Pour Alpine, ne pas avoir d'équipe cliente est un "énorme avantage"
Alpine est la seule écurie à utiliser les moteurs Renault en Formule 1, et d'après elle, cela représente un atout majeur.
Voilà deux ans que l'écurie Alpine est la seule à utiliser les moteurs conçus par la structure sœur Renault à Viry-Châtillon, deux entités qui travaillent main dans la main depuis toujours (ou presque). Cependant, pendant longtemps, le Losange a également fourni ses groupes propulseurs à d'autres écuries : Red Bull, Toro Rosso, Caterham, Williams, McLaren… Ce n'est plus le cas à ce jour.
En parallèle, trois équipes utilisent les moteurs Ferrari, quatre ceux de Mercedes, tandis que les unités de puissance Honda/Red Bull sont employées par les deux écuries de la marque au taureau. Est-ce préjudiciable à Alpine avec une moindre collecte de données, ou bien pas forcément ?
"Je pense qu'il y a un énorme avantage, et notre attention n'est pas détournée", déclare Matt Harman, directeur technique d'Alpine F1 Team, à RacingNews365. Le Britannique a précédemment occupé les rôles de designer en chef adjoint puis de directeur de l'ingénierie à Enstone, où il est arrivé en 2018 après être passé par Mercedes pendant 18 ans. "Nous avons été une écurie d'usine qui fournissait ses moteurs à d'autres, et l'attention est toujours détournée dans une certaine mesure."
Renault a motorisé Red Bull pendant neuf saisons, de 2007 à 2015 (ici en 2009)
"Il y a toujours des compromis à faire pour s'assurer que le produit puisse bien interagir avec d'autres châssis. Là, nous n'avons rien de tel. Il est relativement bien que nos conversations concernent en premier lieu les principes primordiaux d'ingénierie : comment nous allons concevoir le moteur, avec quelle architecture, comment il va s'intégrer naturellement à la voiture. Nous ne parlons plus de compromis."
Harman admet cependant que la situation n'est pas binaire et qu'il y avait des avantages à fournir les moteurs Renault à d'autres écuries – surtout vu les pépins techniques rencontrés par Alpine en 2022. "Les équipes clientes apportent bel et bien une contribution, et le fait qu'elles trouvent une idée et adaptent le moteur pour concrétiser celle-ci peut bien permettre d'apprendre quelque chose", souligne-t-il. "Parfois, on manque certaines de ces informations, ainsi qu'un peu de fiabilité, mais lors de mon expérience précédente également, les clients n'utilisaient pas toujours la dernière version du matériel."
"Cela peut être bénéfique côté fiabilité, on peut apprendre beaucoup en ayant des échantillons différents, plus de compréhension, plus de données, mais en fin de compte, nous n'en avions pas besoin. Nous avons réussi à résoudre [les problèmes] pour le moteur de l'an prochain. Mais il est vraiment, vraiment important d'avoir parfois davantage d'échantillons de données, alors ce serait à mon avis un désavantage [de ne pas avoir d'écurie cliente], mais la liberté de pensée et la liberté d'exploiter ce que l'on veut faire dans la voiture sans le moindre obstacle ne sont pas négligeables."
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