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Aston Martin ne deviendra pas un "monstre" comme les top teams

Si elle dispose de moyens financiers plus importants depuis son rachat par un consortium mené par Lawrence Stroll, l'écurie Racing Point (qui deviendra Aston Martin en 2021) n'a aucunement l'intention de se laisser griser par la folie des grandeurs.

Sergio Perez, Racing Point RP20

Sergio Perez, Racing Point RP20

Glenn Dunbar / Motorsport Images

La Formule 1 se dirige vers une nouvelle ère, avec un plafond budgétaire de 145 M$ en 2021 et encore inférieur les années suivantes. Voilà qui convient à merveille à l'équipe Racing Point qui, sous le nom de Force India, avait pour habitude de signer des exploits avec le plus petit budget de la grille, notamment la quatrième place du championnat des constructeurs en 2016 et en 2017.

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Placée sous administration judiciaire à l'été 2018, l'écurie a trouvé un repreneur en un consortium mené par le milliardaire Lawrence Stroll et bénéficie désormais de ressources plus confortables, avec près de 30 millions d'euros de budget supplémentaire et environ 60 employés en plus. Le projet prend de l'ampleur, d'autant que la structure va être rebaptisée Aston Martin à partir de 2021, Stroll étant devenu l'un des investisseurs du constructeur britannique. De quoi donner du baume au cœur au personnel de l'écurie, qui a longtemps craint pour son avenir.

"Quand nous avons appris que le lien avec Aston Martin était le principal objectif [de Lawrence Stroll], un enthousiasme incroyable s'est propagé dans l'entreprise. On en frissonnait d'excitation", se souvient Andy Green, directeur technique, dans le podcast Beyond The Grid. "Nous sommes passés d'un stade où nous étions tous en train de chercher un nouveau job à être sur le point de devenir l'écurie d'usine Aston Martin. Si quelqu'un l'avait prédit, personne n'y aurait cru ! Cela a complètement changé la manière dont nous réfléchissons. Cela n'a pas vraiment changé la manière dont nous agissons, car notre objectif est toujours d'être l'écurie la plus efficace de la grille, et cela va le rester."

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Il n'est donc pas question d'entreprendre un développement trop ambitieux, notamment au niveau des ressources humaines, compte tenu de la direction empruntée par la Formule 1.

"C'est l'une des premières discussions que nous avons eues [avec Lawrence Stroll] : 'De quoi avez-vous besoin ? Que devrions-nous faire ?', avec l'objectif de ne pas devenir l'une de ces écuries monstres", poursuit Green. "Il s'agissait de maintenir l'efficacité et la taille actuelles de l'équipe, que nous trouvions vraiment parfaites. Nous ne voulons pas passer soudain de 450 employés à 800 ou 900. Cela n'a jamais fait partie de nos souhaits."

"L'une des grandes discussions que nous avons eues est la suivante : comment réduire l'écart plus rapidement avec les trois top teams ? On le voit année après année, ces trois top teams sont largement plus performants que le reste de la grille. Et ce n'est pas sorcier, c'est juste de la physique."

"Cela fait très longtemps que nous discutons avec Mercedes pour utiliser leur soufflerie. Ce n'était pas vraiment le cas avant que Lawrence n'arrive et que la réglementation commence à l'autoriser. Lawrence est arrivé et nous a donné cet argument supplémentaire, permettant à Mercedes de s'ouvrir à nous en ce qui concerne la soufflerie, et cela change la donne."

Andrew Green, directeur technique Racing Point parle aux médias

Dans ce contexte, une écurie a-t-elle encore besoin de 800 employés pour pouvoir remporter un Grand Prix ? "Je pense que si vous aviez posé cette question il y a un an, on aurait dit oui", estime Green. "Mais pas maintenant. Pas dans le climat actuel et pas avec la réglementation qui arrive à partir de 2022. Je pense que ces écuries sont désormais des dinosaures et qu'il faut être de petite taille, voire mince, mais efficace. C'est notre force."

"En ce qui concerne le côté financier de la réglementation, je pense qu'ils font un pas vers nous, ils vont vraiment nous permettre de nous battre avec ce qu'étaient les grandes équipes, car elles ne peuvent plus être de grandes équipes. Elles vont devoir revenir bien plus près de notre niveau. Nous faisons ça depuis des années. Nous sommes à ce niveau depuis très longtemps. Et je pense que nous faisons du bon travail dans ce contexte. Je ne dis aucunement que nous sommes les meilleurs ou ne pourrions mieux faire. Bien sûr que nous pourrions mieux faire. Mais nous disposons de systèmes et de groupes qui savent comment travailler en faisant des économies. Cela va nous aider."

Avec la nouvelle usine, prendre la main sur la production

Quant à la construction d'une nouvelle usine sur le site de Silverstone, qui a pris du retard en raison de la crise du coronavirus, elle est toujours d'actualité. "Mais nous n'allons pas la remplir de 900 personnes", précise Green. "La stratégie est différente : l'usine endosse le rôle de production, qui a toujours été hors de notre contrôle. Nous sommes une si petite équipe qu'il nous faut sous-traiter une grande partie de la production. En produisant les pièces nous-mêmes, nous pouvons réduire le délai de production."

"C'est un aspect majeur de cette nouvelle usine. Il ne s'agit pas de recruter à tire-larigot. Il s'agit d'améliorer encore davantage notre efficacité. Et je pense qu'en partant d'une feuille blanche, en sachant quelles sont les règles et comment nous devons fonctionner, nous sommes dans une position absolument idéale pour concevoir une usine sur mesure pour la nouvelle ère de la Formule 1."

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