Perdu, Quartararo veut tenter des solutions "plus extrêmes" samedi
Loin des premières places après la première journée du Grand Prix de Valence, Fabio Quartararo s'inquiète de ne ressentir aucune différence sur sa machine malgré les changements testés.

Les semaines s'enchaînent, toutes plus difficiles les unes que les autres pour Fabio Quartararo. Le Français, déjà particulièrement négatif la semaine prochaine alors que la pluie avait compliqué la donne pour lui, a aujourd'hui dressé un bilan plus sombre encore, décrivant ce vendredi comme "l'une des pires journées de la saison" auprès du site officiel du MotoGP.
Le pilote Petronas s'inquiète de ses mauvaises sensations au guidon de la M1, et surtout de n'avoir ressenti aucune évolution, bonne ou mauvaise, sur sa machine quand son équipe l'a modifiée. Seizième des deux séances du jour, à sept dixièmes du meilleur temps, il veut tenter d'aller vers des réglages extrêmes pour la deuxième journée, "car c'est difficile de faire pire que ça", estime-t-il, désireux de chercher à secouer une M1 qui, décidément, ne semble pas lui répondre.
Lire aussi :
Comment te sens-tu après cette première journée ?
Mal. Mes sensations n'ont pas été bonnes, mais elles ont aussi été étranges, car normalement quand on applique de gros changements sur la moto on les sent, or aujourd'hui, la première fois qu'on a fait un changement, mes sensations sont restées identiques − elles n'étaient ni meilleures ni pires, et c'est étrange. Normalement, je ressens beaucoup les choses sur la moto. Il va vraiment falloir qu'on en parle bien avec l'équipe pour demain, mais on va clairement faire quelque chose qui change de la normale, que je n'ai encore jamais testé.
Ça n'est pas facile de comprendre pourquoi on a rencontré ce problème, car c'est inédit. [Ça touche aux] freinages avec la moto droite et à la vitesse de passage, qui sont normalement nos points forts : quand on freine en étant droit, on a beaucoup de mouvements, et dans les virages la moto semble juste vouloir élargir. On n'a jamais eu un aussi gros problème, que ce soit en 2019 ou en 2020, c'est donc difficile à comprendre.
Quels sont les gros changements que tu as testés ? Était-ce lié aux mauvaises sensations que tu avais dimanche ?
Non. On a commencé les EL1 avec la même base que dimanche, ensuite on a fait un changement en assouplissant l'avant, on a essayé des cartographies, on a abaissé l'avant, on a mis des ressorts différents et plus souples à l'arrière… Beaucoup de choses qui normalement ne sont que des détails, et le problème c'est que je n'ai rien senti, alors que normalement, chaque fois qu'on essaye quelque chose j'en ressens la différence. C'était très étrange, il va donc falloir qu'on voie dans quelle direction aller en EL3, mais ce sera clairement quelque chose d'encore plus extrême.
Es-tu inquiet ?
Un peu, oui, car d'habitude on sait pourquoi on a un problème. C'est la première fois qu'on a ça. Je dirais que normalement quand on change la moto on ressent du positif ou du négatif. La moto est pire ou meilleure, mais en tout cas il se passe quelque chose. Or aujourd'hui malgré tous les changements que l'on a faits, j'ai repris la piste et c'était exactement pareil. Alors, oui, je suis un peu inquiet parce que demain on va prendre une moto que je n'ai jamais vraiment pilotée et ce sera difficile.
Est-ce que le problème avec la moto de 2020 serait finalement que la fenêtre d'exploitation est très étroite, ce qui ferait que quand vous avez un souci vous pouvez facilement vous perdre ?
Oui, je dirais que c'est l'un des principaux problèmes. On peut s'adapter sur la moto, mais cette année la limite est très étroite entre se battre pour la victoire et se battre juste pour les points. Et c'est difficile à comprendre. Les doubles courses sont aussi difficiles parce que tout le monde progresse, alors que nous, pour le moment, on n'a pas progressé. Normalement, quand on fait de gros changements comme on en a faits aujourd'hui, je le ressens, je rentre au stand et je dis : "C'est moins bien, je ressens ça". Mais aujourd'hui c'était identique et pour moi c'est le principal problème.
D'abord, on se perd très facilement, mais il est aussi difficile de comprendre [la nature des soucis]. Le problème que j'ai eu aujourd'hui, c'est la première fois que je le rencontre, mais c'était aussi la première fois que j'expérimentais le fait de procéder à de gros changements sans qu'il ne se passe rien. C'est un peu difficile à comprendre.
La marge pour faire fonctionner la moto est très réduite. Quand on a commencé l'année à Jerez, on a d'emblée fait pole-victoire, pole-victoire, mais ensuite on s'est perdu et ce n'était plus que des huitième, 13e ou 14e places. On fait une super course à Misano et Barcelone, et ensuite on se perd à nouveau. L'année dernière, j'ai démontré que j'étais régulier, et cette année c'est beaucoup plus difficile.
Viñales a souvent dit que quand les sensations ne sont pas bonnes en EL1, ensuite il est impossible de faire un bon week-end. Es-tu inquiet de cela ?
On va voir ce qu'on peut faire pour demain. Ça n'est pas parce qu'on connait une mauvaise première journée que c'est fini. C'est sûr qu'on va avoir plus de mal à y arriver, mais je ne veux pas que ça pèse sur mon moral. On a eu un très mauvais vendredi, c'est l'une des premières fois que j'ai autant de mal, car normalement dans le time attack, même quand on a une moto différente, on met des pneus neufs et boum, j'obtiens une grosse amélioration. Aujourd'hui, ça n'a pas été le cas. Le team va essayer de trouver quelque chose, et moi aussi pour tenter de mieux m'adapter à la moto, mais dans tous les cas c'est beaucoup plus difficile de s'adapter à la moto que ça ne l'était l'année dernière.
À quoi peux-tu t'attendre pour demain ?
Je ne sais pas. Ce qui est sûr c'est que je ne vais jamais baisser les bras. Je crois qu'on a connu une journée difficile, l'une des plus dures, mais ce n'est qu'après les EL3 que l'on saura à quoi on peut s'attendre, ce sera une séance très importante. Le plan pour demain c'est normalement de faire des runs très courts, d'essayer beaucoup de choses, et bien sûr de faire deux time attacks, car on est perdus et on est loin. On va essayer les deux motos avec des réglages complètement différents de ce qu'on a testé durant ces deux saisons.

Article précédent
EL2 - Jack Miller en tête, Joan Mir à la faute
Article suivant
Jack Miller a surtout travaillé pour la saison 2021

À propos de cet article
Séries | MotoGP |
Événement | GP de Valence |
Catégorie | EL2 |
Lieu | Valencia |
Pilotes | Fabio Quartararo |
Équipes | Petronas SRT |
Auteur | Léna Buffa |
Perdu, Quartararo veut tenter des solutions "plus extrêmes" samedi
Le plus vu en ce moment
La présentation des motos de Pramac Racing
L'histoire de Pramac en MotoGP
Présentation des pilotes et motos Repsol Honda
Poncharal : toujours le même feu après l'émotion des premières victoires
Les teams indépendants ont prouvé en 2020 leur capacité à se battre pour la victoire et même pour le titre en MotoGP, et Tech3 a été l'un des acteurs forts de cette saison riche en émotions. Hervé Poncharal s'en remet à peine qu'il repart avidement en quête de nouveaux succès.
Andrea Dovizioso et l'expérience incomparable de 19 ans en Grand Prix
Jamais absent d'un Grand Prix depuis 2002, Andrea Dovizioso referme à présent un chapitre qui représente plus de la moitié de sa vie et qui lui aura apporté des enseignements d'une richesse inégalable.
Comment le duel entre Rainey et Schwantz est entré dans la légende
La rivalité entre Alain Prost et Ayrton Senna est souvent considérée comme la plus forte de l'Histoire des sports mécaniques. Mais celle entre Wayne Rainey et Kevin Schwantz pourrait tout aussi bien prétendre à ce statut. Leur duel a atteint ses sommets en 500cc durant la saison 1991, dont les deux pilotes gardent des souvenirs marquants 30 ans plus tard...
Brad Binder, un destin de leader pour KTM en MotoGP
Sa première saison en MotoGP a vu Brad Binder se hisser extrêmement haut, mais aussi commettre quelques erreurs de débutant. Décidé à ne se trouver aucune excuse, le Sud-Africain affiche par là précisément le trait de caractère qui explique pourquoi KTM voit en lui l'homme de la situation pour prendre les rênes du programme après Pol Espargaró.
Pourquoi Suzuki doit choisir le successeur de Brivio en interne
Le départ de Davide Brivio de Suzuki confronte la marque japonaise à un dilemme : recruter un nouveau directeur d'équipe ou confier le poste à une personne capable de maintenir la philosophie actuelle.
Les dix moments décisifs pour le titre MotoGP 2020
Titré six fois en sept saisons, vainqueur de 43% des courses dont il a pris le départ en MotoGP, Marc Márquez aura été le grand absent de cette saison 2020, ouvrant un boulevard aux prétendants à sa succession dès la première manche. Condensé en quatre mois, le championnat ne s'est toutefois pas arrêté à ce premier coup de théâtre...
L'Autriche 2019, "la dernière grosse émotion" de Dovizioso avec Ducati
Arracher la victoire à Marc Márquez dans une course où il jugeait l'Espagnol favori aura été une émotion incomparable pour Andrea Dovizioso, sans doute son meilleur souvenir avec Ducati.
L'erreur de Márquez qui a véritablement causé sa longue convalescence
Que Marc Márquez décide ou pas de subir une troisième opération pour soigner son bras droit, sa tentative de reprendre la piste à Jerez – quatre jours après la première intervention – restera l'une des pires décisions de l'histoire du MotoGP. Le pilote espagnol pourrait encore en payer les conséquences en 2021.