Le paradoxe Zarco : gros progrès mais élimination en Q1
Johann Zarco a vécu une bien meilleure journée au GP du Qatar ce samedi mais il ne sera que 13e sur la grille de départ, son plus mauvais résultat depuis 2020. Le Français pense avoir le potentiel pour retrouver le top 5 en course.
Au lendemain d'une entame de week-end bien difficile à Doha, Johann Zarco a parfaitement relevé la tête mais cela n'a pas été suffisant pour atteindre la Q2. En EL3, le Provençal a réalisé un chrono meilleur que celui de vendredi soir, dans une chaleur qui ne permettait cependant pas des progrès significatifs. Il est ainsi resté hors du top 10 au cumul des séances et par la même occasion contraint de disputer la Q1.
Pilote le plus rapide en EL4, Zarco a encore signé le meilleur temps en Q1, une référence effacée en raison d'un drapeau jaune agité à la suite d'une chute de Darryn Binder. Relégué au troisième rang, synonyme de 13e place sur la grille, sa journée s'est donc arrêtée là. La déception est logique mais Zarco veut surtout retenir les immenses progrès réalisés tant dans les performances que dans le comportement de sa Ducati, qui n'était selon lui "quasiment pas la même moto" ce samedi.
"Une déception mais une bonne journée, parce que je ne m'attendais pas à faire de si bons progrès sur la moto, et de très bonnes sensations pour contrôler beaucoup de choses", a souligné celui qui a décroché deux podiums à Losail l'an passé. "Je suis content de ça. J'ai fait le boulot. J'ai trouvé ce qu'il me manquait et on l'a bien fait. C'est ce qui a été très positif aujourd'hui. Il m'a encore manqué ce time attack, même en EL3, mais la chaleur n'aidait pas vraiment."
En Q1, Zarco a payé sa décision de se contenter d'un unique tour rapide dans son dernier relais, en raison d'une volonté d'éviter le trafic : "J'ai pris un gros risque de n'avoir qu'un seul tour, mais je n'étais pas sûr des gains avec un pneu tendre neuf. Je ne voulais pas être troublé par les autres, c'est pour ça que je voulais vraiment profiter de ces derniers moments pour être sûr que personne n'attende et ne perturbe ma vision. Le chrono était bon au final. En EL4, j'ai eu la constance, et le time attack a aussi été là. C'est pour ça que c'est une journée positive mais que c'est dommage qu'il se soit passé ça et que ça me fasse partir loin."
Johann Zarco
Les performances du pilote Pramac en EL4, séance dédiée à la préparation de la course, lui fait penser qu'un top 5 reste dans ses cordes : "Je pense que la stratégie pour la course sera toujours le genre de situation où personne ne peut être super rapide et s'échapper. Ça serait un gros risque de brûler le pneu. Ça peut me donner le temps de revenir devant si mes sensations sont bonnes."
"Si j'arrive à faire ça, ça sera une course que je n'ai jamais faite", a ajouté Zarco. "Ça peut m'apporter beaucoup pour le reste de l'année. Si le rythme est le même [qu'en EL4], j'ai des chances de revenir dans le top 5. On verra les conditions."
Zarco voit sa position comme un "exercice"
Le résultat final marque un coup d'arrêt pour un pilote toujours présent dans le top 10 à l'issue des qualifications l'an passé. Il faut remonter au GP de France 2020, où il s'était élancé de la 16e place, pour retrouver une plus mauvaise performance : "C'est sympa de me rappeler que je débute vraiment moins bien la saison que l'an dernier !" s'est amusé Zarco, qui veut voir dans ce départ en cinquième ligne une opportunité de retravailler son approche et de continuer à progresser dans le maniement de la Ducati.
"Le côté positif, c'est d'avoir progressé plus que ce que je pensais. Je ne m'attendais pas à avoir de si bonnes sensations parce que c'était vraiment agréable d'avoir cette gestion, le contrôle de la moto et de pouvoir performer quand c'était nécessaire. Les circonstances ont fait que je pars 13e. C'est presque un challenge pour m'obliger à avoir une approche différente sur la performance pure, faire un bon travail pour devenir plus fort tout au long de la saison et dans les courses pour mieux les gérer. C'est presque une manière forte et dure de bosser ça."
"Si on veut progresser, c'est typiquement le genre de situation qui me poussera à le faire", a-t-il résumé. "Je dirais que je prends ça calmement et je retiens le bon travail, les bonnes performances."
Zarco est allé jusqu'à évoquer un "bon exercice" pour lui mais aussi pour la suite de la saison car avec des performances toujours plus similaires entre toutes les motos qui composent la grille, aucun pilote ne sera épargné par le risque d'un départ dans la deuxième moitié du classement. L'inconstance pourrait devenir la norme, et ceux capables de faire le dos rond seront avantagés.
"C'est assez difficile de réussir tous les week-ends de course parce que tout le monde a le potentiel pour être super rapide. Même cette Q2 a été incroyable : le chrono de Pecco a été bon mais il est neuvième. Donc c'est ce qui sera dur cette saison. Il semble que ça sera de plus en plus comme ça. C'est bien pour le spectacle mais vraiment intense pour les sportifs."
"Même Fabio [Quartararo], c'est rare qu'ils ne soit pas en Q2 directement, et si mon tour avait été validé c'est lui qui ne serait pas passé en Q2, ça peut arriver à beaucoup de pilotes", a souligné Zarco. "C'est ça qui sera difficile cette année, d'où la capacité à savoir prendre du recul. Ne pas se stresser si la perf n'est pas là, ça ne veut pas dire que le travail n'est pas bon."
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