Miller juge "inacceptable" la diffusion de la chute de Dupasquier

Jack Miller est très en colère que certaines chaînes de télévision aient diffusé à de multiples reprises les images de la chute de Jason Dupasquier, disparu ce week-end.

Jack Miller, Ducati Team, dans son box

Jack Miller, Ducati Team, dans son box

Gold and Goose / Motorsport Images

Le week-end du Mugello a été frappé par le décès de Jason Dupasquier dimanche matin, après une lourde chute la veille, au cours des qualifications de la catégorie Moto3. L'accident a été diffusé en direct samedi et la réalisation officielle l'a montré une seconde fois, alors que l'état de santé de Dupasquier inquiétait déjà. Certains diffuseurs ont décidé de montrer ces images à de multiples reprises, ce qui a fortement déplu à Jack Miller.

"Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il s'est passé", a déclaré Miller dimanche soir. "On avait Sky TV dans l'hospitalité et j'ai demandé à tout le monde de couper les écrans parce que je crois que j'ai vu dix putains de replays de la chute. Je pense que c'est le plus inacceptable. On ne connaissait pas la situation, on ne savait pas ce qu'il se passait. On espérait et il ne fallait pas diffuser cette merde en boucle. Il ne faudrait pas avoir accès à ces images. Mais c'est le monde actuel, tout tourne autour des médias et il faut faire des vues. Donc c'est comme ça."

Samedi après-midi, Johann Zarco a confié qu'il avait préféré sortir du garage et s'isoler pendant que la réalisation montrait la prise en charge de Jason Dupasquier par les médecins, même si des commissaires de piste étaient présents pour masquer la scène. Beaucoup d'autres pilotes ont reconnu avoir été lui aussi troublés par la diffusion de ces images, à l'instar de Fabio Quartararo.

"L'an dernier, en Autriche, on a beaucoup vu la chute [de Johann Zarco et Franco Morbidelli]", a rappelé le Français après avoir signé la pole. "[Au Mugello], on l'a vu une ou deux fois je crois. Ensuite, on a vu le virage, l'hélicoptère... Ce n'est pas agréable de voir ça. On allait devoir rouler à 350 km/h quelques minutes plus tard. Je pense que ce n'est pas facile pour nous, mais pour les télévisions non plus. Il faut repartir à zéro quand on s'élance, se concentrer sur son travail, mais ce n'était pas facile. J'ai fait une erreur immédiatement [en EL4], je n'étais pas totalement concentré. Ce n'était pas facile."

Pour Quartararo, la minute de silence était une "marque de respect" incontournable

Les pilotes ont été troublés par les images mais aussi par la minute de silence organisée un quart d'heure avant le départ sur la grille, en présence des membres de l'équipe PrüstelGP, pour laquelle courait le Suisse. Pecco Bagnaia et Enea Bastianini, tous deux impliqués dans des chutes en tout début de course, n'ont pas caché des difficultés à se concentrer après cette minute de recueillement.

Quartararo reconnaît que ce moment était difficile à appréhender, mais il estime néanmoins qu'il s'imposait. "Je pense que c'est une marque de respect pour le team, la famille et Jason", a déclaré le pilote Yamaha après l'arrivée. "C'est un moment très dur pour nous, mais je pense que c'est une marque de respect pour eux et même si c'est dur on doit le faire. Ça n'est pas facile. On espère ne plus connaître de moments comme celui-là avant de prendre le départ."

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Jack Miller souhaitait également que cette minute de silence ait lieu et il a évoqué un "moment émouvant" , au cours duquel il a eu du mal à contenir ses larmes. La question du maintien de la course a aussi fait débat mais, selon l'Australien, prendre le départ était également un moyen de rendre hommage au pilote disparu : "Pour moi, Jason était un compétiteur et je pense qu'il aurait voulu que la course continue. C'est la seule chose que l'on aime faire, ce pour quoi on est bon, et vous savez... on a connu des tragédies. On sait que ce qu'on fait est dangereux, on essaie de ne pas y croire, de ne pas penser à ce qui peut se passer."

Joan Mir a lui aussi eu des difficultés à retrouver la motivation au moment de monter sur sa Suzuki. "Je pense que dans ce type de situation il faut être un peu égoïste, sinon on ne met pas le casque", a estimé le Champion du monde. "C'est une situation très difficile. On a beaucoup d'empathie dans ce genre de situation et tout ce qu’on peut faire c'est faire notre job, c'est tout, et prier pour lui et envoyer toute notre force à la famille. On ne peut pas faire plus."

Avec Léna Buffa

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