Interview

Giugliano - "J'ai réussi à tout reconstruire"

Davide Giugliano revient de loin, de très loin même, lui qui a subi deux coups d'arrêt majeurs en 2015 pour des fractures vertébrales.

Davide Giugliano, Team Aruba.it

Près d'un an après le premier de ces accidents, le voici en grande forme et galvanisé, impatient de s'attaquer à une saison qui s'annonce sous de bien meilleurs auspices. "Je suis à 100% !", a-t-il promis mercredi à Motorsport.com, en marge de la présentation officielle de l'équipe Ducati engagée en WSBK.

"Ce fut un hiver assez différent des autres, parce que je sortais de deux blessures assez graves", reconnaît-il néanmoins. "D'un côté, j'avais conscience d'avoir une équipe et une moto au top dans ce championnat, j'étais donc détendu. Mais d'un autre côté, je savais que je devais tout recommencer à zéro d'un point de vue physique et mental. Et je dois dire que j'ai réussi à tout reconstruire."

Ses retrouvailles avec la Panigale R après la pause hivernale lui ont permis de prendre la mesure des progrès réalisés dans les ateliers pendant la coupure. "C'était clairement une Panigale différente, développée dans son intégralité", constate le pilote italien, qui a déjà roulé cette année à Portimão puis Jerez.

"Il est difficile de faire des comparaisons et de parler de tous les composants. La Ducati de Jerez est une moto plus performante que celle que j'avais quittée", note-t-il. "On repart d'une moto qui a pas mal changé. Concernant les domaines dans lesquels on a le plus travaillé, je dirais certainement l'électronique, qui est la partie qui joue un rôle essentiel. On a aussi travaillé sur le moteur et les fourches, pour essayer de gagner en traction et en adhérence."

Une moto qui a subi de nombreux changements, au point que Davide Giugliano indiquait, après cette première salve d'essais de l'année, que la Ducati avait été faite "sur-mesure" pour lui. Il faut ajouter à cela l'arrivée de deux membres-clés au sein de son équipe technique, Aligi Deganello et Paolo Biasio.

"Je me suis tout de suite trouvé très bien avec eux", se réjouit le pilote. "Je pense que, grâce à l'expérience qu'ils ont emmagasinée année après année dans les séries les plus importantes, je pourrai être encore plus rapide. Ça s'est déjà bien passé pendant les essais, et ils ont réussi à me faire garder mon calme - ce qui n'est pas franchement ma qualité première. En travaillant étape après étape, ils m'ont aidé à atteindre le même niveau que mes adversaires, à Jerez, et j'en suis heureux." 

Davide Giugliano, Team Aruba.it
Davide Giugliano, Team Aruba.it

Photo by: Ducati Corse

Ainsi entouré, Davide Giugliano doit s'atteler à recréer la symbiose nécessaire avec sa moto, avec laquelle il dit avoir "toujours eu un rapport passionnel." Et d'ajouter : "Il arrive parfois que quelque chose aille de travers, mais en 2015 on s'est très bien entendu. Ceci dit, c'est déjà du passé."

Le présent passe par une confrontation de taille, avec le mastodonte Kawasaki. Et pour l'heure, le Romain ne s'emballe pas : "En ce qui me concerne, je dois encore beaucoup travailler. On n'en est qu'à la première prise de contact avec la nouvelle moto et je ne suis pas du tout proche ni des deux Kawasaki de Rea et Sykes, ni de l'autre Ducati officielle que pilote Chaz [Davies]. Mais c'est une question purement personnelle. J'ai fait très peu d'essais [en 2015] et je vais devoir en faire encore énormément pour me rapprocher des trois pilotes qui ont dominé la seconde moitié de la saison 2015."

De nouveaux adversaires

La nouvelle saison s'annonce d'autant plus intéressante que le plateau WSBK a été quelque peu remodelé, notamment avec l'arrivée de Nicky Hayden, sur Honda. "Nicky est clairement un grand pilote, qui a vraiment disputé une belle carrière en MotoGP", juge Giugliano. "Je pense qu'il ne sera pas loin des premiers, et ce dès le départ. Le niveau du Superbike s'est considérablement élevé avec l'arrivée de Nicky."

Et quid des Yamaha de Sylvain Guintoli et Alex Lowes ? "Elles sont très rapides et bien nées", constate le pilote Ducati. "Et puis l'équipe pourra compter sur deux pilotes très forts. L'un est très jeune et l'autre a beaucoup d'expérience. Yamaha comptera également parmi les grands protagonistes de 2016. Ils seront tout de suite dans le haut du classement."

Davide Giugliano, Team Aruba.it et Chaz Davies, Team Aruba.it
Davide Giugliano, Team Aruba.it et Chaz Davies, Team Aruba.it

Photo by: Ducati Corse

Au fond, le premier adversaire reste tout de même le coéquipier. "Comme dans toutes les équipes, chacun veut être devant l'autre. On est deux pilotes très rapides et compétitifs", résume Davide Giugliano au sujet de Chaz Davies. "Il y a entre nous une saine rivalité. Il est clair qu'on ne s'aime pas et qu'on ne se déteste pas. On fait simplement le même sport, on court avec les mêmes objectifs. Rien de plus, rien de moins."

Une rivalité saine, mais qui poussera Giugliano à hausser le ton tant Davies est monté en puissance en 2015. Attendu comme un sérieux outsider, voire même plus, le Gallois a tout intérêt à rester sur ses gardes, car il partage le stand avec un pilote qui, décidément, a envie de rattraper le temps perdu.

"J'avoue que j'ai hâte d'arriver à Phillip Island et de courir", admet-il. "Je ne veux pas me donner d'objectifs, ni dire dans quelle position j'aimerais terminer la saison 2016, je n'aime pas faire ça. En revanche, j'adore rentrer chez moi et me dire que je suis content. Ça veut dire que j'ai réussi à faire de belles choses quand ça comptait le plus."

Propos recueillis par Giacomo Rauli

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