Petrucci y croit : "Je peux encore finir devant Lorenzo"

La saison 2017 n'est pas un long fleuve tranquille pour Danilo Petrucci. Après avoir décroché deux podiums ainsi que trois qualifications en première ligne avant la pause estivale, le pilote italien a eu plus de mal que prévu à la reprise, avec une septième place et deux abandons. Il se présente désormais à Misano, pour sa deuxième course à domicile de l'année, avec logiquement l'envie de relever la tête.

À l'approche du Grand Prix de Saint-Marin, Petrux s'est confié sur les attentes qu'il nourrit pour cette fin de saison, tout en donnant son point de vue sur les performances d'Andrea Dovizioso, leader du championnat avec, lui aussi, la Ducati GP17.

Dovizioso est en tête du championnat et Lorenzo est derrière. Toi qui pilotes la même moto, qu'en penses-tu ? Es-tu surpris ?
Je ne suis pas surpris qu'ils soient devant, même si Jorge ne m'a dépassé que depuis quelques courses. Au classement, j'ai cinq zéros, dont quatre qui ne me sont pas directement imputables, le classement est donc un peu plombé malgré de bons résultats. Je pense cependant que je peux encore réussir à terminer devant Lorenzo : ça n'est pas l'un des objectifs principaux de ma saison, mais ce serait bien.

Quel est le secret de Dovizioso ? As-tu réussi, en regardant sa télémétrie, à comprendre s'il fait quelque chose de particulier pour exploiter la moto au maximum ?
Je ne suis pas surpris par la vitesse de Dovi, mais par sa constance. La moto a progressé, c'est sûr, mais il est lui-même plus fort, surtout pour sa capacité à exploiter la moto sur toute la distance de la course, ce qui pour moi n'est pas encore possible. J'ai plus de mal dans la seconde partie de la course, parce que je commence à perdre de la traction et cela me porte évidemment à plus user le pneu. À voir sa télémétrie, il ne semble pas avoir de secret. Il est très doux avec l'accélérateur et il arrive à comprendre quand il y a trop de patinage à l'arrière. De cette façon, il arrive à préserver son pneu pour la partie finale de la course.

Penses-tu avoir joué un rôle dans les succès de Dovizioso compte tenu du travail de développement que tu réalises sur la GP17 ?
Peut-être. Il m'est arrivé de tester des solutions que Dovi a ensuite utilisées sur les courses suivantes. Je pense que le plus important c'est que lui et moi pilotions de manière similaire, on a donc besoin plus ou moins des mêmes choses. Je ne sais pas si ma contribution a été décisive, mais je l'espère.

Dovizioso est une certitude pour Ducati et Lorenzo est en progrès. Penses-tu avoir manqué le train de l'équipe officielle ?
Je n'aurais pas pu avoir de place dans l'équipe officielle l'année prochaine parce que les contrats des deux pilotes valent aussi pour 2018. Je vais rester dans la même position que cette année. Cette question, il faudra que vous me la reposiez dans un an. C'est une discussion qu'il faudra ravoir après les premières courses de l'année prochaine.

Tu as refusé l'offre d'Aprilia. L'opportunité d'intégrer un team officiel ne t'attirait pas ou bien tu as préféré poursuivre le développement de la Ducati ?
L'offre d'Aprilia était bonne, c'est sûr, et je les remercie d'avoir voulu aussi fort [que je les rejoigne], mais cela me semblait vraiment moche pour Ducati de faire une demi-saison sous le même toit tout en étant séparés. J'aurai une autre année pour voir si je serai prêt à rejoindre le team officiel Ducati en 2019. Ducati m'a toujours bien traité, j'ai donc préféré rester avec eux.

Tes performances ont été épatantes ces derniers mois, mais tu sembles maintenant avoir quelques difficultés. Y a-t-il une raison à cela ?
C'est surtout lors des deux dernières courses qu'il y a eu des difficultés, parce qu'à Brno j'étais sur le podium [provisoire] jusqu'à cinq tours de la fin. J'ai fini septième, mais la course n'était pas tout à jeter, même si j'aurais aimé moi aussi faire mieux. En Autriche, je n'avais qu'un seul carénage, j'ai donc dû travailler tout le week-end avec une seule moto et j'avais aussi une vitesse de pointe plus basse. En course, la moto a cassé au bout de trois tours mais je partais quand même de la deuxième ligne. La dernière course a été un peu perturbée par les événements parce qu'il a plu en EL3 et je n'ai pas réussi à entrer en Q2. En Q1, je suis tombé avec les pneus froids, le week-end a donc été un peu difficile. En course, j'étais remonté jusqu'à la dixième place, mais ensuite ça s'est terminé comme vous avez tous pu le voir [Andrea Iannone l'a fait chuter à trois tours de l'arrivée, ndlr].

Le nouveau carénage te pose des difficultés. Avez-vous déjà des idées sur comment améliorer la situation ? Auras-tu un second exemplaire à Misano ?
Les difficultés rencontrées en Autriche étaient dues au fait que mon impact aérodynamique avec ce carénage était plus grand et je n'arrivais donc pas à être rapide en ligne droite. Indépendamment de ce que je rattrapais au freinage, je perdais trop de toute façon. Ducati poursuit certainement le développement, mais je ne sais pas ce qu'ils font précisément. À Misano, j'aurai le second carénage et je l'ai déjà testé là-bas. Cela pourrait peut-être fonctionner, mais le carénage n'est pas notre priorité pour le week-end de Misano.

Qu'attends-tu de ton nouveau coéquipier l'année prochaine, Jack Miller ?
Jack est un pilote très rapide, mais il est encore très jeune. Sincèrement, ses points forts sont le tour lancé et le pilotage sur le mouillé. Il a piloté la Honda pendant trois ans et je ne sais pas s'il fera mieux ou moins bien avec la Ducati, mais ce sera sûrement une moto différente à piloter pour lui. En tout cas, on est amis lui et moi, aussi j'espère qu'il se trouvera bien avec la Desmosedici.