La menace Ferrari se précise pour Toyota aux 24H du Mans

Sur le papier, le doublé de Toyota à Spa le week-end dernier, constituant également sa troisième victoire en autant de courses, a renforcé le statut de grandissime favori du constructeur japonais pour les 24 Heures du Mans. Néanmoins, une lecture plus approfondie de la course confirme aussi que la menace Ferrari se précise.

#51 Ferrari AF Corse Ferrari 499P - Hybrid: Alessandro Pier Guidi, James Calado, Antonio Giovinazzi, #50 Ferrari AF Corse Ferrari 499P - Hybrid: Antonio Fuoco, Miguel Molina, Nicklas Nielsen

Photo de: Paul Foster

Non, le doublé de Toyota samedi dernier lors des 6 Heures de Spa-Francorchamps n'a rien eu d'une promenade de santé. D'ailleurs, dans les rangs de l'équipe nippone, on reconnaît volontiers ne "pas avoir eu un rythme fantastique" et que parallèlement, Ferrari a installé un peu plus la perspective d'un duel dans la Sarthe le mois prochain.

Kamui Kobayashi, Mike Conway et José María López se sont imposés au volant de la n°7 après avoir mené 132 des 148 tours d'une course mouvementée, qui a débuté sur une piste humide et a vu la voiture de sécurité intervenir à quatre reprises. Il y a également eu trois neutralisations par Full Course Yellow. Or si l'on se penche sur le rythme moyen, c'est bien la Ferrari 499P qui était la plus rapide, même si la mieux classée des deux a terminé troisième derrière l'autre Toyota pilotée par Sébastien Buemi, Brendon Hartley et Ryo Hirakawa.

Cela s'explique en grande partie par le fait qu'au volant de la n°51, Alessandro Pier Guidi, James Calado et Antonio Giovinazzi ont passé le plus clair de leur temps à tenter de rattraper le temps perdu dans la première heure. Ce n'est que dans le dernier tour que le podium a été assuré, après avoir pris in extremis l'ascendant sur la Porsche n°5. Après avoir enregistré plus d'un tour de retard, le trio de la Scuderia est revenu à un peu plus d'une minute de la Toyota victorieuse. Pour la Ferrari n°51, l'essentiel du temps a été perdu en début de course en s'élançant avec les pneus pluie alors que Toyota avait opté pour les slicks. Il y a également eu un souci pneumatique dans la troisième heure.

Ferrari avait orienté ses réglages pour la deuxième partie de course car les prévisions météorologiques indiquaient qu'il ne pleuvrait plus. Avec les pneus mediums proposés par Michelin, l'offensive menée en piste par James Calado a permis de revenir sur la Porsche qui était chaussée de gommes tendres et en difficulté dans son dernier relais. "Je n'arrêtais pas de demander l'écart, pour rester bien alerte", confie le pilote britannique. "Je me suis dit que j'allais attaquer et espérer le meilleur. Ils m'ont dit que je le rattraperais dans le dernier tour, mais je devais garder ce rythme. J'ai pris beaucoup de risques."

La Ferrari n°50 devançait d'ailleurs la voiture sœur en début de quatrième heure lorsqu'Antonio Fuoco a perdu le contrôle en sortant des stands. Un incident qui n'était pas le premier du genre au cours de ce week-end, dans un contexte d'interdiction de la chauffe des pneumatiques qui a beaucoup fait parler.  

La Ferrari 499P est en progression constante depuis ses débuts en compétition.

La Ferrari 499P est en progression constante depuis ses débuts en compétition.

Forcément, la question qui se pose après cette course est de savoir si Ferrari aurait pu l'emporter sans le retard accumulé prématurément. "Le point positif, outre le podium, c'est que l'on était beaucoup plus proche du rythme de Toyota", admet James Calado. "Sans toutes ces petites choses qui ont mal tourné, on aurait peut-être pu se battre avec eux. Il y a eu quelques décisions stratégiques qui n'ont pas joué en notre faveur, et on a dû s'arrêter deux fois en urgence. On a vraiment été malchanceux et on a perdu beaucoup de temps."

En revanche, le choix des pneus pluie en début de course n'a, selon le manager Giuliano Salvi, "pas changé énormément le résultat". En revanche, si les interventions de la voiture de sécurité ont parfois pu aider, leur timing a été selon lui "assez douloureux" pour la stratégie de Ferrari.

À un mois de la Journée Test des 24 Heures du Mans, qui marquera le grand retour d'un prototype Ferrari sur le tracé sarthois, la Scuderia a également un argument intéressant à faire valoir. Les performances de son Hypercar dans les deux premiers secteurs à Spa-Francorchamps laissent penser que la 499P se montrera à l'aise dans les parties ultra-rapides caractéristiques au Mans.

"Il semble que l'on soit bons dans les portions à haute vitesse, et on sait que les 24 Heures du Mans se déroulent à des vitesses assez élevées", relève James Calado. "On dirait que l'on a fait un pas en avant ce week-end : on a travaillé avec acharnement pour optimiser un peu les choses, en particulier de notre côté du garage, afin d'essayer d'améliorer notre rythme et notre situation sur les longs relais."

Propos recueillis par Gary Watkins

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