Marc Márquez déjà rapide... sans comprendre pourquoi
La situation est meilleure que celle à laquelle il s'attendait, pourtant Marc Márquez reste prudent, certain que la fatigue va entrer en jeu pendant la suite du week-end du Grand Prix du Portugal qui marque son retour en MotoGP.
Scruté par l'ensemble du paddock (réduit) présent à Portimão et par les (nombreux) observateurs tenus à distance, Marc Márquez a convaincu autant par sa manière de piloter sa Honda que par le large sourire qu'il affichait à chacun de ses retours au stand, ce vendredi. Cette journée marquait son retour au guidon de la MotoGP pour la première fois en 265 jours, après neuf mois d'une convalescence qui n'a pas manqué de le faire douter de la suite de sa carrière compte tenu des séquelles délicates de son bras fracturé.
Avouant qu'il était quelque peu nerveux avant d'entamer la première séance d'essais libres, ce matin, sur une piste qu'il ne connaît que très peu et qui avait en plus été arrosée par la pluie pendant les heures précédentes, le pilote espagnol a pourtant pu rapidement se rassurer. "Franchement, dès mon premier run, même si la piste n'était pas en très bonne condition, je me suis immédiatement senti bien sur la moto", assure-t-il.
Pour autant, les 32 tours bouclés aujourd'hui n'ont pas répondu à toutes ses interrogations. Car même si son troisième temps ce matin et le sixième obtenu cet après-midi sont des performances pour le moins convaincantes après une si longue absence, Márquez avoue ne pas comprendre comment il a pu les obtenir. Il se dit par ailleurs parfaitement conscient de la fatigue qui risque de le brider au fil du week-end, au point de ne toujours pas souhaiter formuler d'objectif pour ce premier Grand Prix.
"Ça a été une super journée, ça fait vraiment du bien !" se réjouit-il. "En termes de sensations, elles étaient meilleures ce matin que cet après-midi, parce que mon bras était frais et que j'avais des forces. Cet après-midi, j'ai eu un peu plus de mal à le chauffer et j'ai commencé à sentir qu'il était déjà un peu plus fatigué. Mais on se trouve dans une situation meilleure que ce à quoi on s'attendait avant le week-end."
"Je ne sais pas comment ça se fait, parce que je ne comprends pas ce qui se passe !" sourit le pilote Honda. "Cet après-midi, j'ai commencé à sentir un peu plus la moto, mais je ne fais que la piloter et j'essaye de suivre ma voie. Ce n'est pas le plus important pour le moment, mais les chronos arrivent bien."
"Je ne sais toujours pas quel est mon objectif, parce que je ne comprends pas comment je pilote la moto. C'est étrange à expliquer, mais je comprends que je pilote la moto, je suis concentré et je sais où je dois freiner, etc, mais je ne ressens pas vraiment les choses. Je ne fais que suivre. Je pilote la moto, mais je ne sens pas vraiment ses limites", décrit-il. "Et puis, en termes de réglages, j'utilise la base de Stefan Bradl. Demain, on va commencer à faire quelques changements, mais… C'est la raison pour laquelle je ne sais pas quel est mon objectif."
"Ce matin je me suis senti bien, ensuite cet après-midi mes sensations sur la moto n'étaient pas si bonnes, et quand je suis rentré au stand et que j'ai vu que j'étais P6, ça a été une grosse surprise ! J'avais fait beaucoup d'erreurs dans mon dernier tour et je m'attendais à être hors de la Q2 [du top 10], parce que mes sensations n'étaient pas bonnes et que je me sentais lent, mais j'étais pourtant dedans."
Son run en pneus neufs à la fin des EL2 n'a effectivement pas été aussi convaincant que le reste de sa performance aujourd'hui. On l'a vu manquer à plusieurs reprises ses points de freinage, avant de finalement réussir à signer son meilleur temps dans son quatrième et dernier tour avec cette monte pneumatique, malgré un sauvetage qui a ravi les caméras.
"Le dernier tour a été un peu dingue. Je ne l'ai pas aimé ! Mais je me suis bien rattrapé. C'est mon style de pilotage, je ne sais pas… C'est vrai que j'ai plus de mal en pneus neufs qu'en pneus usés. La moto devient plus souple avec les pneus usés, les chronos sont plus lents et je me sens beaucoup plus à l'aise, mais en pneus neufs tout est plus rigide", décrit-il. "Dans ce changement de direction, entre les virages 6 et 7, ma tête a dit qu'il était temps d'entrer dans le virage 7, mais mon corps n'a pas suivi. J'ai glissé un peu. Je me suis rattrapé, mais j'ai moi-même provoqué la glissade pour finir de tourner. C'était le dernier tour et je ne l'ai pas avorté. Quand j'aurai fait plus de tours sur cette piste, ce sont des choses que je vais améliorer."
Sa sixième place ce soir, à 0"473 du leader, offre à Marc Márquez une qualification provisoire pour la Q2, qui devra toutefois être confirmée samedi matin pendant les EL3. "Aujourd'hui c'était le premier jour, tout était frais, mais demain, je sais − car je le sens déjà − que je serai plus fatigué et les muscles seront un peu plus en difficulté", souligne-t-il. "La vitesse est là, cependant le plus gros point d'interrogation pour moi c'est de savoir comment le bras va réagir pendant le week-end et comment je vais me réveiller demain. Ce qui serait normal, c'est que le stress sur le muscle augmente et que j'aie moins de forces, alors j'aurai besoin de changer un peu mon style de pilotage. Ce circuit est assez exigeant physiquement et il faut qu'on fasse très attention. On verra demain."
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