Quartararo juge le titre "possible" malgré son irrégularité
Le succès de Fabio Quartararo au Grand Prix du Portugal lui a permis de prendre la tête du championnat malgré une Yamaha à la peine en ligne droite. Parfois capable de compenser cette faiblesse, le Français souhaite assurer de gros points quand cela n'est pas possible.

Lors des quatre premières courses de la saison, il n'y a qu'à Mandalika que Fabio Quartararo a été dans la lutte pour les premières places. Incapable d'intégrer le top 5 sur les trois autres courses, le pilote Yamaha s'inquiétait pour la défense de son titre, sur une M1 qui n'a que trop peu évolué selon lui cette année. Le Grand Prix du Portugal l'a néanmoins vu décrocher un succès après lequel il courrait depuis l'été dernier, et le manque de constance de l'ensemble du plateau lui a permis de s'emparer de la tête du championnat, à égalité avec Álex Rins. De quoi lui redonner de l'espoir dans la quête du titre.
"C'est toujours possible", a confié Quartararo au site officiel du MotoGP. "Je ne renoncerai jamais, quoiqu'on ressente, qu'on pense. On connaît nos points faibles, sincèrement, et je pense que tout le monde sait que notre vitesse de pointe est très faible, mais sur cette piste, avec la montée, dans le dernier virage je gérais très bien le wheelie."
Cette bonne sortie du dernier virage de Portimão a permis au Champion du monde en titre de compenser le manque de performance de sa moto en ligne droite, mais il reste le seul capable de briller avec la Yamaha. À Portimão, Andrea Dovizioso n'a pris que la 11e position et Franco Morbidelli la 13e. "Fabio a une grande expérience de cette moto", a déclaré le vice-Champion 2020 après l'arrivée. "Il est très au fait du package, de la façon de le gérer et ce n'est pas notre cas en ce moment."
Quartararo ne partage pas l'opinion de son coéquipier. Même s'il est arrivé dans l'équipe officielle un an avant lui et qu'ils n'ont pas eu la même version de la moto en 2020 et début 2021, leur expérience est selon lui similaire. "Je suis monté sur la Yamaha la même année que Franco, donc je ne sais pas pourquoi j'aurais plus d'expérience de la moto que lui", a précisé Quartararo, également en désaccord avec Dovizioso sur les faiblesses de la moto. Quand le pilote RNF évoque un manque de grip arrière, le Niçois insiste sur le déficit de puissance, y voyant l'unique faiblesse d'une machine très performante dans tous les autres domaines.
"Il est assez évident que de nombreux pilotes pensent qu'on manque d'adhérence à l'arrière. Ce n'est pas vrai, on peut le voir à la sortie du dernier virage : je n'aurais jamais doublé Joan [Mir, pour la première place] si je n'avais pas eu de grip. Tous les pilotes du plateau veulent plus de grip à l'arrière parce que ça rend plus rapide. Ce qui nous manque, c'est de la vitesse de pointe, mais notre moto est fantastique."

"Si je dois désigner une chose que je veux améliorer, à part la vitesse de pointe, je ne sais pas : on a un très bon turning, la stabilité au freinage est bonne, donc pour moi, la moto fonctionne super bien. Mais quand on a une longue ligne droite, comme en Argentine, et qu'il faut prendre des virages en V, on est perdus, parce qu'on n'a pas de vitesse en courbe, qu'on ne peut pas prendre des virages ronds, et c'est ce qui nous fait tant souffrir. Et ça sollicite plus les pneus. On pense que c'est le grip arrière mais ça vient de la vitesse de pointe."
Quartararo a appris à gérer les séquences difficiles
Même si le résultat du Portugal a tranché avec ceux des courses antérieures, Fabio Quartararo assure piloter de la même façon sur chaque Grand Prix et surtout donner la même intensité. Il estime avoir progressé dans son pilotage et avoir atteint un niveau supérieur à celui qu'il avait quand il dominait la catégorie l'an passé.
"Dans les moments aussi compliqués que l'Argentine et Austin, je pense que j'ai appris énormément de choses, et le jour où ça va bien, où on n'a pas énormément besoin de moteur, je fais des choses que je ne faisais pas avant, même l'année dernière quand j'ai gagné le championnat. Sincèrement, je me sens bien en ce moment."

Et quand il ne parvient pas à jouer la victoire, Quartararo parvient désormais à sauver de précieux points. Alors qu'il lui arrivait de craquer dans les moments difficiles au cours de ses deux premières saisons dans la catégorie reine, il sait désormais faire le dos rond pour sauver le meilleur résultat possible, comme au Grand Prix des Amériques.
"À Austin, avant le début de la course, c'était dur de savoir que je n'allais pas jouer la victoire. Mon rythme était bon, ce n'était pas le meilleur, et j'ai commencé la course en me disant 'Bon, quelle que soit la position, je donnerai 100%', et c'est ce que j'ai fait. J'ai fini septième, [...] je ne suis pas très heureux d'une septième place, mais j'ai fait de mon mieux. Je sais qu'en 2019 ou 2020, quand j'avais un moment difficile, je tombais très bas. Depuis l'an dernier, quand ça se passe mal, j'essaie toujours de me battre pour finir septième, huitième ou neuvième, comme si c'était pour le podium."
"Je pense que c'est le gros changement que j'ai eu l'an dernier. À Jerez, quand j'ai eu l'arm-pump, j'ai fini 13e. Mais au final, la 13e place, c'est trois points. C'est comme les trois courses qu'on a faites : neuvième au Qatar, huitième en Argentine, septième à Austin, et on mène le championnat. Je pense que ces courses décevantes sont payantes en fin d'année."
Quartararo mise cependant sur une course satisfaisante au Grand Prix d'Espagne, épreuve qu'il dominait avant d'être ralenti par son arm-up l'an dernier. Il se montre "très optimiste" avant de retrouver le circuit andalou : "Surtout que je sors d'une très bonne course, en pleine confiance. [Jerez est] un circuit que j'adore. L'année dernière, j'ai eu des problèmes physiques là-bas mais je me sens beaucoup plus en forme et sincèrement, j'y vais avec un objectif très, très élevé."
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