Le manager de Joan Mir dit échanger avec tous les constructeurs

Selon son manager, Joan Mir n'a pas encore signé de contrat pour 2023. Il affirme que les discussions sont ouvertes, pas seulement avec Honda mais avec tous les constructeurs engagés en MotoGP.

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

MotoGP

L. B., Le Mans - On pressentait bien sûr que ce printemps 2022 serait intense en dehors de la piste, de nombreux contrats arrivant à échéance à la fin de cette saison, mais la décision de Suzuki de quitter le championnat, révélée au lendemain du Grand Prix d'Espagne, a indéniablement fait plonger cette période frénétique dans une situation de crise.

En marge des rencontres des pilotes avec les médias, jeudi après-midi au Mans, le manager de Joan Mir a lui-même pu échanger avec un groupe de journalistes afin d'apporter des éclaircissements sur la situation de son client. Alors que le Majorquin lui-même a indiqué que des contacts avaient été noués avec plusieurs équipes, son agent a précisé que les discussions étaient menées tout bonnement avec tous les constructeurs présents en MotoGP, et pas uniquement Honda.

"La priorité de Joan a toujours été d'essayer de renouveler son contrat avec Suzuki", a expliqué Paco Sanchez, manager de Joan Mir. "Nous avons donc essayé de renouveler son contrat à partir du mois d'octobre dernier, avec Sahara-san puis avec Livio Suppo quand il est arrivé. Ils savaient que Joan souhaitait rester et nous n'avions aucun doute quant au fait qu'ils allaient prolonger le contrat de Joan. Notre position était donc confortable. Nous attendions parce que Livio est arrivé dans les derniers moments et nous avons compris qu'il voulait clore cette affaire."

C'est à l'issue de la journée de test post-course de Jerez, lundi de la semaine dernière, que Joan Mir a été averti de cette décision prise par la direction japonaise de Suzuki, dans un entretien accordé aux pilotes par Shinichi Sahara et Livio Suppo, respectivement responsable du projet et team manager, avant que le reste de l'équipe soit à son tour informée.

"Après tout cela et après que la nouvelle soit apparue sur Motorsport.com, j'ai évidemment commencé à prendre des contacts avec tous les team managers dans le paddock, en tout cas tous ceux qui, je pense, peuvent avoir une moto pour Joan. Je n'ai pas appelé tout le monde parce que ça n'aurait eu aucun sens. Je ne suis pas intéressé par le fait d'aller chez Tech3 ou chez Pramac, ma priorité est de trouver une moto d'usine. Nous avons donc été en contact avec chacun d'eux, nous avons quelques réunions ici."

Joan Mir, Team Suzuki MotoGP

Joan Mir

Échaudé par cette décision brutale de Suzuki, survenue alors que les négociations pour la prolongation de contrat étaient sur le point d'aboutir, le manager de Joan Mir reste aujourd'hui très prudent pour ne pas nourrir d'espoirs qui seront déçus. En revanche, il espère que les délais pourront être réduits.

"Je vais essayer de sceller quelque chose dès que possible, franchement, mais nous ne sommes pas dans l'urgence. Nous ne sommes pas inquiets. Nous ne sommes pas en position de faiblesse au point de dire : 'Nous n'avons pas de travail, s'il vous plaît donnez-moi n'importe quel contrat'. Pour moi, c'est : 'Vous aimez Joan, il est Champion du monde, je pense que son potentiel serait très élevé sur toutes les motos. Alors, si vous l'aimez, nous sommes ouverts à la négociation, mais dans des conditions normales, sans prendre en considération le fait que Suzuki quitte le championnat'. Voilà notre situation actuelle."

"Nous avons quelques réunions ici, mais je ne peux pas en dire plus. J'ai lu que beaucoup de journalistes disent que nous avons signé avec Yamaha ou Honda, mais tout cela est absolument faux, complètement faux. Nous pourrions être sur le point de signer avec l'un d'eux. Oui, nous le pourrions. Mais dans mon monde… Je suis un avocat, et les contrats soit ils sont faits, soit c'est zéro. 99%, ça n'est rien. C'est 100% ou rien. Il y a les rumeurs, [on me dit] 'je sais que tu es très proche'... Nous étions très proches de signer avec ces gens, et maintenant nous sommes dans la merde."

"Chaque jour, il peut se passer quelque chose. Demain, Joan pourrait avoir un accident en roulant ici, et nous n'avons rien signé, nous n'avons rien. S'il a une grosse blessure, nous n'avons rien. C'est la vérité, alors on verra."

Hors de question d'accepter un contrat au rabais

Dans les discussions qu'il mène, l'agent du Champion du monde 2020 veut faire valoir le palmarès de son pilote et un potentiel qu'il juge élevé avec n'importe quelle moto. Pas question de brader le talent du Majorquin, qui a déjà mené avec Suzuki des négociations aux conclusions somme toute modestes puisqu'aucune augmentation n'était prévue.

"La première offre [de Suzuki] à Portimão était inacceptable", souligne-t-il, en faisant référence à un contrat prévoyant un salaire moins élevé que celui que touchait le pilote en 2019 durant sa première année en MotoGP. "L'année dernière et au début de cette année, nous avons discuté afin de garder plus ou moins les conditions qu'il avait [en 2021]. Sahara-san a dit : 'Nous sommes intéressés, Paco, ne t'inquiète pas. Joan est notre priorité, ne t'inquiète pas, tu connais les Japonais'. Et c'est vrai : par le passé, il avait fallu des mois pour signer un contrat avec Davide Brivio ; six ou sept mois s'étaient écoulés avant de signer le contrat [de 2019]. Donc, je sais que ces gens sont vraiment lents pour établir des documents, mais je n'étais pas inquiet, parce que j'avais la parole de Davide Brivio [en 2019], pas de problème, et cette fois j'avais la parole de Sahara-san alors j'étais serein."

Je vais garder plus ou moins les mêmes conditions que celles que nous avions avec Suzuki. C'est notre priorité, sinon Joan rentrera chez lui, je vous le dis. Il ne roulera pas ici pour rien.

Paco Sanchez, manager de Joan Mir

"Joan était content parce qu'il est heureux au sein de l'équipe et heureux de ses performances et ils ont amélioré la moto. Tout était parfait, mais tout à coup ça a changé. Pourquoi ? Je pense qu'il y a une raison financière ou que c'est une décision prise par des gens qui ne sont pas passionnés par le MotoGP, c'est la raison numéro un. Il y a des gens habillés en costume et qui sont assis sur une chaise au Japon, [et qui disent] : 'Le MotoGP ? Qu'est-ce que c'est ça ?'. Ils ne sont jamais venus ici. Ils ne s'inquiètent pas des gens qui travaillent ici."

"Pour moi, c'est de la merde parce que tout le monde ici est professionnel, toute l'équipe, du team manager aux personnes en charge de l'hospitality. Avec un très petit budget, ils ont décroché de très bons résultats. Nous avons été Champions du monde, l'année dernière nous étions troisièmes au championnat, cette année ils ont été en tête chez les constructeurs et Joan et Álex sont très proches [du leader] et ils pourraient gagner le championnat. Ils font donc un travail extraordinaire et ils ne méritent pas d'être dans cette situation, voilà ce que je pense, mais c'est la vie."

"Je vais garder plus ou moins les mêmes conditions que celles que nous avions avec Suzuki", précise Paco Sanchez. "C'est notre priorité, sinon Joan rentrera chez lui, je vous le dis. Il ne roulera pas ici pour rien ou pour ces contrats de merde que KTM et Ducati offrent maintenant à leurs pilotes. J'ai un autre pilote en MotoGP, Remy [Gardner], et je sais à quel point son contrat est merdique. Nous ne courrons pas pour cela avec Joan. Remy l'a accepté, mais pour moi c'est inacceptable [pour Joan]."

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