Dovizioso abattu après un Mugello dont il n'a pas pu profiter

Andrea Dovizioso espérait retrouver un peu de plaisir en courant au Mugello, cependant son Grand Prix national a tourné au calvaire pour le pilote RNF. L'avenir ? Il n'y pense tout simplement pas.

Andrea Dovizioso, RNF MotoGP Racing

Les conclusions très franches qu’il tirait lors du Grand Prix de France ne laissaient déjà que peu d’espoir quant à l’avenir d’Andrea Dovizioso en MotoGP. Son état d’esprit lors de son épreuve nationale, au Mugello, n’a fait que renforcer l’idée que le triple vice-Champion du monde ne serait plus sur la grille l’an prochain, soutenant même les doutes qui pèsent sur la suite de sa saison.

Très réaliste quant au fait qu’il ne parvient pas à appliquer à la Yamaha le pilotage qui lui convient, l’Italien semble s’être fait une raison depuis qu’une réunion avec la direction du groupe lui a confirmé qu’il ne recevrait pas les pièces espérées pour tenter d’inverser la tendance. C’est seul actuellement qu’il s’échine à trouver la clé, mais ses tentatives de changement de style n’aboutissent pas. Course après course, séance après séance, il se heurte toujours au même mur.

Malgré son réalisme et une situation qu’il perçoit donc clairement depuis déjà plusieurs semaines, Andrea Dovizioso accusait le coup dimanche, à l’heure de clore le Grand Prix d’Italie. Lui qui il y a cinq ans connaissait cette joie aujourd’hui vécue par Pecco Bagnaia, celle de remporter son épreuve nationale au guidon d’une Ducati, il a vu le week-end tourner en une vraie souffrance avant de terminer la course avant-dernier, à 31 secondes du vainqueur.

"Je voulais vraiment faire un bon Mugello, apprécier ce Mugello, mais ça n’a vraiment été le cas dans aucune séance et la course a été très dure", résumait-il dimanche. "Je voulais vraiment profiter du Mugello, même sans être trop compétitif et même s’il n’y a pas eu beaucoup de monde, ce qui était assez inattendu pour moi. Ça reste le Mugello, c’est quand même beau et j’aurais voulu le savourer beaucoup plus, mais en réalité zéro, zéro, zéro. Ça a même été vraiment mauvais, à tous les niveaux. Sur la moto je ne pouvais pas profiter, donc ça a été pesant."

Pour Dovizioso, il est très clair désormais qu’en l’absence d’évolutions techniques, c’est son pilotage qui n’est pas adapté à la M1. "Chaque séance me confirme toujours la même histoire, et je pense qu’au Mugello c’est encore plus clair car j’ai vu Darryn [Binder] et Franky [Morbidelli] pendant la course et ils étaient plus rapides en milieu de virage. La façon d’être rapide avec la Yamaha, c’est en entrée, c’est le meilleur moment pour que la Yamaha gagne du temps. Mais quand j’essaye de faire ça, je suis lent. Je ne suis pas bon pour faire ça."

"La façon dont il faut piloter la Yamaha, et dont il faut utiliser son potentiel, est tellement éloignée de ce dans quoi je suis bon. Alors si j’essaye de suivre cette façon de faire, c’est encore pire et c’est pour ça que je me mets en colère sur la moto, j’ai du mal… Ça ne marche pas, c’est assez clair", constatait le pilote de 36 ans, revenu à la compétition avec la M1 du team SRT (devenu RNF) après s’être séparé de Ducati en 2020. Un retour qu’il n’avait voulu accepter qu’à condition qu’il soit synonyme de compétitivité, ce qui semble définitivement être un échec.

Alors, lorsqu’il a été interrogé sur le fait que le team RNF se lie à Aprilia pour la saison prochaine, il a rapidement balayé tout intérêt, obnubilé par son manque actuel de compétitivité. "Je pense qu’il est stupide de penser à l’avenir à l’heure actuelle en ce qui me concerne. En ce moment, je ne vois pas la raison pour laquelle je courrais. Je n’aime pas être dans cette situation. Je ne veux pas vivre cette situation trop longtemps et j’ai toujours dit que si je ne suis pas compétitif, je ne serai pas en MotoGP. Je m’en fiche, même si je peux trouver une place. Donc à l’heure actuelle, je n’y pense vraiment pas, peu importe le constructeur."

La suite, c’est à Barcelone qu’elle va s’écrire, où Andrea Dovizioso tentera de se remobiliser dès cette semaine en comptant, qui sait, sur une typologie de piste et un grip différents. Mais inutile de lui demander ce qu’il attend pour le test post-course qui y fera suite. "On vit au jour le jour, car on n’a pas de plans, ou le matériel que j’aimerais essayer pour tenter de changer cette situation", prévenait-il dimanche. La vraie question aujourd’hui semble être de savoir s’il tiendra vraiment jusqu’à la fin de la saison, avec encore cinq mois et 12 courses au programme de ce qui a tout l’air d’être un calvaire pour lui.

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