Wolff : "Je n'ai pas d'explication" à la pole de Russell
Mercedes a connu un sacré revirement par rapport à ses médiocres résultats en essais libres au Grand Prix de Hongrie : George Russell a décroché la pole face aux Ferrari, et Lewis Hamilton pense qu'il aurait pu se hisser en première ligne sans un problème de DRS. Le directeur d'équipe Toto Wolff peine toutefois à comprendre ce drastique gain de performance, comme il l'a expliqué à l'issue des qualifications.
Comment expliquez-vous ce retournement de situation par rapport aux essais d'hier et au Paul Ricard ?
Je n'ai pas d'explication. J'ai dit à Shov [Andrew Shovlin, directeur de l'ingénierie piste, ndlr] de noter tout ce qu'il a fait depuis ce matin, y compris ce qui a été mangé, afin de retracer les raisons pour lesquelles ça se passe si bien. Franchement, cette saison oscille entre dépression et exubérance, et cela change parfois du jour au lendemain. Hier, nous avons essayé des choses qui ne fonctionnaient pas du tout. Mais elles nous ont donné des pistes à suivre pour aujourd'hui.
À vrai dire, cette année est un exercice pénible. Aujourd'hui, vu les tendances de la saison où nous sommes vraiment mauvais en qualifications mais performants le dimanche, nous avons libéré du potentiel sur la voiture. Et si nous prouvons demain que notre rythme de course n'a pas souffert, alors je nous considérerai de retour dans une position solide.
Un parallèle peut-il être tracé avec la saison 2009 de Lewis Hamilton, où un package majeur d'évolutions avait propulsé McLaren aux avant-postes ?
Nous en avons parlé. Il a dit : "En Hongrie, nous avions redressé la voiture chez McLaren et elle était compétitive à nouveau" [et même en Allemagne, au Grand Prix précédent, où Hamilton bénéficiait des évolutions mais avait subi une crevaison au premier tour, ndlr]. Je dois vraiment dire que j'admire la contribution très personnelle des deux pilotes au développement de la voiture cette saison.
Je ne suis pas là en train de dire "hourra, nous sommes retour dans la course au titre" juste parce que nous sommes en pole. Mais que ce soit une deuxième place le dimanche ou une 14e place après une séance d'essais libres, tous deux gardent leur sang-froid. Ils étaient très rationnels et essayaient de travailler sur le moindre détail, même si le détail en question ne paraissait pas important compte tenu de l'envergure des problèmes fondamentaux.
À vrai dire, hier, car c'était une journée abominable, [Hamilton] a montré du leadership dans la réunion. C'est lui qui ne cessait d'être optimiste. Et ensemble, ces deux pilotes à des stades très différents de leur carrière ont représenté une force phénoménale pour que tout le monde garde le moral.
George Russell, Mercedes W13
Pourquoi n'arrivez-vous pas à comprendre ce qui se passe avec cette voiture ? Pourquoi Hamilton souffre-t-il davantage que Russell ?
Aujourd'hui, la frustration est certainement immense pour Lewis car c'est la première fois que la voiture est assez rapide pour jouer la pole position. Et son DRS se coince. Ça ne peut pas être pire dans le contexte où il s'est battu si dur toute l'année pour avoir une voiture rapide et où c'est son coéquipier qui est en pole – même si je ne doute pas que [Hamilton] pense que [Russell] le mérite absolument. Mais il sait très bien faire la part des choses et digérer, et demain est un autre jour. Il y a quelques gars devant lui, je pense que nous avons un meilleur rythme de course qu'eux. Espérons qu'il pourra remonter, et qui sait ce qui se passera demain ?
Quelles étaient vos émotions dans le dernier tour ? Après le tour de Russell à Spa-Francorchamps, vous aviez dit "C'est pas mal", qu'avez-vous dit cette fois ?
J'ai dit "C'est pas de la merde !" à la radio aujourd'hui. Et c'est très positif venant de moi, ce n'est pas négatif. C'était une expérience assez intéressante, car nous savions que nous étions rapides avec nos pneus tendres usés ; nous étions déjà assez compétitifs. Puis nous avons mis les pneus neufs, et la première réaction a été que le DRS était coincé chez Lewis… Très négatif… Mais ensuite, le premier secteur est arrivé, et évidemment, nous voyions l'écart évoluer. Je me rappelle avoir dit aux ingénieurs "Je pense qu'on joue la pole, là", et de l'autre côté, le silence régnait. Après le second secteur, c'était extrêmement serré, et tels sont les moments que je chéris tant en Formule 1. Cela arrive de manière inattendue, mais la performance est vraiment là et on accomplit ça.
Propos recueillis par Jonathan Noble
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