Interview

Vettel : "Certains sujets sont trop importants pour être négligés"

Près de quinze ans après son arrivée en Formule 1, Sebastian Vettel a bien changé. Le quadruple Champion du monde n'hésite plus à défendre les causes qui lui tiennent à cœur, telle la protection de l'environnement et des personnes LGBT. Quel avenir aura-t-il à son départ de la Formule 1 ? Le pilote Aston Martin s'est confié à plusieurs médias, dont Motorsport.com Italie.

Sebastian Vettel, Aston Martin sur la grille

Sebastian Vettel, Aston Martin sur la grille

Mark Sutton / Motorsport Images

Sebastian Vettel : Bonjour ! Veuillez excuser mon retard, mais j'avais un appel Zoom avec une classe allemande qui a été fortement touchée par les inondations. Je leur ai demandé de continuer, car ils commençaient à se confier sans retenue, et je pense que c'était bien pour eux.

Pas de problème. Commençons par la cause LGBT, un sujet que vous avez envie d'évoquer. Vous affirmez clairement le soutien que vous apportez à cette communauté. Est-ce plus facile d'adopter une telle position en n'étant plus chez Ferrari ?

Je ne sais pas. Je ne pense pas. J'ai le sentiment qu'on s'exprime une fois parce que la question nous est posée, et à partir de là, vous savez, les questions suivantes sont posées, et je n'ai aucun problème à répéter le fait que j'ai certaines opinions sur certaines choses. Je vois bien que tout le monde n'est pas d'accord, mais c'est ce que je pense, et je défends volontiers mon opinion, tout en écoutant volontiers celle des autres et en apprenant au passage. Mais il y a certaines choses que nous croyons justes et d'autres que nous croyons mauvaises.

Certaines personnes qui ont changé d'avis par rapport au passé, quel que soit le sujet, commencent à penser différemment après un épisode, un moment spécifique. Cela vous est-il arrivé ?

Il n'y a pas eu de traumatisme. Il n'y a pas eu un événement dont je me rappelle qui ait changé ça. Je ne sais pas, je pense que nous vivons à une époque où il est très important que nous comprenions certaines choses et que nous appliquions le changement. Pas seulement en parler, mais agir, car je pense que nous n'avons pas le choix, nous n'avons pas d'alternative, et pour pérenniser notre vie et notre avenir sur cette planète, nous devons en prendre soin davantage.

Je pense que les droits humains, l'égalité, la manière dont nous traitons les gens... c'est un processus, car probablement qu'en étant plus jeune... je ne veux pas dire qu'on ne voit pas forcément ces choses-là, mais on grandit, on gagne en maturité, on voit de plus en plus de choses et on devient de plus en plus conscient de certaines choses qui se passent dans le monde. Ce que je trouve décevant, c'est que nous avons eu tant de défauts, il y a tant d'exemples de choses que nous avons mal faites, et pourtant nous sommes si lents à appliquer le changement en Formule 1. C'est comme refaire la même erreur encore et encore.

Le problème, c'est qu'en Formule 1 on peut affirmer que seul le résultat compte : on perd des places, on perd des points, on perd une opportunité, au final à cause de ça on ne gagne pas le championnat, mais est-ce que cela compte ? Dans le monde réel, vous savez, nous blessons des gens, nous ne prenons pas soin des gens. Et cela a un impact énorme sur leur vie – pas seulement sur un résultat ou sur des points au championnat, mais sur la vie des gens et leurs perspectives d'avenir. Je ne sais pas, c'est peut-être un sentiment de justice, et cette injustice n'est pas acceptable. Je suis content de m'exprimer en ce sens.

Sebastian Vettel, Aston Martin

Pour en revenir à la cause LGBT en particulier, il y a différents niveaux d'acceptation selon les différentes cultures des pays où se rend la Formule 1. Pensez-vous que la Formule 1 devrait être plus militante ? Devrait-elle organiser une manifestation des fiertés au Moyen-Orient, par exemple ? Que devrait-elle faire pour faire passer ce message sans s'aliéner quiconque ?

Comme je l'ai dit au début, je pense qu'il y a certains sujets qui sont trop importants pour être négligés. Je pense que nous sommes tous d'accord, peu importe d'où l'on vient, pour dire qu'il est seulement juste de traiter les gens de manière équitable. Il y a manifestement des pays qui ont des lois différentes, des gouvernements différents, des contextes différents. Je ne peux pas parler pour tous les pays et être un expert, car je ne sais pas.

Évidemment, il y a certains aspects dans certains pays que je crois connaître. Nous nous rendons dans certains de ces endroits et déroulons un tapis gigantesque avec des messages gentils dessus. Je pense qu'il faut plus que de simples mots, je pense qu'il faut des actes. Là, vous avez proposé quelque chose ; je ne sais pas précisément quelle est la meilleure manière de ne pas se contenter de communiquer sur un drapeau posé par terre pendant deux minutes, quelle est la meilleure manière d'agir ?

Mais je suis convaincu que notre sport pourrait mettre beaucoup de pression et pourrait contribuer immensément à répandre encore davantage cette justice dans le monde. Car au final, je ne trouve pas ça correct de juger les gens ou d'appliquer certaines lois et de traiter les gens différemment juste parce qu'ils se trouve qu'ils aiment un homme au lieu d'une femme ou une femme au lieu d'un homme. Ou leur apparence, ou leur milieu, ou les choses en lesquelles ils croient. Je pense que toute forme de séparation est mauvaise. Avoir tout ça nous enrichit tellement !

Imaginez si nous étions tous pareils ! Je pense que nous ne ferions pas de progrès. Imaginez si toutes les voitures avaient la même apparence en Formule 1. Ce serait ennuyeux, vous savez, pas juste la même couleur mais aussi les mêmes pièces aéro, pour parler un peu plus notre langue. Ce serait absolument ennuyeux, nous ne ferions jamais de progrès. Et je pense que nous avons fait énormément de progrès parce que nous avons, je ne sais pas, différentes formes, différentes couleurs, différentes spécifications sur les voitures. Et c'est pareil pour nous. Je pense que l'espèce humaine a énormément évolué, car nous sommes tous différents d'une certaine manière, et je pense que nous devrions célébrer la différence plutôt que d'en avoir peur.

Le casque de Sebastian Vettel, Aston Martin

Une réponse courante – pas pour vous en particulier mais pour quiconque tente de mettre en lumière ces sujets – est que la F1 devrait être neutre et ne devrait pas s'impliquer dans les problèmes du monde dans sa globalité, que la F1 ne devrait être qu'un sport, et qu'elle rassemble davantage les gens ainsi. Que répondez-vous à ça ?

Je pense que le problème est qu'en fin de compte, un sport, tout comme un pays, est gouverné par des personnes. Et ces personnes ont leurs propres opinions, milieux, etc. Forcément, c'est toujours difficile. Mais il faut que nous trouvions les gens parfaits pour gouverner notre sport et prenions ensuite le bon chemin pour l'avenir. Cependant, comme vous le savez également, il y a plus qu'un simple intérêt, il y a évidemment un énorme enjeu financier.

Mais je pense qu'à un moment, il faut poser cette question, les personnes aux commandes doivent se poser cette question : a-t-on une morale ? Est-ce que l'on dit non à certaines choses, par conséquent ? Ou est-ce que l'on dit juste oui à n'importe quel gros contrat à portée de main, mais pour les mauvaises raisons ? Ce sont les questions plus globales que les personnes aux commandes doivent se poser, en fin de compte.

Êtes-vous prêt à entendre les critiques de quelqu'un qui va dire : "Oh, M. Vettel est devenu écolo, mais il court encore en Formule 1" ?

Bien sûr, et je pense que c'est valable car la Formule 1 n'est pas verte. Je pense que nous vivons à une époque où nous avons sans doute des innovations et des options pour rendre la Formule 1 verte elle aussi, sans rien perdre du spectacle, de l'excitation, de la vitesse, de la difficulté, de la passion. Justement, nous avons tant de personnes intelligentes et une ingénierie si puissante ici que nous pourrions trouver des solutions.

La réglementation actuelle, je la trouve très excitante, le moteur est super efficient, mais elle est inutile. On ne va pas acheter un tel moteur sur la route dans deux ans quand on décidera d'acquérir une nouvelle voiture, par exemple. Par conséquent, on peut se demander : en quoi est-ce pertinent ?

Je pense qu'il y a certaines choses dont les gens parlent pour l'avenir de la F1 en matière de réglementation qui pourraient rendre les changements plus pertinents. Et je pense que s'ils viennent, ce sera une bonne chose pour la Formule 1, et c'est aussi quelque chose de vital. Mais s'ils ne viennent pas, je ne crois pas être si optimiste. S'ils ne viennent pas, je pense que la Formule 1 va disparaître. Et ce sera probablement justifié. Nous sommes au stade où nous savons que nous avons fait des erreurs, et nous n'avons pas le temps de continuer à en faire.

Sebastian Vettel, Aston Martin, sur la grille

On dirait que les biocarburants sont l'avenir. Les discussions sont en cours quant à l'unité de puissance du futur et on dirait que les biocarburants sont la solution. Êtes-vous d'accord avec ça ?

Pas vraiment. Je ne suis pas exactement un spécialiste de tous les carburants, mais je serais davantage fan des carburants synthétiques que des biocarburants. Avec les biocarburants, il faut évidemment faire venir le carbone de quelque part et je pense que cela peut représenter des problèmes ou des complications.

Je pense que la Formule 1 a parfaitement raison de chercher un moyen de trouver des carburants renouvelables ou une formule de carburants synthétiques. Mais dans l'état actuel des choses, nous avons un moteur en place l'an prochain et nous allons avoir un contenu de seulement 10% d'e-carburant dans la voiture – ce qui n'est pas une révolution technologique. On peut déjà acheter ce carburant à la pompe depuis plusieurs années dans le monde entier. Ce n'est donc pas une nouveauté. Je ne pense pas que cela corresponde à l'ambition de la Formule 1, qui doit être un leader technologique. Nous réagissons au lieu d'être proactifs et d'ouvrir la voie.

Pour les carburants synthétiques, je pense que nous avons la même opportunité. Mais je crains que nous réagissions également au lieu d'ouvrir la voie, car les moteurs seront gelés en 2022. On parle d'un changement avant, mais ils seront gelés au moins jusqu'en 2025, probablement plutôt 2026 : cela signifie cinq années supplémentaires sans progrès. Je pense que cela mettra notre sport sous une pression immense, car dans ces cinq années on peut espérer beaucoup de changement dans le monde entier, et cela mettra la pression à ceux qui n'auront fait aucun changement.

Quels changement doivent être faits, à votre avis ?

Tout d'abord, je ne suis pas tout-puissant, et je n'ai pas toutes les réponses. Mais nous avons beaucoup d'ingénieurs. Et je pense que si l'on regarde la mobilité, où nous pourrions contribuer à trouver une solution, il y a plus d'un milliard de voitures dans le monde qui sont propulsées par des énergies fossiles chaque jour, il y a des types de transport comme les avions ou les bateaux qui sont propulsés par des énergies fossiles. Y trouver une alternative réelle, à mon avis, pourra et devra être l'une des solutions pour l'avenir : l'électrification des voitures, les trains à hydrogène, ou peut-être quelque chose d'autre qu'un homme ou une femme intelligente inventera dans l'avenir. Je pense que c'est toujours une combinaison de ces choses-là.

La Formule 1 a probablement une opportunité immense de vraiment mettre en avant les carburants synthétiques et de les utiliser dès que possible, même si une partie de la réglementation est déjà faite. Nous n'avons pas le temps de discuter des intérêts personnels d'un motoriste ou de l'autre, car il y a quelque chose de largement plus important en jeu.

Je pense que nous pourrions utiliser nos ressources, à savoir les informations dont dispose la Formule 1, avec toutes les personnes intelligentes qui en font partie, les ressources, les infrastructures, ainsi que l'argent que la Formule 1 a à dépenser. N'oublions pas que nous avons passé quasiment les dix dernières années sur un moteur qui est super efficient, et que nous en avons tiré beaucoup de puissance, mais qu'il n'a en somme aucune pertinence pour le conducteur lambda et la prochaine génération de voitures, bien qu'il ait eu un coût énorme. Chaque motoriste a probablement dépensé plus d'un milliard à développer ce moteur lors de ces années.

Cet argent peut être trouvé à nouveau, une partie de cet argent est par là, espérons qu'il soit utilisé pour faire avancer les bonnes causes. Voilà ma position. Je ne sais pas exactement quelle est la meilleure solution. Mais je pense qu'il nous faut commencer à le faire maintenant, plutôt que de discuter pendant encore cinq ans et de faire cinq ans de rien dans ce laps de temps.

Sebastian Vettel, Aston Martin

Parlons désormais de politique. Vous soutenez très ouvertement le parti des Verts en Allemagne, vous avez voté pour eux. Pour quelle raison ? Et il n'est pas courant que des célébrités comme vous soutiennent un parti si ouvertement. Pourquoi le faites-vous ?

En fin de compte, chaque parti présente ses idées pour l'avenir. Et c'est avec Les Verts que j'ai pu identifier le plus de choses que je trouve importantes et justes. De plus, en parlant de la crise climatique, du changement et des choses que nous devons faire, je pense que certaines personnes ont eu leurs chances auparavant et en ont parlé mais que trop peu de choses se sont faites. Les responsables des Verts sont ceux à qui je fais le plus confiance quant à appliquer ce changement en étant réellement au pouvoir. J'espère évidemment que les Verts auront leur mot à dire dans la coalition à venir, quelle qu'elle soit, mais cela dit, je pense que ce n'est malgré tout qu'un aspect.

L'autre aspect, c'est la justice sociale. Je pense que c'est prendre soin les uns des autres. J'imagine que vous savez que tout le monde n'est pas entrepreneur et n'a pas forcément le luxe de vivre une vie où l'on peut choisir certaines choses, ni vraiment le luxe de se demander combien de fois par semaine manger de la viande ou non, ou de se demander si la limitation de vitesse est une bonne chose ou non. Je pense que beaucoup de gens dans notre pays n'ont pas ce certain luxe, et il faut que nous prenions soin d'eux, en fin de compte. Ce n'est que juste. Bref, ces raisons sont ma principale motivation à voter pour Les Verts plutôt que pour un autre parti.

La décision de vendre une partie de votre collection d'automobiles est quelque peu surprenante. Est-ce dû à l'évolution de vos centres d'intérêt ?

Oui. Et c'est aussi dû au fait que, vous savez, je n'utilisais pas beaucoup ces voitures. J'adore les voitures, évidemment, et j'étais très enthousiaste quand je les ai reçues, mais je crois qu'au bout d'un moment je n'étais probablement plus aussi enthousiaste et, comme je l'ai dit, je ne les utilisais pas beaucoup, donc je pense que c'était le bon moment pour les vendre. J'espère que quelqu'un va en profiter et s'amuser. Bref, ce n'était plus pour moi.

Sebastian Vettel, Aston Martin

Commencez-vous à réfléchir à votre vie après la F1 ? Envisagez-vous de continuer à faire campagne, de rejoindre la politique ? Où est-ce que cela va vous mener ?

N'étant pas un grand fan des médias, je ne suis pas certain que la politique serait le bon chemin pour moi (rires). Non, c'est sûr, regardez mon âge. Je ne vais pas rester dix ans de plus, alors c'est sûr que je réfléchis à ce que je pourrais faire ensuite. J'ai de nombreux intérêts. Généralement, je suis aisément captivé par les gens passionnés, même si ce sont des choses que je n'aime pas vraiment – je peux facilement développer une nouvelle passion. Avec quelle durabilité, cela reste à voir, mais je pense que pour tout sportif et tout pilote automobile par le passé... Je me rends compte que c'est un immense défi de trouver autre chose.

La manière la plus simple de quitter la F1 serait de devenir reporter sur Sky et de rester au même endroit pendant encore de nombreuses années, allez savoir combien. Je ne me vois pas forcément faire ça, mais qui sait ? Vous savez, j'adore le côté sportif, on ne veut pas non plus tourner le dos à la F1 et dire "plus jamais". On ne sait jamais ce que réserve l'avenir. Mais je pense qu'il est important de réfléchir à ce qui pourrait venir ensuite et d'explorer déjà différentes choses. Bref, c'est sûr que je réfléchis à d'autres choses. J'ai une famille, par ailleurs. Je trouverai donc assez facilement de quoi m'occuper tout de suite si je prends ma retraite.

La Formule 1 a annoncé que le calendrier de l'an prochain allait faire 23 courses. Quand vous êtes arrivé en Formule 1, il en faisait environ 18, mais avec beaucoup d'essais. Maintenant, l'objectif est de 23 courses, sans essais. Quel programme préférez-vous ?

Oui, je crois que quand je suis arrivé c'était dans une sorte de phase de transition. Il n'y avait plus autant d'essais que les années précédentes. Puis il a commencé à y avoir un peu plus de courses. Maintenant – et ce n'est que mon avis, qui ne vaut rien – je pense que nous ne devrions pas avoir autant de courses, pour un certain nombre de raisons.

Tout d'abord, ça en fait peut-être trop à regarder pour les gens. Ce n'est plus spécial, s'il y en a tant. Ensuite, nous pilotes sommes du bon côté des choses, nous pouvons arriver le mercredi soir et repartir le dimanche soir si nous trouvons un vol. Mais l'équipe a déjà beaucoup plus de stress, elle est arrivée le lundi voire le samedi précédent, elle a construit le garage, préparé les voitures, et il faut aussi qu'elle effectue la semaine entière avant de tout démonter, ranger et renvoyer à l'usine pour les préparatifs suivants. Pour eux, en somme, c'est un travail qui occupe tous les jours de la semaine et quasiment tous les week-ends, donc on n'a pas de temps pour soi.

Et à un moment où les gens sont de plus en plus conscients qu'ils ont une vie à côté, et que cette vie n'appartient pas à leur employeur, je trouve ça critique que nous continuions à avoir de plus en plus de courses. Bref, je ne suis pas aux commandes, et il y a évidemment d'autres intérêts, tout en assurant que les gens aient un équilibre entre leur vie à la maison et le temps passé en déplacement. Mais je pense que le nombre de courses devrait être viable afin d'entretenir la passion pendant de nombreuses années et de ne pas être lessivé au bout de deux ou trois ans.

Sebastian Vettel, Aston Martin AMR21, dans les stands

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