Bilan 2015 - Bradley Smith, le bon élève

Pour le pilote Tech3, l'objectif de cette troisième saison en MotoGP était double : reprendre l'ascendant sur son coéquipier, mais aussi permettre à son équipe de briller dans le groupe des satellites. Une mission parfaitement relevée, puisque Smith a bouclé le championnat au sixième rang, devant ses adversaires directs et à sept points seulement du pilote officiel Ducati, Andrea Iannone.

Pour parvenir à ce classement, l'Anglais a fait preuve d'une régularité que seul Valentino Rossi a égalé, puisqu'il s'est classé dans les points à chaque course. Lui qui, selon ses dires, visait un seul abandon et un total de 165 points, il n'a jamais manqué l'arrivée au gré des 18 courses disputées et est parvenu à marquer 16 unités de plus que ce qu'il espérait.

Ce capital est à mettre notamment sur le compte de quatre entrées dans le top 5. Il y eut d'abord ses deux cinquièmes places consécutives sur les Grands Prix de Catalogne et d'Italie - cette dernière relevait déjà d'un petit exploit si l'on considère qu'il partait de la onzième position sur la grille.

C'est après avoir enchaîné nombre de sixièmes et septièmes places qu'il a réalisé la performance marquante de sa saison, en s'offrant son deuxième podium en catégorie reine. Après une troisième place en 2014, c'est cette fois sur la deuxième marche qu'il s'est hissé, à Misano, au terme d'une course exceptionnelle! Alors que les changements d'humeur de la météo poussaient ses adversaires à passer par deux fois aux stands, lui a fait le choix de rester en piste pour boucler l'intégralité de la course en pneus slicks malgré une averse mémorable. Une "folle décision" idéalement récompensée!

S'il a connu une série moins positive avec Aragón, Motegi et Phillip Island - trois rendez-vous sur lesquels le rang de meilleur pilote satellite a été occupé par Cal Crutchlow - le pilote Tech3 est revenu à la charge de la meilleure des manières. En se classant quatrième du Grand Prix de Malaisie, il a prouvé qu'il était toujours prêt à saisir les occasions qui se présentaient à lui, profitant là de la chute de Marc Márquez et de l'abandon des deux Ducati officielles.

Il voulait terminer premier pilote satellite et c'est chose faite. Malgré le stress qui a entouré la reconduction de son contrat pendant l'été et qui l'a troublé au point de le pousser à évoquer le sujet publiquement Smith a su tirer profit d'une approche plus mûre. En prenant pour impulsion le Grand Prix d'Allemagne 2014 lorsqu'il a chuté cinq fois en trois jours, il s'est remis en question : il avait alors touché le fond, mais a su rebondir intelligemment, en adoptant une attitude plus posée.

En bon élève, Bradley Smith a également porté haut les couleurs de Yamaha lors des 8 Heures de Suzuka, course ô combien importante pour les constructeurs japonais. Associé à Pol Espargaró et Katsuyuki Nakasuga, il a, certes, fait une croix sur ses vacances d'été, mais cela lui a valu d'accrocher à son palmarès une victoire importante pour la marque dont il défend les couleurs en Grands Prix. L'année avait mal commencé pour Smith, blessé à la cheville pendant l'hiver, mais il a véritablement su lui faire prendre un tournant positif.

Cette saison irréprochable a replacé Bradley Smith sur les radars à l'heure d'entamer une saison capitale sur le marché des transferts, néanmoins l'exigence du MotoGP lui impose de ne pas s'arrêter là. Cette année, il lui faudra non seulement confirmer mais aussi continuer à progresser. Il lui faudra améliorer ses qualifications (l'uniformisation des pneus l'y aidera peut-être), ainsi que sa vitesse immédiate afin de se montrer plus rapide sur les premiers tours des courses. Il devra également chercher à réduire l'écart avec les leaders car, au-delà des positions obtenues, la sanction de plus de 20s de retard souvent observée au classement final n'est pas le paramètre le plus séduisant de sa performance globale.

Bradley Smith en 2015