KTM voit partir deux de ses pilotes fétiches

Issus de la Red Bull Rookies Cup et passés par le team Ajo, véritable tremplin vers le MotoGP, Miguel Oliveira et Raúl Fernández ont gravi tous les échelons du programme KTM. Mais en 2023, ils rejoindront une autre marque.

Miguel Oliveira, Red Bull KTM Tech 3

Photo de: Gold and Goose / Motorsport Images

Avec le départ de Miguel Oliveira et Raúl Fernández, confirmé ce mardi, ce sont deux membres clés de la famille KTM qui vont rejoindre la saison prochaine le clan Aprilia. Le constructeur autrichien voit partir deux de ses pépites, des pilotes intégrés au groupe dès leur plus jeune âge via la Red Bull Rookies Cup et le team Ajo.

Miguel Oliveira, notamment, est un pur produit de l'école KTM, premier exemple de l'ascension possible au sein du programme de la marque. Il n'est passé que brièvement par la Red Bull Rookies Cup en 2008, mais y a marqué les esprits avec deux victoires en trois courses. Après avoir multiplié les expériences avec différentes marques durant ses premières années mondiales, le pilote portugais a livré une saison Moto3 magistrale en 2015, auréolée de la deuxième place au championnat après six victoires, et ce au guidon de la KTM du team Ajo, école quasi-officielle de la marque autrichienne.

Une fois en Moto2, il a retrouvé ce cocon après une brève parenthèse chez Leopard Racing et, depuis 2017, ne l'a plus quitté. Au passage, il a remporté six courses de la catégorie intermédiaire en se battant deux fois pour le titre, puis quatre en MotoGP en totalisant six des 13 podiums qui figurent au palmarès de la KTM RC16.

Dans une volonté de garantir à ses pilotes un traitement égalitaire quelle que soit leur équipe, KTM l'a aligné dans ses deux teams MotoGP, mais un retour chez Tech3 pour 2023 est une option qu'Oliveira n'a pas souhaitée. Malgré l'insistance de Mattighofen, le Portugais a suivi son choix, celui de changer de casquette pour intégrer désormais le programme Aprilia.

"Un grand merci à Miguel pour tout ce qu'il a apporté à notre programme MotoGP et pour toutes les valeurs fortes qu'il représente", salue aujourd'hui Pit Beirer, directeur de KTM Motorsport. "Il est passé par notre système KTM mais il a aussi contribué à montrer la valeur et la compétitivité de chaque étape en montant 36 fois sur le podium et en remportant 16 victoires pour nous, dont quatre en MotoGP. Sa victoire en Autriche en 2020 a été tout simplement incroyable, seulement surpassée par sa domination et les émotions du Portugal plus tard dans la saison. Il a vraiment montré aux jeunes pilotes la 'voie orange' dans la pyramide du MotoGP."

Lire aussi :

Cette "voie orange", Miguel Oliveira l'a en effet personnifiée. Premier pilote à avoir gravi chaque échelon de l'ascension permise par KTM entre la Red Bull Rookies Cup et le MotoGP via la KTM GP Academy, il a précédé de peu Brad Binder, puis Raúl Fernández. Aujourd'hui, seul le Sud-Africain reste en poste, Mattighofen ayant également dû se résoudre au départ de Fernández.

Le pilote espagnol a lui aussi fait ses premiers pas sur la scène mondiale avec la Red Bull Rookies Cup, dont il a disputé deux saisons (septième en 2015 puis troisième en 2016). Dans la foulée, il a pu s'aligner au départ d'un premier Grand Prix grâce à une wild-card au guidon d'une KTM, signant une impressionnante 11e place à Valence. Engagé deux ans en CEV par la suite, il n'a pas perdu le lien avec les Grands Prix et s'est offert plusieurs piges, avec Mahindra en 2017 puis à nouveau avec KTM l'année suivante. C'est ainsi qu'il a fait ses premiers pas dans le team Ajo, avec à la clé une neuvième position en Allemagne, ses autres apparitions se faisant dans l'équipe Ángel Nieto. Titularisé par le team espagnol l'année suivante, il disposait toujours d'une KTM pour sa première saison complète.

Raul Fernandez, Red Bull KTM Ajo, Remy Gardner, Red Bull KTM Ajo, sur le podium

Raúl Fernández sur le podium après sa première victoire Moto2, au GP du Portugal 2021, avec Remy Gardner et Aki Ajo

En 2020 il a retrouvé l'équipe Ajo, premier partenaire du constructeur pour former les candidats à la promotion vers le MotoGP. Victorieux en Moto3 en 2020, il a poursuivi son ascension dans la catégorie supérieure, toujours dans le même cadre, et s'est vu octroyer un contrat MotoGP pour franchir la dernière étape en 2022.

De premières tensions ont alors été perceptibles, le jeune pilote ne cachant pas son manque d'enthousiasme pour cette voie toute tracée, alors que des contacts étaient noués avec Razlan Razali. Déjà échaudé par le départ de Jorge Martín, KTM n'a pas lâché son pilote. Mais son manque de performance au guidon de la RC16 cette année n'a fait que renforcer cette insatisfaction et, cette fois, le groupe autrichien a dû se résoudre à laisser partir sa pépite, lui accordant la rupture de son contrat pour qu'il rejoigne un autre constructeur.

"Nos chemins vont se séparer à la fin de la saison, mais nous avons été honorés que le vice-Champion du monde Moto2 nous rejoigne pour ses débuts en MotoGP cette année", commente Hervé Poncharal, qui aligne également Remy Gardner, titré en 2021 dans la catégorie intermédiaire avec cette même équipe Ajo. "Bien que les résultats n'aient pas été ceux attendus par les deux parties dans la première moitié de la saison, Raúl est resté très professionnel et cela a été un plaisir de travailler avec lui. C'est un pilote exceptionnel et je suis convaincu qu'il a un bel avenir dans la catégorie."

"Il nous reste encore sept courses en 2022, nous allons donc continuer à travailler dur ensemble pour terminer notre aventure de la bonne manière", ajoute le team manager français. "Maintenant que son avenir est clair et qu'il a moins de pression sur les épaules, j'espère qu'il appréciera ses derniers mois avec nous, et que cela inclura de bons résultats."

Après avoir recruté Maverick Viñales, venu de Yamaha, et avoir confié sa RS-GP à Andrea Dovizioso, fin connaisseur de la Ducati, pour quelques tests, Aprilia va donc pouvoir compter la saison prochaine sur deux pilotes passés par la RC16, et notamment un Miguel Oliveira dont l'apport dans le développement est salué par le constructeur autrichien. Tous deux ont été autorisés à entamer leurs essais dès le début de l'intersaison, et on pourra donc observer leurs premiers tours de roue sur leur nouvelle machine à Valence, début novembre.

Au même moment, KTM fêtera ses retrouvailles avec Pol Espargaró, de retour après deux ans chez Honda, et avec Jack Miller, en provenance de Ducati mais formé lui aussi chez Ajo − dont le directeur est resté son manager. La dernière pièce manquant au puzzle pour le moment devrait être Augusto Fernández, qui court actuellement en Moto2 sous les couleurs du team… Red Bull KTM Ajo. Malgré les départs auxquels la marque doit se résoudre, il y aura donc bel et bien un esprit de famille dans le quatuor formé l'an prochain. Il restera à voir quelle en sera la stabilité dans le temps.

Lire aussi :

Rejoignez la communauté Motorsport

Commentez cet article

Voir aussi :

Article précédent Pour son ingénieur, la maturité de Bagnaia a fait la différence en Autriche
Article suivant Aleix Espargaró prêt à aller au combat pour défendre ses chances de titre

Meilleurs commentaires

Il n'y a pas de commentaire pour le moment. Souhaitez-vous en écrire un ?

Abonnez-vous gratuitement

  • Accédez rapidement à vos articles favoris

  • Gérez les alertes sur les infos de dernière minute et vos pilotes préférés

  • Donnez votre avis en commentant l'article

Motorsport Prime

Découvrez du contenu premium
S'abonner

Édition

France