Quartararo veut "au moins trois courses" sans évolutions sur sa moto
Après avoir longtemps réclamé des évolutions sur la Yamaha, Fabio Quartararo a été déçu de toutes les évolutions apportées et veut maintenant enchaîner plusieurs courses avec une base qu'il maîtrise mieux.
Repartir d'une base saine et maîtrisée. C'est la décision prise par Fabio Quartararo et Yamaha au cours du week-end du Grand Prix de France, après avoir conclu que toutes les nouveautés apparues sur la moto cette année n'apportaient pas de progrès concrets. Plutôt qu'essayer de progresser en faisant évoluer la moto, le Champion du monde 2021 va donc tout faire pour tirer le meilleur d'un package parfaitement connu dans les trois courses avant la pause estivale, à commencer par le GP d'Italie ce week-end.
"Dans les cinq premières courses, on a toujours cherché la meilleure version de la moto, on est allés vers le haut, le bas, l'arrière, l'avant..." a résumé Quartararo. "Tout était possible mais au final on a compris que tout ce qu'on testait ne fonctionnait pas vraiment et dès Jerez, mon équipe voulait revenir aux anciens réglages, des années précédentes. Les ingénieurs ont voulu essayer un peu plus et au Mans on a dit 'ok, on revient à ce que l'on connaît'."
"On a eu une réunion et je veux cette moto pour les trois prochaines courses. Ensuite, on aura une pause de six semaines et on aura vraiment le temps d'y réfléchir. Je veux au moins trois courses avec la même moto. Ce n'est peut-être pas la meilleure chose mais au moins on connaît la moto."
Le Mugello est souvent un rendez-vous permettant d'introduire le deuxième carénage permis pendant la saison, les hautes vitesses atteintes sur le circuit toscan étant propices à des changements, mais la M1 n'évoluera absolument pas jusqu'à Assen : "Il n'y aura pas du tout de nouveautés. À chaque fois qu'on a des nouveautés, on ne sait pas si c'est mieux ou pas donc c'est compliqué. C'est pour ça qu'on a décidé d'avoir trois courses d'affilée avec vraiment la même moto."
C'est évidemment frustrant mais on doit se battre avec ce que l'on a et faire de notre mieux.
Fabio Quartararo
Fabio Quartararo a pourtant longtemps réclamé des nouveautés à Yamaha sans en obtenir, jusqu'à cet hiver puisque le constructeur a enfin apporté de nombreuses évolutions à sa moto. Seul le gain de puissance sur le moteur a donné satisfaction, même s'il a pu contribuer à troubler le comportement de la moto. Quartararo a naturellement été déçu du constat d'échec qui a suivi chaque évaluation de nouveauté.
"Dans les premiers instants, c'est frustrant parce que pendant la pré-saison, on a testé beaucoup de choses, je n'en avais jamais eu autant : le châssis, le moteur, l'aérodynamique... Mais le fait qu'on ait utilisé aucune de ces choses [en course] est frustrant. On a eu de nouveaux éléments au test de Jerez et on n'a rien utilisé."
Fabio Quartararo
"C'est évidemment frustrant mais on doit se battre avec ce que l'on a et faire de notre mieux. Pour ma confiance, ce sera bien d'avoir la même moto pour trois courses consécutives, j'en ai besoin. Peut-être que ce n'est pas idéal mais au moins je connais la moto et je devrai m'adapter à ce que j'ai."
La Yamaha pourrait évoluer à nouveau après la pause estivale mais rien n'a été clairement défini pour le moment : "On ne sait pas [où l'on va]", a résumé Quartararo. "Sincèrement, on ne va pas dire qu'on est en confiance quand on revient d'un début de saison comme celui-là, mais il va falloir changer la donne."
Plus aucune attente pour les courses
Avec une Yamaha certes aboutie mais vieillissante face à la concurrence et des résultats modestes depuis le début de la saison, Fabio Quartararo ne peut pas se permettre d'afficher une ambition trop élevée. Le Français a confié au Mans qu'il n'était pas en capacité de songer au championnat et il est conscient que son seul podium de l'année, aux États-Unis, était le fruit de circonstances favorables.
"Sincèrement, il n'y a pas d'attentes désormais. Le but est évidemment de finir aussi bien que possible. Maintenant, je veux être sur les deux premières lignes le samedi, je ne pense pas au dimanche, aux résultats en course. À Austin, je me suis bien qualifié, j'ai pu prendre un bon départ et finir sur le podium."
"Si je suis honnête avec vous, évidemment c'est la course mais on n'avait pas le rythme pour le podium. Pecco était devant et il est tombé, Márquez n'était pas là et on sait à quel point Marc est rapide là-bas. En étant réaliste, ça aurait été un top 5, mais un top 5 est bien meilleur qu'une dixième place. Il faudra prendre le maximum, 100% de ce dont on sera capable. De mon côté, il faudra être réaliste, donner mon maximum et ne pas me fixer un résultat parce qu'ensuite on peut être très déçu."
Fabio Quartararo
Fabio Quartararo aborde donc le Gand Prix d'Italie sans savoir à quel résultat il pourra prétendre. Le Mugello fait la part belle à la vitesse de pointe, la faiblesse de la Yamaha, mais cela ne l'a pas empêché de briller ces dernières années, et la nature des virages pourrait finalement mieux convenir à la moto japonaise que ceux de plusieurs circuits visités depuis le début de la saison.
"Sincèrement, ce n'est pas un circuit qui nous convient très bien mais j'arrive vraiment à être rapide sur ce circuit. J'ai pu gagner en 2021, en 2022 j'ai pu me battre pour le podium et la victoire. C'est une autre époque, même si ça ne fait qu'un an ; on est dans une autre situation. Ce sera important pour nous que je donne 100% et de faire une bonne qualif."
"En fait, les virages lents sont un point faible pour nous, à cause de l'aérodynamique et de la puissance sur les premiers rapports", a précisé Quartararo. "En sortant des virages rapides [comme au Mugello], je sens moins le manque de puissance. Je pense que ça sera beaucoup mieux en ligne droite qu'au Mans ou à Austin. C'est une chose qui nous posera moins problème qu'avant."
Si l'inconnue demeure quant au potentiel de la Yamaha, Fabio Quartararo n'a pas de doute concernant sa condition physique malgré le début d'arm-pump qui l'a limité au GP de France. Il a depuis pu s'entraîner, "décompresser un petit peu" et n'a ressenti aucune gêne : "Le jour d'après, je suis allé faire trois jours de trial. dans la montagne, je n'ai rien eu du tout. Je suis allé faire un contrôle chez le docteur."
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