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Formule 1 GP d'Afrique du Sud

Le record de Jim Clark qui a tenu 21 ans

Le 30 décembre 1967, Jim Clark ne profitait pas de ses vacances de fin d'année mais était au volant de sa Lotus sur le circuit de Kyalami pour signer une pole position record !

Jim Clark, Lotus 49

En raison de son palmarès modeste si on le compare à celui de Michael Schumacher ou Lewis Hamilton, bâti lorsque la retransmission TV des Grands Prix de Formule 1 ne s'était pas encore démocratisée, Jim Clark est bien souvent exclu des discussions sur l'identité du meilleur pilote de F1 de l'Histoire, l'attention se portant généralement sur d'autres têtes plus couronnées. Pourtant, la carrière de l'Écossais est loin d'être ridicule.

En 72 Grands Prix, Clark a signé 25 victoires (36,7%), 32 podiums (44,4%) ou encore 33 pole positions (45,8%). La mort ayant fauché Clark début 1968, au sommet de son art, ces chiffres auraient très bien pu croître davantage. Par ailleurs, peu savent que Clark est longtemps resté indétrônable au sommet des tablettes de la F1. Prenons en exemple le record de pole positions, amélioré par l'Écossais pour la dernière fois le samedi 30 décembre 1967 et ayant continué à être sa propriété lors des 21 années suivantes.

Avant que le championnat ne se professionnalise et que le calendrier ne se remplisse, il était habituel d'organiser les épreuves de l'hémisphère sud très tôt ou très tard dans l'année, afin de bénéficier des températures plus chaudes au sud du globe. Ainsi, un week-end de Grand Prix F1 s'est tenu à cheval entre deux années lors du Grand Prix d'Afrique du Sud 1968, assez logiquement la première manche de la saison, avec trois séances d'essais du jeudi 28 au samedi 30 décembre 1967 suivies de la course le lundi 1er janvier 1968.

Clark, l'homme fort de la fin de saison 1967 avec ses victoires à Watkins Glen, Mexico et Jarama (hors championnat) a poursuivi sur sa lancée en s'adjugeant le meilleur temps lors des trois journées d'essais sur un circuit de Kyalami élargi et resurfacé. Visiblement insensible à la chaleur écrasante qui a mis à mal pilotes et mécaniques, Clark s'est finalement arrêté sur un chrono de 1'21"6. L'Écossais bénéficiait d'une seconde pleine d'avance sur son coéquipier Graham Hill et sur Jackie Stewart, tous deux l'accompagnant en première ligne.

Cette pole position avait également une certaine importance puisque Clark venait une fois de plus d'améliorer son propre record. Quelques mois plus tôt, au Grand Prix du Canada 1967, il avait surpassé Juan Manuel Fangio au nombre de Grands Prix menés (39) et au nombre de pole positions (30).

Jim Clark franchit la ligne d'arrivée du GP d'Afrique du Sud 1968 en vainqueur.

Jim Clark franchit la ligne d'arrivée du GP d'Afrique du Sud 1968 en vainqueur.

L'Écossais a pu ajouter par la suite quelques lignes de plus à son palmarès, si bien qu'en quittant Kyalami début janvier 1968, il était le leader incontesté du plus grand nombre de Grands Prix menés (43, cinq de plus que Fangio), de tours menés (1943, 596 de plus que Fangio), de pole positions (33, quatre de plus que Fangio), de victoires (25, une de plus que Fangio) et également de grands chelems, avec la pole, le meilleur tour en course et la victoire en ayant mené tous les tours (huit, trois de plus qu'Alberto Ascari).

La supériorité de la Lotus 49 à moteur Ford Cosworth sur les autres machines du plateau en 1968 aurait pu contribuer à faire grossir ces chiffres, et nul doute que Clark aurait continué à exceller dans l'ère des ailerons qui a suivi. Au fil des saisons, ses records ont fini par tomber les uns après les autres. Mais pour celui des pole positions, il a fallu s'armer de patience.

Ni Jackie Stewart ni Niki Lauda, triples champions, n'ont pu faire mieux dans les années 1970. Alain Prost non plus lors de la décennie suivante, alors que le Professeur a disputé 199 courses et roulé dans les machines les plus performantes de son temps. En fait, il a fallu attendre l'avènement d'Ayrton Senna pour qu'un pilote parvienne à signer plus de 33 poles. Cela s'est produit à Phoenix le samedi 3 juin 1989, soit 21 ans, 5 mois et 4 jours après les qualifications de Kyalami.

Quant aux huit week-ends parfaits de Clark, cette performance n'a toujours pas été battue à ce jour.

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