotes "normaux" en formules de promotion, pour des raisons évidentes. Comment avez-vous géré l'attention qui vous est portée du fait de votre père, et êtes-vous prêt pour ce qui va se produire l'an prochain, car cette attention va être décuplée ? Quelles mesures prenez-vous pour gérer ça ?
Je pense qu'il est très clair que je suis sous le feu des projecteurs depuis un très jeune âge, surtout en raison du sport que je fais et que j'aime – probablement un peu plus que d'habitude. Cependant, c'est quelque chose à quoi j'ai pu m'habituer. Je dirais que je gère ça très bien. Les résultats parlent d'eux-mêmes. Je ferai pareil que d'habitude l'an prochain.
Avez-vous la moindre inquiétude quant au fait de faire vos débuts au sein d'une écurie qui est en difficulté depuis deux ans, avec un autre rookie à vos côtés ?
Pas du tout, je pense que l'équipe a beaucoup d'expérience et des gens géniaux qui travaillent pour elle. Je suis sûr que nous parviendrons tous ensemble à faire quelque chose de super. Je suis impatient de travailler avec eux étroitement, en espérant avec la décrue du corona dans un avenir proche pouvoir travailler ensemble en personne. Je n'ai pas peur du tout, j'ai hâte de m'y mettre.
Jusqu'à présent, en formules de promotion, vous avez toujours passé deux ans dans chaque championnat, avec une approche semblable à "une année pour apprendre, une année pour gagner". Diriez-vous que votre approche pour votre première année en Formule 1 sera d'apprendre ?
Mon approche pour l'an prochain va certainement être de m'améliorer en tant que pilote et de réaliser les meilleures performances possibles. Ce sera évidemment difficile, mais je suis sûr que l'équipe a suffisamment d'expérience pour me donner des opportunités de progresser. Je suis impatient de travailler avec une si bonne équipe.

Avez-vous abordé ces catégories – la F4, la F3, la F2 – en sachant que vous alliez y passer deux ans ?
On ne sait jamais comment la première année va se passer. Si tout se passe bien, si l'on est rapide et que l'on joue le titre ou que l'on gagne tous les week-ends, l'étape suivante est logique. L'an dernier par exemple en F2, beaucoup de gens oublient que c'était en réalité une très bonne année si l'on prend tout en compte : sans les problèmes techniques, nous aurions fini cinquième du championnat, et les choses auraient paru très différentes. J'aurais été le meilleur rookie. Cependant, c'est super de voir la progression réalisée sur deux ans. J'ai beaucoup à apprendre, mais une fois que je maîtrise tout, je suis constamment rapide, comme nous l'avons montré cette année. Il faudra voir si ce sera pareil en F1.
Vous n'avez signé aucune pole position cette année en Formule 2, alors les UNI-Virtuosi ont l'air très rapides sur un tour [Callum Ilott a signé cinq poles, ndlr]. Est-ce un concours de circonstances ? Êtes-vous meilleur en course qu'en qualifications ? Donne-t-on la priorité à la course chez Prema ?
C'est une bonne question. Il faut toujours prendre en compte tous les aspects de la saison. En fin de compte, si l'on fait une bonne course, on marque 25 points. Si l'on fait de bonnes qualifications mais pas une bonne course, on marque quatre points. Il faut vraiment choisir sa priorité. Ce n'est peut-être pas facile pour moi de faire le tour parfait, mais nous sommes très constants en course, nous gérons bien les pneus quand c'est nécessaire. C'est une sorte de préférence, d'état d'esprit.
Envisageriez-vous de participer au Grand Prix d'Abu Dhabi avec Haas si Romain Grosjean n'est pas remis d'ici là ?
Je pense évidemment que c'est génial si l'on est considéré comme prêt à le faire. Je pense l'être, forcément ; il y a trois séances d'essais libres où l'on a le temps d'apprendre. Bien sûr, ce serait un challenge, mais je pense que je pourrais alors apprendre à connaître la voiture afin d'être encore mieux préparé pour l'an prochain.
Quel sera votre numéro de course ?
J'ai choisi le numéro 47. C'est marrant, c'est parce que le 4 et le 7 sont deux des chiffres que j'aime. J'avais le numéro 4 quand je suis devenu Champion de Formule 3, et je tiens évidemment beaucoup au 7 également. Vu que les deux étaient pris [par Lando Norris et Kimi Räikkönen, ndlr], le 47 était la meilleure option. Et si l'on additionne toutes les dates d'anniversaire de notre famille, ça fait 47 !
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À propos de cet article
Séries | Formule 1 , FIA F2 |
Pilotes | Mick Schumacher |
Équipes | Prema Powerteam , Haas F1 Team |
Auteur | Benjamin Vinel |
Mick Schumacher et la pression : "Les résultats parlent d'eux-mêmes"
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