Les 20 M$ de budget en plus ne font pas que des heureux
AlphaTauri fait partie des petites équipes qui ont reçu un coup de pouce au niveau du plafond budgétaire afin d'améliorer leurs infrastructures, mais cela ne fait pas son bonheur : encore faut-il avoir de l'argent à dépenser.
Alors que certaines écuries, avec Williams en figure de proue, se plaignaient de ne pas avoir suffisamment de marge au niveau du plafond budgétaire pour améliorer leurs infrastructures vétustes, la FIA leur a donné un coup de pouce. Si les dépenses maximales dans ce domaine étaient limitées à 45 M$ pour la période 2021-2024, la somme autorisée est désormais de 51 M$ pour Red Bull, Mercedes et Ferrari, 58 M$ en ce qui concerne McLaren, Alpine et Aston Martin, et 65 M$ quant à AlphaTauri, Alfa Romeo/Sauber, Haas et Williams.
On imaginerait que ces quatre petites équipes sont aux anges, mais contrairement à Williams ou encore à l'écurie prochainement rebaptisée Sauber qui se muera en Audi en 2026, ce n'est pas le cas chez AlphaTauri. En effet, être autorisé à dépenser davantage ne signifie pas que l'on dispose des liquidités pour le faire, souligne le PDG de la petite Scuderia, Peter Bayer.
"Je pense que la première question à poser est vraiment : avons-nous l'argent ?", s'interroge Bayer auprès de Motorsport.com. "Car nous n'avons rien prévu de cette somme quand nous avons rencontré les actionnaires pour prévoir le budget. Alors je dois dire que je n'en suis pas un grand fan, à vrai dire."
Peter Bayer, PDG de la Scuderia AlphaTauri
"Comme vous le savez, j'ai été l'un des architectes du plafond budgétaire, et nous avions pour objectif d'égaliser les chances. Je comprends qu'il faille parfois faire des ajustements, et c'est ce que nous avons fait. Mais je trouve ça difficile à comprendre, parce qu'on fait un plan, on se focalise sur les domaines où l'on dépense l'argent, puis un mois plus tard, tout a changé et tu te dis : 'J'ai fait mon plan. Peut-être que ces gars-là savaient quelque chose que je ne savais pas'."
"Pour nous, c'est bien plus dur, assurément. Et en même temps, si l'on regarde les top teams, ce n'est pas forcément juste non plus. Car je me rappelle avoir vu les chiffres lors de la phase initiale du plafond budgétaire – les vrais budgets de Ferrari, Red Bull et tous les autres. Et nous ne comprenions littéralement pas comment ils allaient compresser tout cet argent sous le plafond. Et ils y sont parvenus. Et maintenant, les choses changent à nouveau. Je ne suis pas ravi de toute cette situation."
Bayer fait également référence à la dérogation qui a précédemment été accordée à Aston Martin et à McLaren pour mettre à jour leur soufflerie. "Je pense que le casse-tête, c'est que maintenant que la porte est ouverte, il faut dépenser cet argent", poursuit-il. "Parce que le plafond limite les dépenses, il définit les performances. Une fois le plafond ouvert, c'est un peu comme la soufflerie : quand Lawrence [Stroll] a eu la soufflerie [pour Aston Martin], on a commencé à en voir apparaître partout, alors qu'avant, tout le monde disait que l'avenir, c'était la CFD [la mécanique des fluides numériques, ndlr] ! Alors voilà, nous allons dépenser plus d'argent."
Une chose est sûre : Bayer sait ce qu'il va entreprendre s'il parvient à trouver du budget supplémentaire. "J'ai toujours une liste de souhaits. La première chose à laquelle je pense est que j'opterais pour un très, très beau simulateur", conclut-il.
Avec Adam Cooper
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