Les chefs d'équipes très mitigés sur les recours sportifs post-course

Frédéric Vasseur, directeur d'Alfa Romeo, estime qu'un "bazar" serait créé si les résultats de Formule 1 pouvaient devenir sujets à des changements après les Grands Prix.

Zak Brown, directeur exécutif de McLaren, Cyril Abiteboul, directeur général de Renault F1 Team, Otmar Szafnauer, Team Principal et PDG de Racing Point, et Frédéric Vasseur, Team Principal, Alfa Romeo Racing

Photo de: Steven Tee / Motorsport Images

Ferrari a reçu le verdict suite à sa présentation d'éléments destinés à faire revoir la pénalité de cinq secondes imposée à Sebastian Vettel lors du Grand Prix du Canada, qui a offert la victoire à Lewis Hamilton, deuxième à l'arrivée. Et celui-ci n'a pas été en faveur de la Scuderia, qui a vu sa requête rejetée.

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Pour se faire entendre, Ferrari n'a pas interjeté d'appel auprès de la Commission Sportive de la FIA, mais s'est servi du droit de révision figurant au Code Sportif International et devant être soutenu par des éléments que l'équipe italienne jugeaient "nouveaux, significatifs et pertinents". L'audience devait déterminer si les commissaires sportifs de la FIA allaient maintenir leur verdict initial en pénalisant Vettel ou s'ils devaient revoir le résultat post-course, ce qui aurait été un événement marquant dans la discipline dans la mesure où les possibles déclassements ou changements de résultats interviennent habituellement sur des bases techniques du règlement et non sur des jugements sportifs revisités. L'audience avec les commissaires présents à Montréal s'est tenue entre les séances d'EL1 et EL2 du Grand Prix de France, ce vendredi.

"Un bazar"

Amené à commenter le fond de la méthode employée par Ferrari plus que la forme de la situation spécifique de Vettel, et ce avant même que le verdict soit rendu, Frédéric Vasseur n'était guère enthousiasmé par l'idée de voir une telle démarche potentiellement faire jurisprudence et ouvrir la porte à toutes les contestations possibles après-course.

"Rien à voir avec le cas de Seb, mais je pense qu'il nous faut éviter trop d'audiences après les courses pouvant revisiter les résultats d'une course de Barcelone en juillet [par exemple]", souligne le Français avec pragmatisme. "Ce serait un bazar pour vous [les médias] et pour nous. Je pense qu'il nous faut garder en tête que la position des commissaires n'est pas évidente. J'ai entendu plein de commentaires de pilotes et de journalistes ; nous avons tous regardé dix fois les images et avons eu le temps de réagir. Il leur faut prendre les décisions [sur le moment]. Mais je pense qu'il fait sens, si vous avez un drive-through, d'avoir un drive-through. On ne peut pas demander un retrait de 25 secondes de son temps de course. À un certain niveau, cela a du sens, car il faut être fixés le lundi."

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Amené lui aussi à réagir sur le sujet, Zak Brown, PDG de McLaren, demeurait hésitant à commenter le cas Ferrari en lui-même. Il acquiesçait cependant quant au fait que le résultat final devrait être plus facile à déterminer de manière définitive. "D'une manière générale, nous avons tellement de pénalités pour tout un tas de raisons : pilotage, mécaniques, techniques", juge-t-il. "Je pense qu'il nous faut faire en sorte pour les fans que, quand la course est terminée, on sache qui a gagné et que ça ne soit pas modifié à une date ultérieure. En tant que sport, nous devons, nous montrer un petit peu moins compliqués dans les technicités de toutes nos règles afin que ce soit un peu plus évident à suivre."

Cyril Abiteboul (Renault) a lui aussi été interrogé sur le sujet en conférence de presse ce vendredi. Le Français estime lui aussi que le problème concerne la manière dont sont écrites les règles et non celle dont les commissaires les appliquent.

"Peut-être nous faut-il instaurer une sorte de panel d'experts devant examiner un certain nombre de situations, en provenance d'autres formes de courses comme le MotoGP, afin de voir ce qui est possible sans encourager les comportements idiots. Nous souhaitons voir de l'action et ne voulons pas être des avocats qui pilotent une auto, comme l'a dit Seb. Ce genre de situation se produit de manière assez régulière et c'est négatif pour la F1. Je ne vois pas cela se produire dans les autres disciplines. À nous de le régler."

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