Quartararo "totalement perdu", "plus testeur que pilote de course"
Fabio Quartararo se montre las de devoir changer sans cesse de moto et de spécifications techniques sur sa Yamaha, "tous les quatre tours" en week-end de GP, ce qui ne lui permet pas de cerner les limites de son matériel en conditions de course.
Onzième du sprint de Silverstone à 15 secondes du vainqueur, après dix tours dont il prenait le départ depuis la 18e place, Fabio Quartararo pourrait afficher une mine plutôt réjouie concernant la performance réalisée samedi sur sa Yamaha, avant la course principale de ce GP de Grande-Bretagne.
Certes, seuls les neufs premiers inscrivent des points le samedi, mais des aspects intéressants ont pu être entrevus lors de cette course sur laquelle plusieurs positions gagnées ont toutefois été à mettre au crédit des chutes ayant eu lieu devant lui (Morbidelli, Bezzecchi, Bagnaia, Márquez).
Pourtant, le Français souffre ce week-end, et regrette avant tout de demeurer "un pilote de tests" par opposition à un pilote de course, alors que Yamaha fait tout pour essayer de faire évoluer sa M1. Au point, selon le Niçois, de ne plus réellement avoir de repères et de ne plus permettre au pilote de se sentir en capacité d'aller chercher la limite qu'il a auparavant si souvent trouvée avec une base, certes, restreinte, mais connue.
Le paradoxe d'une équipe cherchant à pousser au niveau du développement et de l'attitude amène Quartararo à demander à celle-ci de tout de même penser à ses week-ends de course et de ne pas faire des Grands Prix des séances de tests grandeur nature comme il en a trop le sentiment...
Voici comment Quartararo évoquait le sujet ce samedi après-midi, après la course sprint.
Comment cela se passe-t-il après ce sprint conclu en 11e place ?
C'est un week-end difficile d'une manière générale, jusqu'à présent. Particulièrement parce que juste avant le sprint, nous étions en train d'essayer bien trop de choses, d'une moto à l'autre. Je suis arrivé en qualifications sans aucune référence. On essayait d'une façon avec l'une [des motos], d'une autre manière avec l'autre… J'étais totalement perdu...
Nous souffrons déjà bien plus que d'habitude, mais j'étais perdu et, au sprint, j'ai dit que je voulais avoir une base que je connaissais plus ou moins et ça a été bien mieux. À un moment de la course, on n'était pas si loin de Jack [Miller], qui finit septième. Mais oui, on a pas mal souffert ce week-end.
Fabio Quartararo, Yamaha Factory Racing
Pourquoi avez-vous décidé de faire autant de changements ?
C'est trop, mais parfois, vous vous attendez à ce que les choses soient meilleures, pas pires. C'est tout ! Parfois, on a de nouveaux éléments et l'on s'attend à ce que ce soit beaucoup mieux ; parfois ceux que vous attendez le plus ne sont pas ceux qui vous apportent vraiment du positif, donc sur ces quelques dernières courses, comme je l'ai dit, j'étais plus un pilote de tests qu'un pilote de course. Nous devons un peu plus nous concentrer sur le fait d'être aussi rapides que possible [le week-end] car cela fait un long moment que je n'utilise pas la même moto pour au moins deux jours consécutifs !
Y a-t-il beaucoup de nouvelles choses ici ?
On a utilisé des moteurs différents. Deux specs différentes, sur lesquelles on a essayé des choses différentes au niveau de l'électronique. On avait essayé trois moteurs à Valence et [là] on a utilisé deux de ceux-là. Une autre [spec] arrivera plus tard cette année, celle que j'aime le plus. Mais vous savez, faire des tests c'est une chose, mais quand on fait la course, c'est différent.
Mais le problème… Enfin, le truc, c'est que les deux moteurs [de ce week-end] sont complètement différents dans la manière de piloter. Donc je prends une moto, et elle est bien plus lourde mais a plus de performance pour freiner, tandis que l'autre est moins lourde mais ne s'arrête pas ! On passe à un freinage et on se dit : "oh, j'aurais pu freiner plus tard", ou "oh, j'ai freiné trop tard" ! On est à 1"7 en qualifications. Une demi-seconde, c'est acceptable, mais là, je n'ai jamais fini si loin de ma vie ! C'était vraiment mauvais.
Le rythme de développement de Yamaha est-il maintenant trop soutenu ?
Ce n'est pas qu'il y a trop de nouveaux éléments. C'est qu'il y a trop de motos sur chaque run différent. Et à chaque série de quatre tours, on change de moto. Quatre tours, changement de moto… Time attack ? Changement de moto ! Il est donc compliqué d'avoir une moto comme il y a deux ans ou même comme l'an dernier : à la fin de la saison, on savait qu'elle n'était pas si géniale, mais on gardait notre base et c'est moi qui mettais la moto à l'extrême limite. Là, on ne peut pas le faire car je n'ai aucune idée d'où est la limite de la moto...
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