Bezzecchi chez Tech3 en 2019 : la saison de tous les risques

Révélé la saison précédente en Moto3, Marco Bezzecchi a connu les plus grandes difficultés lorsqu'il a couru sous les couleurs de Tech3 en Moto2. Il s'est néanmoins noué un lien fort avec l'équipe française et son patron, Hervé Poncharal.

Marco Bezzecchi, Tech 3

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Révélation de la saison 2022 en MotoGP, Marco Bezzecchi a convaincu par son attitude autant que sa courbe de performance pour ses débuts dans la catégorie reine. Trois ans plus tôt, certains ne devaient pourtant pas miser cher sur sa capacité à ainsi remonter la pente jusqu'à être récompensé par le prix de Rookie de l'année parmi l'élite. Il faut dire que son arrivée dans la catégorie Moto2 en 2019 s'était révélée particulièrement douloureuse.

Il avait alors vingt ans et venait de sortir du bois en se battant pour le titre Moto3 face à Jorge Martín et Fabio Di Giannantonio. Impressionnant avec ses trois victoires sur un total de neuf podiums, il avait décroché son ticket pour la catégorie intermédiaire et intégré un team Tech3 qui accueillait alors deux rookies. Mais plus que les pilotes, c'est la moto qui n'allait pas être dans le coup et, très vite, ce fut la douche froide. Le châssis KTM n'était pas à la hauteur, et seul Brad Binder parviendrait à se démarquer en deuxième partie de saison au milieu de l'escadron Kalex et des Speed Up, loin devant Marco Bezzecchi et son coéquipier, Phillip Öttl. L'Italien n'allait marquer ses premiers points qu'à Assen, lors du huitième Grand Prix de la saison, avant seulement trois autres courses conclues dans le top 15. À la clé, la 23e place finale, très loin de ses ambitions.

"J'ai eu très peur que ça soit la fin de sa carrière", explique à Motorsport.com Hervé Poncharal, semblant encore avoir des sueurs froides à l'idée de l'impasse dans laquelle le sympathique pilote italien aurait pu se trouver après une saison si difficile dans l'équipe Tech3. "C'était un méga espoir en Moto3. Il n'a pas eu le titre mais il le jouait, on savait que c'était vraiment un grand talent. Et j'ai eu très peur du fait que cette moto était loupée en début d'année, qu'il s'est senti perdu, que lui-même se posait la question − à un moment donné, tu te poses la question, [tu te dis] 'est-ce que je suis vraiment doué ?'."

Se sentant en quelque sorte en responsabilité du sort de ce jeune pilote, le patron de l'équipe de Bormes-les-Mimosas a finalement été libéré de ses craintes lorsque Bezzecchi a trouvé un point de chute pour 2020 : "Quand j'ai su qu'il allait pouvoir rebondir dans l'équipe VR46 en Moto2, j'étais soulagé. C'était relativement simple parce qu'il fait partie de la famille VR46, ils l'ont récupéré et c'était très bien."

"Mon but est de faire en sorte que le passage chez nous soit le plus constructif possible", rappelle Hervé Poncharal, qui se voit volontiers comme un passeur et tend à ne pas se focaliser que sur la partie émergée de l'iceberg que sont les résultats, mais aussi à rester attentif à la vie de groupe qui se crée au sein d'une équipe. En ce sens, la réussite aura été totale avec Marco Bezzecchi, à en juger par l'amitié qui s'est nouée entre le pilote et le team.

"Avec les gens de l'équipe, j'ai eu un rapport fantastique. Et j'ai encore aujourd'hui une très belle relation avec ceux qui sont restés dans le paddock", nous explique Marco Bezzecchi. "Certains ont changé de paddock ; un de mes mécaniciens est allé en rallye, d'autres ont pu arrêter ce métier. Mais avec ceux qui sont restés dans le paddock j'ai gardé un bon rapport, on s'est énormément amusés."

"Je me suis senti vraiment bien, surtout avec Ben qui était mon mécanicien et qui est toujours dans l'équipe, on est très liés", poursuit le pilote italien. "Les résultats ne sont pas arrivés mais je me suis trouvé très bien avec les personnes et tout le monde s'est donné au maximum. On courait tous pour la même chose, ça ne l'a pas fait mais on s'est quand même très bien entendus."

Malgré les difficultés, Marco Bezzecchi a noué des liens forts avec l'équipe Tech3

Malgré les difficultés, Marco Bezzecchi a noué des liens forts avec l'équipe Tech3 et Hervé Poncharal

"Malheureusement, ça n'a pas été une année facile. Quand on change de catégorie, il y a des pilotes qui mettent plus ou moins de temps, et moi j'ai mis un peu plus de temps que ce que j'aurais moi-même pensé à cette occasion-là et ça n'a pas été facile", souligne Bezzecchi, beau joueur, "mais je me suis très bien senti. Avec Hervé, encore aujourd'hui quand on se voit on se salue tout le temps, on se prend dans les bras, on est resté en très bon rapport. Je pense que c'est un des personnages les plus charismatiques de ce milieu."

Le lien noué dans l'adversité a perduré, en effet, et il fait aujourd'hui la fierté d'Hervé Poncharal qui fait écho aux propos de son ancien pilote : "Ce qui me plaît, c'est qu'à chaque fois que je le vois il me prend dans ses bras, et son père Vito pareil. À chaque fois. Dès qu'on se croise dans un aéroport, s'il peut il me paye un café, on discute. Je suis tellement heureux d'avoir réussi à créer cette relation avec lui, surtout dans ce contexte."

Passé sur Kalex avec le team VR46, Marco Bezzecchi a réalisé deux solides saisons en 2020 et 2021, retrouvant les premières places avec pas moins de sept podiums chaque année et plusieurs victoires, pour finalement être promu dans la catégorie MotoGP, toujours avec l'équipe italienne. Un premier podium l'y a vite récompensé, à nouveau à Assen.

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