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Vergne : "J'avais vraiment la grosse tête" à mon arrivée en F1

Huit ans après ses débuts dans la catégorie reine du sport automobile, Jean-Éric Vergne fait son autocritique avec honnêteté.

Jean-Eric Vergne,  Scuderia Toro Rosso

Jean-Eric Vergne, Scuderia Toro Rosso

Sutton Motorsport Images

Lors de son passage en Formule 1, de 2012 à 2014 chez Toro Rosso, Jean-Éric Vergne s'était créé la réputation d'un pilote quelque peu arrogant, avec lequel il était difficile de travailler. Celui qui a rejoint le Red Bull Junior Team dès 2008 ne le nie pas, soulignant qu'il n'avait peut-être plus les pieds sur terre après des titres de vice-Champion en Formule Renault 2.0 et en Formule Renault 3.5 ainsi qu'un sacre en British F3. Ses statistiques en formules de promotion donnaient effectivement le tournis : 66 podiums dont 32 victoires en 129 courses.

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"Quand j'étais jeune, j'étais énergique, je gagnais beaucoup de courses et de championnats", rappelle Vergne dans le deuxième épisode d'Access All Areas, série vidéo de la Formule E qui suit un pilote lors de chaque E-Prix – en l'occurrence, c'était à Santiago. "Je suis arrivé chez Red Bull, et la première année a été très difficile. J'avais vraiment la grosse tête, je me disais que j'étais le roi, que j'allais tuer tout le monde, battre tout le monde. La première année a été vraiment dure ; les gens me voyaient comme quelqu'un de négatif, jamais content, et c'était vrai. J'ai mis trop de temps à comprendre qu'il fallait sourire. Pendant trois ans, je n'ai pas souri."

Jean-Eric Vergne,  Scuderia Toro Rosso

Vu la manière dont il l'évoque, il est clair que Vergne n'a pas apprécié son passage dans un championnat qui peut s'avérer très exigeant en matière d'image. "Toutes mes années en Formule 1, on me disait : mange comme ci, dors comme ça, fais tant d'heures de sport par jour, dis ceci, ne dis pas cela, sois comme ci, sois comme ça, ne ris pas, souris cette fois", énumère-t-il. "C'est comme être un robot. Et quand on monte dans la voiture, je ne dirais pas qu'on ne prend plus de plaisir, mais on n'est pas vraiment soi-même."

"Je veux m'amuser. J'adore ce que je fais. Alors pourquoi devrais-je me comporter différemment si je n'en ai pas envie ? J'ai besoin de m'amuser."

Vergne a connu une première déconvenue lorsque Red Bull lui a préféré Daniel Ricciardo pour remplacer Mark Webber, l'Australien ayant obtenu des résultats similaires chez Toro Rosso (30 points en 39 GP contre 29 unités pour le Français) mais ayant probablement fait preuve d'une attitude plus positive. Puis, dans un contexte où la marque au taureau avait sous son aile des talents prometteurs à foison (Max Verstappen, Carlos Sainz, Pierre Gasly, Alex Lynn), Vergne a été remercié au terme de l'année 2014.

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"Quand ils m'ont appelé pour me dire au revoir, c'était très difficile", se remémore le Francilien, qui a appris la nouvelle lors de la trêve de mi-saison. "Je me rappelle, c'était l'été, j'étais avec ma famille. C'était comme si on me lançait une bombe. Tous mes rêves qui s'effondraient."

Jean-Eric Vergne, Toro Rosso STR9 Renault

"Quand j'ai quitté la F1, je n'avais plus d'argent. J'ai été stupide avec mon argent, j'ai tout dépensé – et je ne gagnais pas grand-chose chez Red Bull ! Les gens pensent que si l'on est pilote de Formule 1… Ce n'était pas beaucoup. Pourtant, je me sentais comme un millionnaire, et j'ai tout dépensé. C'était un bon moment pour tout réinitialiser dans ma vie."

La Formule E comme filet de sauvetage

Vergne s'est alors tourné vers la Formule E avec Andretti Autosport puis DS Virgin Racing, mais quatre pole positions n'ont débouché sur aucune victoire lors des deux premières saisons du championnat tout électrique.

"Cela m'a pris au moins deux ans de revenir à une mentalité normale", confie-t-il. "Mes deux premières années en Formule E, j'étais de très mauvaise humeur et j'ai attiré beaucoup de mauvaises choses autour de moi."

Le projet Techeetah s'est néanmoins avéré payant pour Vergne, qui s'est imposé à l'E-Prix de Montréal 2017 avant de devenir le premier double Champion de la discipline. Malgré un début de saison 2019-20 compliqué (il est 16e du classement général avec quatre points au compteur), il a retrouvé le goût du champagne et compte bien récidiver.

"Je veux écrire l'Histoire de mon sport. J'ai le sentiment que deux titres, ce n'est probablement pas suffisant, ce n'est pas mon objectif. J'en veux davantage. Je reste très motivé – et jeune, je n'ai même pas 30 ans. Ma priorité reste de courir en Formule E et d'essayer d'avoir du succès."

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